Refus catégorique d'une faculté de pharmacie privée en Tunisie

#4: Dr .... -

Je vais reprendre vos arguments point par point.

1- Vous dites que la moyenne du bac ne doit pas être un critère d'admission à la Faculté de Pharmacie. Alors selon vous, le bon critère serait que le bachelier soit l'héritier d'une officine ou d'un laboratoire d'analyses médicales c'est bien cela? Vous rajoutez que les fils de pharmaciens connaissent le métier bien avant qu'ils n'intègrent la faculté de pharmacie. Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais là vous êtes en train de remettre en cause le bac et les études pharmaceutiques. Devenir pharmacien ça se mérite et ça se travaille au cours des années, l'hérédité n'a rien à voir là dedans!

2- Etre matheux et choisir de faire des études médicales n'a jamais été un problème. L'essentiel c'est d'avoir l'esprit critique d'un scientifique.

3- L'élite de la Tunisie est choisie sur la base de la moyenne du bac. Je ne vois pas pourquoi est-ce qu'on instaurerait d'autres critères. On peut penser à un concours de 1ère année comme en France. Ce sont les moyennes du concours qui trancheront. Et là, encore une fois les meilleurs pourront continuer à faire des études pharmaceutiques. Les meilleurs ne seront pas forcément les fils de pharmaciens.

4-Vous voulez résoudre le problème du chômage en donnant l'occasion aux seuls fils de pharmaciens de faire des études pharmaceutiques? Je vois là une énorme discrimination et une volonté de vouloir créer un système de "castes" en Tunisie, ce pays qui peut se vanter d'avoir fait des études un ascenseur social dès les années 60!!!!Je vous rappelle que l'égalité des chances a été l'une des revendications de la révolution!

5- "Les monastiriens" (et je veux dire par là les étudiants et les anciens de la Faculté de Pharmacie de Monastir) sont contre cette faculté privée pour protéger l'avenir de leur profession. Nous n'avons pas peur que Bouebdelli fournisse une meilleure formation si jamais sa faculté voit le jour. Nous avons peur que des pharmaciens qui auraient eu leur diplôme parce que leurs parents l'ont payé cher n'envahissent le domaine.

6- Vous avez cité l'exemple de vos stagiaires. Nous ne prétendons pas que tous les étudiants qui font leurs études dans les facultés privées en Roumanie ou autre sont incompétents. Les exceptions existent mais elles confirment la règle. Seul un examen d'équivalence en bonne et due forme tranchera sur le niveau réel des étudiants diplômés des facultés privées de l'Europe de l'Est.

Je suis pour l'égalité des chances en Tunisie, pour que les études continuent à être l'ascenseur social pour les jeunes, pour que seul le mérite compte, car c'est comme ça que nous nous élèveront au rang des pays développés.