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/ #6443 Re: Venez tous rejoindre sur l'autre la pétition24,

2011-10-06 09:47

#6442: - Venez tous rejoindre sur l'autre la pétition24, 

 

 


Le billet
de Patrick BessonRSS Patrick Besson
Bonjour Tristane
Le Point - Publié le 06/10/2011 à 00:00

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Pourquoi les éditions Anne Carrière ne rééditent-elles pas "Trapèze", le roman de Tristane Banon paru en automne 2006 ? Une fille que l'on voit à la télé presque tous les jours depuis cinq mois. Qui s'est exprimée au 20 Heures de Laurence Ferrari sur TF1. Dont la presse quotidienne et hebdomadaire commente tous les faits et gestes, notamment la manif féministe de trois cents personnes que l'écrivaine - ou auteure ? - a organisée l'autre jour sur la place du Châtelet. Tristane est devenue une telle star des médias que la télévision n'a même pas filmé l'intervention de Christine Angot à l'ombre de la tour Saint-Jacques. On a pourtant tous besoin de rire. "Trapèze" n'est plus en librairie. J'ai commandé mon exemplaire sur Internet. Retrouver un bouquin épuisé : unique usage que je fasse de cet outil satanique. Impossibilité de l'oubli, pérennité de la rancune, disparition du pardon : sur la Toile, le diable est chez lui. Récupéré de la même manière "Dans les jardins de la villa Borghèse", le polar érotico-borgésien du regretté Bernard Barokas ("L'oiseau saltimbanque", "Les gribouilles"), paru à la fin des années 70 du siècle dernier.

Sur la couverture de "Trapèze", une jolie photo de Tristane un peu floue. Le livre aussi est un peu flou. C'est une autobiographie plus ou moins démasquée. Dédiée à Patrick Poivre d'Arvor, qu'on reconnaîtra sous les traits plutôt flatteurs de Thibault d'Arcour,"l'un des hommes les plus célèbres du paysage audiovisuel français". En épigraphe de l'oeuvre, une phrase sans nom d'auteur, elle est donc de l'auteur: "Rien n'est inventé, mais tout est faux." Aragon appelait ça le mentir-vrai. Et les juges d'instruction, ils appelleront ça comment ?

Flore Dubreuil est "une fausse blonde de 25 ans" au découvert bancaire abyssal. Première rencontre sexuelle : "Tristan Lampereux, écrivain quadra de renom", la fait dîner au Perron, danser chez Castel. L'emmène dans son appart rue Mazarine. Elle : "J'y suis allée au rentre-dedans (...). Alors je l'ai forcé, presque agressé." Page 43, discussion philosophique entre jet-sauteurs, c'est Flore qui parle : "...Je lui ai confirmé que les femmes en général, et moi en particulier, avons toujours été séduites par le pouvoir. Or, il fallait bien reconnaître que la célébrité était le seul pouvoir émergeant du XXIe siècle."

Dîner grivois avec un Laurent dans un salon particulier de Lapérouse : "On a tous les deux beaucoup trop bu quand j'explose de rire et lui la fermeture de mon soutif." Suivi d'une soirée à l'Overside : "Après cinq fellations, deux cunnilingus, trois pénétrations sans succès et autant de caresses, renversements et retournements, j'ai réintégré mes 35 mètres carrés." Conclusion : "Tandis que je sors le chien, je peux le dire : j'ai kiffé."

Le chapitre XIII mérite toute notre attention. Tristane y raconte sa rencontre malheureuse avec Dominique Strauss-Kahn dans un appartement vide à l'occasion d'une interview qui a mal tourné. C'est mot pour mot le récit qu'elle en a fait au monde entier depuis le début de l'affaire dite Strauss-Kahn-Banon. Doit-on en conclure que le reste de l'ouvrage a le même caractère rigoureusement autobiographique ? La scène suivante, avec Thibault d'Arcour, est plus cool : "Les jambes écartées, le pantalon baissé, leT-shirt relevé et le soutif habilement dégrafé, je suis assise sur la table." Une rencontre encore plus douce : celle de Françoise Sagan, dans le lounge de "L'air du temps", l'émission de Thibault : "Je lui explique pour moi et mon envie de la copier. Elle me dit que je n'ai qu'à prendre un papier et un crayon." Phrase dite sans doute avec un certain sourire.