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/ #1716 DSK MANIPULATION MEDIATIQUE ou COMPLOT

2011-08-18 10:12

«Moi, la situation, je la sens bien», voilà ce qu'a lâché Nicolas Sarkozy au début du mois d'avril, peu avant la mise à mort théâtrale de DSK à New York.

Immédiatement, la formule a été reprise en boucle sur Twitter avec un commentaire désobligeant : "il est bien le seul". En effet, avec seulement 29% d'avis favorables dans le baromètre Ipsos-Le Point, Nicolas Sarkozy battait le record d'impopularité qu'aucun autre président en exercice n'avait atteint sous la 5ème République.

Alors pourquoi Nicolas Sarkozy parlait-il avec une telle assurance ? Tout ce qui a suivi lui a donné en partie raison et seul l'homme qui en savait trop pouvait faire de telles prédictions.

L'affaire Diallo-Banon est une pièce imaginée en 3 temps.

Acte 1 : on fait tomber DSK aux Etats-Unis où l'accusation est surmédiatisée pour le tuer politiquement - d'où le silence étrange de l'Elysée ("les images parlent d'elles-mêmes", aurait-on soufflé en privé). Le traquenard paraissait facile, car DSK, par patriotisme sans doute, avait l'habitude de descendre dans les hôtels bleu-blanc-rouge du groupe Accor dont les dirigeants font partie du cercle du pouvoir. Premier échec : la femme de chambre chargée de mission n'a pas retenu toute la leçon et son témoignage vacille. DSK sort de prison et le procureur envisage d'abandonner les charges retenues contre lui. Preuve que l'accusation ne tient pas, Nafissatou Diallo envisage à présent de déposer une plainte en France alors que Tristane Banon souhaite témoigner aux Etats-Unis après avoir juré le contraire. C'est la bérézina, le diable par la queue, tellement pathétique que les derniers incrédules (57% de Français pensent qu'il s'agit d'un complot) finissent par y voir au minimum un acharnement.

Acte 2 : L'Elysée qui modérait l'euphorie de ses troupe se réjouissant trop vite de la "divine surprise" redoutait un coup de théâtre et pour cause : il savait que l'histoire était cousue de fil blanc et avait envisagé le plan B : le cas Banon. "On l'attend de pied ferme", aurait-il déclaré en privé lorsque le juge Michael Obus a libéré le Phénix de New York. Mais, au fait, que savait le président de la République à propos de l'affaire Banon quand il a hissé DSK à la tête du FMI ? Que savait-il au juste - pour l'avoir fréquenté et avoir dîné en tête à tête avec lui - sur sa sexualité que l'on dit aujourd'hui perverse ? En tout cas, il n'empêche que Banon se tenait en embuscade pour empêcher DSK coûte que coûte de se présenter à la primaire socialiste puis à l'élection présidentielle. 2ème échec, la ficelle Banon est trop grosse, si grosse que malgré l'éviction de DSK, toutes les voix promises à DSK se sont reportées immédiatement et durablement derrière Hollande et Aubry.

Acte 3 : comme la plèbe ignore tout, on va lui envoyer des messages subliminaux pour influencer son choix. Scène 1 : on s'attaque aux personnes - DSK, Hollande, Aubry - pendant ce temps on occulte les idées et les programmes (car l'UMP n'en a plus). Des éléments de langage codés sont distillés par des jeunes militants qui patrouillent nuit et jour sur Internet. Ils sont identifiables par une seule et même thèse : DSK = pervers sexuel, on l'a échappé belle. Ils utilisent les mêmes mots : preuve ADN, addiction au sexe, un puissant blanc, trop riche pour un socialiste contre une pauvre femme noire... Scène 2 : associer Aubry et Hollande à l'affaire DSK. Hollande savait (Sarkozy aussi...). Aubry a passé un pacte avec un pervers sexuel (Sarkozy accusé de violence par son ex-femme a bien nommé comme ministre Georges Tron poursuivi pour viols en réunion). Là aussi, ça ne fonctionne absolument pas et plus les jours défilent, mieux on comprend pourquoi Sarkozy était le seul à "sentir cette élection" qui malgré tout risque bien de lui passer sous le nez. BIEN MAL ACQUIS...

C'est une bombe, un bâton de dynamite prêt à exploser. Il pourrait y avoir des révélations au fil des jours et je parie qu'on ne tiendra pas ainsi longtemps, en tout cas pas jusqu'à l'élection présidentielle sans que l'on découvre le pot-aux-roses.

Le crime était presque parfait. Presque seulement, n'est-ce pas Tony le champion ?