Non à la mort du bilan de compétences !

La réforme de la formation professionnelle supprime de fait le dernier espace de liberté dont disposaient les salariés. Désormais le financement public ne prend plus en compte que les compétences et les certifications. Or l'élément clé de l'employabilité est ailleurs, dans la sphère incertaine et impénétrable, au moins pour nos "partenaires sociaux", de l'attitude et de la motivation. Hors sujet pour les employeurs, la réforme brime aussi les salariés et les demandeurs d’emploi : plus question de choisir son évolution professionnelle. Il faut maintenant piocher dans la liste, c’est à dire rentrer dans le cadre, et obéir au plan. Un plan établi par … par qui au fait ? Les mêmes brillants esprits qui conçoivent les programmes de l'éducation nationale, qui adoptent toutes ces lois si propices à la croissance et au plein emploi, ou plus modestement les agents de terrains, renommés CEP, qui tenteront au quotidien de les faire appliquer ? Mais pourquoi s'en soucier : en définitive, cette réforme n'est qu'une poignée de terre jetée sur le cercueil de la croissance et de l'emploi. Pas de quoi réveiller Lazare, ni repousser Dracula.

Jean Christophe Aicard

PS : Le CPF grâce auquel tous les travailleurs pourront désormais « avoir leur certif » représente 1800 € par an, de quoi payer tous les SMICARD 13 mois et demi par an.