Pétition unitaire Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE)

CLEMENCEAU

/ #2623

2013-12-09 16:02

« Dernière trouvaille du Gouvernement pour remettre le pays sur pied : s’attaquer à l’élite du corps enseignant, les professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles.
Plutôt que de tirer la France vers le haut, une fois encore il recourt à la vieille méthode de l’arasement, du nivellement par le bas.
Jusqu’à maintenant , l’Etat affectait ses « meilleurs professeurs » à l’enseignement en CPGE, classes préparatoires aux grandes écoles : ils sont tous des professeurs agrégés, beaucoup sont anciens élèves des écoles normales supérieures et actuellement pour espérer être nommé en CPGE, il faut en plus avoir effectué une thèse (agrégés docteurs). Cette nomination est ministérielle sur proposition de l’inspection générale de l’éducation nationale (IGEN).
En modifiant le mode de calcul de leur temps de travail et de leurs effectifs, en rabotant leurs rémunérations de 10 à 20%, le ministre de l’éducation nationale veut rallier tous les enseignants déçus du hollandisme, qui désertent aujourd’hui l’électorat socialiste.
Invoquant un récent rapport de la Cour des Comptes, il prône l’égalité mais c’est plutôt l’égalitarisme qu’il cherche à imposer… Avec la même méthode, s’en prendre à ce qui marche bien.
Vouloir mettre les professeurs de classes « prépa » sous le boisseau d’une idéologie dépassée et décalée, c’est méconnaître la part importante, sinon prépondérante, des travaux de recherche et d’investissement personnel de ces maîtres aux côtés de leurs étudiants, pour leur permettre d’accéder à des formations diplômantes d’excellence, celles qui leur donneront accès aux plus hautes responsabilités. Ils font un travail considérable, qu’il s’agisse des préparations de cours très exigeants pendant les vacances, de l’approfondissement des programmes qui changent tous les ans, des corrections très détaillées sur des copies très fournies, des interrogations orales d’entraînement… avec un sens confirmé du dévouement pour conseiller et encadrer les étudiants et une compétence scientifique et professionnelle reconnue par un recrutement à un haut niveau de qualification.
La France a besoin des talents de sa jeunesse, de toute leur inventivité et de leur enthousiasme, ce sont nos jeunes étudiants qui inventeront les métiers de demain. La mondialisation de l’économie a mis fin, au cours des deux dernières décennies, au monopole de l’Occident – Europe et Etats-Unis – sur le reste du monde.
La priorité pour la France, ce n’est pas la chasse aux élites, ce n’est pas de soumettre nos meilleures classes à une idéologie démagogique et populiste, c’est au contraire de mettre les bouchées doubles pour innover, pour favoriser l’éclosion de ces satellites intellectuels formés pour travailler dans les grandes entreprises, enviées dans le monde entier.
Oui, il nous faut sans cesse innover pour rester dans la course, la recherche est une impérieuse nécessité, nous devons y consacrer tous nos efforts.
C’est pourquoi je soutiens l’ensemble des professeurs et des étudiants des classes préparatoires aux grandes écoles, il faut continuer de leur permettre d’être à l’avant garde de la guerre économique de demain ; il ne s’agit pas de protéger des avantages acquis, il s’agit de mobiliser toutes les énergies pour atteindre l’excellence.
L’éducation dans notre pays, c’est aussi un magnifique tremplin pour les étudiants de toutes conditions, de réaliser leur destin : l’ascenseur social est une chance que la République leur offre.
Monsieur le Ministre de l’éducation nationale, renoncez à votre funeste projet, vous connaissez le fameux dicton : qui n’avance pas, recule. »