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/ #1806 Re: Re: PRESOMPTION D'INNOCENCE DSK EST INNOCENT

2011-08-19 18:44

#1805: - Re: PRESOMPTION D'INNOCENCE DSK EST INNOCENT 

 

Voici la société que veulent instaurer les redresseurs de torts La scène est décalée, quasi-atemporelle et stupéfiante pour quiconque prend un peu de hauteur. Comment peut-on en 2011 tenter d'empêcher un homme d'accéder à la magistrature suprême non pas parce qu'il manque de talent, non pas pour une affaire d'abus de biens sociaux dont il se serait rendu coupable, mais à cause de la fatwa lancée par une poignée de redresseurs de torts ayant décrété que ce candidat avait une vie sexuelle dissolue ? On savait que l'histoire se répétait, mais pas qu'elle bégayait à ce point. Annihiler en quatre ans, des siècles d'acquis sociaux,culturels et de libéralisation des moeurs, fruits de lutte acharnées et de combats dantesques, c'est véritablement rompre avec son passé, toute son histoire, pas seulement avec Mai 68. Ceux qui pensaient que la libéralisation des moeurs était linéaire en auront pour leur grade. C'était pourtant bien parti avec la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Car, disait-on, il faut rendre à César ce qui appartient à César, à Dieu ce qui appartient à Dieu. La formule était excellente, sans doute trop pertinente. Sauf qu'avec le temps, César a tué Dieu, sous prétexte qu'un esclave ne pouvait pas servir deux maîtres à la fois. Mais, Dieu en trépassant, a emporté des trésors que César ne possédait pas. Le mensonge et la haine ont vite pris la place de la vérité et de l'amour. Au demeurant, la femme moderne, jusque-là soumise à l'homme, a acquis une personnalité à part entière, capable de travailler, de diriger et de voter. Plus tard, elle obtiendra le droit de disposer de son propre corps, choisir d'être mère ou non, grâce à la contraception. Aujourd'hui, personne ne se marie plus (en principe) de force ou pour le pire, mais uniquement pour le meilleur. L'adultère ne constitue point un délit, ni un motif de divorce. Beaucoup d'hommes mariés ont des aventures extra-conjugales, l'aldulère étant devenu le sport national. Par euphémisme, l'enfant adultérin est devenu naturel. Il ne couvre plus la famille de honte comme autrefois - lorsque le curé refusait de baptiser les bâtards - et en matière de succession, rien ne le différencie de l'enfant légitime, à part l'appellation juridique. Si la polygamie est toujours prohibée (sans doute pour des raisons administratives), le recours aux "maîtresses" demeure non-réglementé. L'homosexualité n'est plus un délit. Après l'adoption du PACS, c'est désormais le mariage et le droit d'adoption que les gays revendiquent. Bref, on aurait pu croire que les gens se sont affranchis de morale sexuelle tombée en désuétude, si les grands discours pseudo-moralisateurs de la "rupture" n'avaient pas fait leur apparition en 2007. Ainsi, juger DSK indigne de briguer la plus haute fonction de l'Etat au motif qu'il "aimerait trop le sexe", c'est de l'obscurantisme pur er dur, une remise en cause de l'évolution que l'on croyait d'un autre âge, revenir dangereusement en arrière sous un autre régime très attaché aux bonnes moeurs. Le problème est que l'on sait toujours où ça commence mais nul ne sait où ça s'arrête. Lorsqu'on ouvre la boîte de Pandore, la machine s'emballe et on peine à l'arrêter. La tyrannie commence toujours par sévir une victime. Aujourd'hui, un soi-disant pervers, demain untel et après, le tour à qui ? Pour en finir avec la tartufferie ambiante, que tous les candidats à la présidence de la République publient donc les résultats de leur enquête de moralité réalisée par une autorité administrative indépendante. C'est la seule façon légitime, démocratique et non-discriminatoire de permettre au peuple d'éliminer non seulement les pervers sexuels, mais aussi les homosexuels, les divorcés, les séropositifs, les orateurs au langage fleuri, ainsi que des personnes directement ou indirectement mises en cause dans des affaires graves de corruption, forfaiture, détournements de fonds publics et/ou impliquant des crimes de sang. Sans doute, un gros bataillon d'appelés se bousculera aux portes de l'Elysée. Dans ce bal des dupes, si le verdict des urnes appartient au peuple souverain, il n'est pas sûr que celui-ci fera l'année prochaine le choix du passé contre l'avenir.