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2011-10-03 14:57

DSK: je vais devoir redonner des cours de journalisme en France après l’affligeante couverture de l’affaire 21 juillet 2011 | Auteur Jacques Thomet
21 juillet 2011

Tourner autour du pot, sans planter leurs banderilles au coeur des faits, transforme les médias français en caisse de résonnance pour les manipulateurs au détriment de la réalité, comme c’est le cas dans l’affaire DSK (mais pas seulement hélas), au point de m’inciter à redonner des cours de journalisme.

Je vous livre ci-dessous l’étonnante interview ce jour par Le Figaro de l’avocat de Tristane Banon, David Koubbi (je n’emploie pas le terme de « maître » pour ce « kapo » d’une justice étrangère), après son intolérable entretien à New York hier avec le procureur Cyrus Vance Jr dans le cadre du procès en cours contre DSK.

A aucun moment le ou la journaliste du Figaro ne lui demande la raison de ce tête-à-tête avec le procureur, puisque ce collabo, opportuniste en diable comme tous ceux qu’a connus ce « pauvre pays » (comme l’appelait De Gaulle), affirme avoir « refusé l’accès du procureur Vance au dossier de sa cliente ».

Pour quelle raison, alors, David Koubbi a-t-il donc fait ce voyage aller-retour en 24 heures, avec comme par hasard la présence avec lui, au même moment chez le procureur, de l’avocat Thierry de Montbrial, appointé par son collègue américain Kenneth Thompson, défenseur de la femme de ménage guinéenne à l’origine de l’inculpation de DSK pour un viol présumé ?

A aucun moment la question principale n’est posée, et je me sens obligé à reprendre mes cours de journalisme en France pour remettre la pendule à zéro…

Avec un tel déplacement en classe affaires (6.000 euros), ou 12.000 euros en première classe (vérifiez comme je l’ai fait), Tristane Banon et sa mère Anne Mansouret peuvent se faire du souci sur leur coup de poker. Mais ce n’est pas ici notre problème.

Je vous livre ici cette interview du Figaro avec David Koubbi:

INTERVIEW – De retour de New York ou il a rencontré le procureur Cyrus Vance, Me David Koubbi, avocat de Tristane Banon, explique sa démarche.
Le FIGARO. – En déposant plainte huit ans après les faits, au moment où un leader de la gauche française, présidentiable, est mis en difficulté aux États-Unis, ne rentrez-vous pas dans un jeu politique ?
David KOUBBI.- Je déplore l’utilisation politique qui est faite de cette affaire, alors qu’il s’agit avant tout d’un dossier purement pénal. Nous ne visons nullement l’ancien candidat à l’élection présidentielle française, mais simplement l’homme qui a agressé Tristane Banon. Les protagonistes de cette affaire sont un homme politique et une jeune journaliste, il n’y a rien d’étonnant à ce que les témoins entendus soient des politiques et des journalistes.
François Hollande, candidat à la primaire socialiste, devait-il être entendu ?
François Hollande a déclaré à la sortie de son audition qu’il avait demandé à être entendu, ce qui est faux, il a simplement demandé à être entendu plus rapidement que prévu. Il n’y a pas de complot politique. Le seul complot politique que j’entrevois est celui dont il se fait l’écho afin de justifier a postériori des revirements dans ses déclarations. Les socialistes ne sont pas du tout nos ennemis à partir du moment où ils n’entravent pas le dossier de Tristane Banon. Dès lors que François Hollande ne change plus de version – et, à Nice, il a déclaré avoir conseillé, à l’époque, que ma cliente porte plainte – je n’ai aucun problème avec sa dernière position en date puisqu’il est maintenant établi qu’il était au courant et que Tristane Banon disait donc la vérité. Je mesure parfaitement les impératifs politiques de Mr Hollande. Il en est de même de l’ensemble des membres du PS, dont je souhaite simplement que ceux qui étaient au courant disent ce qu’ils savaient. Ma démarche ne va pas au-delà. Participer à la non-dénonciation d’un crime n’est pas digne de l’héritage de Jean Jaurès et de Zola.
Vous aviez toujours indiqué ne pas vouloir lier les dossiers américains et français. Avez vous changé de stratégie ?
Non. J’ai refusé à Cyrus Vance l’accès au dossier de ma cliente, et lui ai simplement indiqué que nous ne refuserions pas une audition dans le cadre de l’entraide judiciaire, si les autorités françaises l’accordent aux autorités américaines. Si tel est le cas, Tristane Banon pourrait être auditionnée en France.
Qu’avez-vous appris, lors de votre visite chez le procureur Vance sur le volet américain ?
Les défenseurs de DSK ont affirmé que le dossier médical était vide, c’est faux. Si certains ont pu considérer que le fait que la plaignante ait pu mentir sur des éléments périphériques du dossier était de nature à la discréditer totalement, je constate qu’ils n’ont pas tiré les mêmes conclusions des déclarations contradictoires de DSK…