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/ #2419 SOUTIEN A DSK

2011-08-26 12:11

.Taubmann: "DSK est tombé dans un piège"
Stéphanie Fontenoy

Mis en ligne le 25/08/2011

Michel Taubmann, biographe de Dominique Strauss-Kahn, l’a rencontré à plusieurs reprises après son arrestation à New York. Il nous livre son sentiment.
Quel est votre sentiment sur cette affaire ?

Je n’ai jamais cru à cette histoire. J’ai travaillé sur le parcours politique de Dominique Strauss-Kahn, mais aussi sur sa personne, ses amours. Ce personnage peut avoir des défauts, être un séducteur invétéré, être léger, mais il n’a absolument pas le profil d’un violeur. C’est plutôt un gentil, un tendre, ce n’est pas un violent. Il n’a jamais donné de gifle à un de ses enfants; il a divorcé deux fois mais aucune de ses ex-femmes n’a évoqué un problème de violence; il ne s’est jamais énervé devant ses collaborateurs. Il a eu des centaines de collaboratrices; certaines ont été draguées par lui, certes, mais aucune n’a jamais dit que Strauss-Kahn avait essayé de la violer. On peut, c’est vrai, dans un moment de folie, faire quelque chose qui n’est pas dans votre profil. Mon deuxième argument, et il est plus solide, ce sont les faits. Un homme de 62 ans qui n’est pas sportif ne peut pas, en cinq minutes, rattraper une femme plus jeune et plus grande que lui, la maîtriser physiquement et lui imposer trois tentatives de viol. C’est impossible.

Il y a bien eu une relation sexuelle. Que s’est-il passé alors ?

Cette fille l’a provoqué. Dominique Strauss-Kahn est tombé dans un piège. Il a été d’une naïveté incroyable. Il a été irréfléchi et léger oui, ce n’était pas malin. Car nous ne sommes pas face à une simple femme de chambre. C’est quelqu’un qui a cinq téléphones portables, un compte en banque avec 100 000 dollars dont on ne connaît pas la provenance, qui est mariée au moins religieusement avec un homme emprisonné en Arizona pour trafic de drogue. Nous ne sommes pas dans le profil que l’on nous a présenté au début, de la pauvre femme de chambre qui travaillait pour nourrir sa famille. La question est de savoir si elle a agi par elle-même ou par une organisation. C’est ce que j’essaie d’éclaircir.

Cela pourrait-il être un complot politique ?

Je ne peux pas donner de réponse, mais il faut savoir que le Sofitel est un hôtel français et que, pour l’instant, il refuse de répondre aux questions des journalistes. Et que le Sofitel dépend du groupe Accor. Je ne peux pas imaginer que le directeur du Sofitel à New York, qui connaît DSK, puisse lancer la police à ses trousses sans avoir demandé le feu vert à Paris.

DSK vous a donné sa version des faits ?

Oui, mais je ne vous la dirai pas.

Que pensez-vous de la façon dont a été traitée l’affaire aux Etats-Unis ?

Les Américains sont capables du meilleur comme du pire. Le pire, c’est d’avoir couru après le directeur général du FMI, de l’avoir arrêté sur la base du témoignage d’une personne dont on s’est aperçu après qu’elle n’était pas fiable. Et puis le meilleur, c’est d’avoir en trois mois reconnu leur erreur. Je dis chapeau à la justice américaine.

Comment M. Strauss-Kahn a-t-il vécu cette affaire ?

L’homme que j’ai vu samedi allait bien. C’est un homme combatif. Evidemment, au début il était abattu. Mais samedi dernier, je l’ai trouvé déterminé, en forme. Pour la première fois, on a parlé d’autres choses que de l’affaire. Je l’avais vu trois fois ici à New York et nous avons eu beaucoup de conversations téléphoniques. Samedi, nous avons parlé de la crise économique internationale et j’ai senti qu’il commençait à s’y ré-intéresser. C’est évidemment ce qui le passionne.

Rien ne l’empêche de reprendre des fonctions publiques ?

Oui. Il doit aller à Washington puis il rentrera en France. Son avenir ? Dieu seul le sait.