AMALGAME SCANDALEUX EVA JOLY AUX PIEDS NOIRS

Français d'Algérie

/ #613 Roms

2013-10-28 16:29

L’intervention d’Eva Joly doit être examinée avec le plus grand sérieux. C’est la première remarque que je fais. Le remugle éructé du FN, de l’UMP et des dites associations pieds-noirs réunis n’en prend pas la voie. C’est la deuxième remarque.
Il est évident qu’Eva Joly, qui n’est pas née de la dernière pluie et qui n’a pas sa langue dans la poche, a fait cette déclaration pour mettre le doigt sur un des problèmes majeurs qui gangrène aujourd’hui la société : le racisme. Il est tout aussi évident pour elle que le problème ce ne sont pas les pieds-noirs. Ce que font semblant de n’avoir pas compris ceux de la horde. Le problème pour elle c’est la volonté de l’Etat, et de ceux qu’il représente, de prendre aujourd’hui des décisions qui seront utiles dans vingt ans peut-être, puisque les dirigeants passés n’ont su le faire, qui ont mis en péril la société actuelle. Car les impératifs de la société actuelle étaient jadis prévisibles. Cette remarque est une question de politique avec un grand P, au sens grec du terme. Alors que la presse rend compte du délire politicien des nostalgiques de « l’Algérie française » – notion anachronique passée de mode depuis des lustres – mais qui fait prospérer une frange grandissante de prédateurs sans aucune générosité ni autre vision politique que celle de leur élection.
Les séides de cette société sans avenir, qui se déchaînent comme des vierges effarouchées, mènent un combat d’arrière-garde, mais un combat qui leur profite directement. Ce combat ils auraient mieux fait de l’engager – ou plutôt leurs parents et ancêtres eussent mieux fait de l’engager - au temps de la troisième puis de la quatrième République. Peut-être les pieds-noirs que l’on essaie de manipuler une fois de plus n’en seraient-ils pas là aujourd’hui. Les pieds-noirs qui braillent comme des veaux n’ont-ils pas encore réalisé, plus de cinquante ans après leur exode, que s’ils ne vivent plus dans leur pays natal, leur ville natale, leur quartier natal, leur maison natale, et que s’ils ne sont plus enterrés dans leur cimetière natal, ils le doivent à cette pensée raciste anti-arabe que leurs élus et les intellectuels qui prétendaient les protéger – et dont les descendants le prétendent toujours - répandent sans vergogne lorsque l’occasion se présente ? Les Roms sont les « nouveaux Arabes ». Ils sont sans défense on peut donc « y aller franchement ». Car les Arabes aujourd’hui ne sont plus ce qu’ils étaient. Ils savent se défendre et ces messieurs-dames font en sorte de ne plus les attaquer de front. C’est pourquoi les Roms tombent à point nommé pour être jetés en pâture au citoyen raciste qui sommeille en chacun de nous, mais pour surtout servir de fonds de commerce aux Estrosi et consorts. S’ils avaient le courage de réfléchir à leur propre histoire, les pieds-noirs et ceux qui prospèrent sur leur vote devraient s’insurger contre ce racisme anti-Arabe dont ils furent, en leur temps, les victimes. Cette question est une question d’histoire qui n’a rien à voir avec les Roms, mais puisque ces messieurs-dame mélangent tout, il faut les mettre face à leur incohérence. Cette incohérence n’est qu’apparente car elle est voulue, ce qui la rend d’autant plus condamnable. Mais la question des Roms est une vraie question actuelle que ces messieurs-dame font semblant d’ignorer et que les dits responsables pieds-noirs manipulent à leur profit sans aucun respect pour l’histoire ni aucune considération pour leur propre souffrance.