coup de gueule à Mme Marisol Touraine
Coup de gueule!
Non je n’ai rien contre les profs et les instituteurs et je sais que chaque corps de métier à ses propres galères et ses propres problèmes, mais aujourd’hui je sors de mes gongs parce que moi petite main en blouse blanche, je me sens oubliée, je me sens oublié car je me pose des questions sur notre avenir.
Aujourd’hui, les choses ont beaucoup changés dans la santé et vous Mme Marisol Touraine, venez avec nous une journée et suivez notre quotidien, avec la charge de travail, venez suivez ces petites mains de la santé dans leur quotidien, quand nous passons des journées entières debout, que nous mangeons rapidement parce que nos patients ont besoin de nous, quand nous rentrons chez nous fatiguées, les jambes lourdes, le dos en compote, sans parler des jours où nous rentrons désemparés parce nous venons de faire face à la triste réalité de notre métier, la maladie.
Quand nos coeurs sont tristes et que nous retenons nos larmes.
On a beau essayer de ne pas trop en faire mais c’est difficile, parce que chaque patient est diffèrent, chaque histoire est différente et chacune d’entre elle peut laisser une trace dans notre vie.
Je sais pourquoi j’ai choisi d’être aide-soignante !
Je ne suis pas parfaite et heureusement. Je suis humaine et forcement, je suis comme tout le monde, certains jours j’ai envie de ne pas me lever, je n’ai pas envie d’aller au travail, mais dès que j’entre dans la chambre d’un patient, j’ai laissé à la porte mes soucis. Pour endosser ce dont je suis c’est à dire cette femme forte et qui a envie de donner à ses patients, l’envie de se battre et de s’armer face à la maladie. Certains patients sans que vous n’ayez rien demander vous touche plus que d’autre. Certains vous animent d’une envie de les aider.Certains vous donne des leçons de vie. Dont chacun de nous devrais tirer le meilleur pour être une bonne personne.
C’est pour cela qu’aujourd’hui je suis en colère, en colère de tout ce travail que nous faisons chaque jours mais au bout qu’avons-nous ?
Des salaires ? Certains soignants ne dépassent pas le smic, est-ce normal ?
Je vous le demande Mme la ministre aurons-nous la chance un jour de toucher du bout des doigts une reconnaissance, une revalorisation de nos salaires ?
Nous travaillons les jours fériés et souvent le soir de noël ou le jour de l’an, nous ratons souvent des moments inoubliables que nos proches vivent, mais nous sommes soignants.
On se casse le dos régulièrement parce qu’on manipule de plus en plus.
On est soumis au stress, à la pression permanente.
On est limite burn out (maladie professionnelle bientôt plus reconnus!)
Et surtout dans nos mains ce ne sont pas des morceaux de steaks que nous avons mais des êtres humains.
Oui Mme la Ministre des êtres humains, Nous entrons bien souvent dans leurs intimités, ils nous racontent combien il était bon, que c’était un bon père, un bon mari, qu’elle avait toujours su s’occuper des siens, que ça avait été un bon patron. Ils nous racontent leurs rencontres, leurs déboires.Ils nous livrent leur vie. Leurs espoirs et leurs souffrances. Ils attendent, ils refusent et ils nient. Oui ils nient la maladie et souvent ils nient l’échéance finale. Mais chacun d’eux nous livre un peu sa vie, de son parcours, de ses espoirs de ses peurs et de ses craintes. Ce n’est pas toujours facile de les écouter, souvent on est désempares, on essaye d’avoir le petit mot, la petite phrase qui les feras sourire, mais on sait bien que dans le fond de leur cœur il y a pleins de douleurs. On les comprend, on est là, quand ils ferment la porte de la chambre on est jamais loin, parce qu’ils ont besoin de notre présence, ça les rassurent.
De familles désemparées. Des patients angoissés.
Voilà notre quotidien !et tous un jour nous aurons besoin de ces petites mains en blouses blanches parce que la maladie n’épargne personne, elle n’a pas d’Age, elle n’a pas de patrie.
Alors quand?
Oui quand ?
Quand notre métier seras reconnu pénible ?
Quand pourrons-nous avoir la reconnaissance de cette pénibilité ?
Quand serons-nous reconnus d'utilité publique, je pense à tous ceux qui travaillent avec des personnes âgées en perte d'autonomie. Et la population est de plus en plus vieillissante, et a de plus en plus besoin de nous.
Nous devons faire face à des pluri pathologies, et le stress de la vie n’arrange pas les choses.
Je pense à tous ceux qui travaillent dans des services d’aigus.
À tous ceux qui travaillent avec des personnes atteintes de maladies incurables, en fin de vie.
Dans des services de soins palliatifs et je pense à tous les soignants et je n’oublie pas non plus tous les autres acteurs de l’hôpital, comme les kinés, les laborantins, les manipulateur radio, les ash etc…..
À tous ceux qui travaillent aux urgences avec tout le stress et la violence que cela comporte!
Enfin bref! Je suis outrée du manque de reconnaissance dont fait preuve ma corporation!Donc j’écris ma colère avec mes mots avec mon cœur !
Voilà c est dit!
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