Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #2281 QUESTIONS SUR L' UTILITE DU PROJET EOLIEN DES "AILES DE TAILLARD"...

2016-06-18 12:03

Les documents fournis pour la demande de défrichement sont éclairants sur un certain nombre des arguments présentés par le demandeur : au fond, il justifie d' abord son projet par une production électrique supplémentaire, mais sans jamais évoquer la question de son coût, et par une économie d' émission de CO2, qu' il chiffre tantôt à 12 000 tonnes/an, tantôt à 15 000 tonnes/an... Le reste des justifications, c' est du bla-bla pour  les crédules, appuyé sur des textes qui n' ont plus de valeur légale (ZDE supprimées par la loi Brottes, SRE Rhône-Alpes invalidé par le TA de Lyon).

SUR LA PRODUCTION ELECTRIQUE SUPPLEMENTAIRE :

Le demandeur l' évalue dans ses documents à un total compris entre 53 et 66 GWh par an : je lui laisse la responsabilité de son évaluation, en soulignant que la vitesse des vents mesurés, en position de crête, font apparaître, en référence à un tableau ADEME (pour une fois que je me réfère à cette agence...) est à la limite basse de rentabilité du projet...

Là n' est d' ailleurs pas la question principale, qui est plutôt de savoir à quoi peut bien servir une production électrique supplémentaire, dans une région qui exporte déjà la moitié de ce qu' elle produit ? Est-il bien utile de produire des GWh pour les acheminer vers les régions voisines ou à plus forte raison les pays étrangers limitrophes, à coup de construction de ligne HT qui défigureront un peu plus nos paysages. En plus, ne perdons pas de vue que les exportations se font à perte, le MWh éolien étant payé à peu près 90 euros à l' industriel, pour être revendu vers 26 ou 27 euros à l' heure actuelle (chiffres RTE pour les 4 premiers mois de 2016). Les pertes sont financées par vos porte-monnaies, chers consommateurs, qui allez même subir des arriérés de facturation rétroactifs... Et je ne vous parle pas de la hausse prévisible de la TICFE (ex-CSPE) qui, pour 2017, risque d' exploser ! Tout cela ne suffisant pas, on creuse aussi le déficit d' EDF, les contribuables finiront bien par le couvrir !!!

Certains sont tentés de croire que de l' éolien en plus, ce sera du nucléaire en moins demain... Je suis comme vous, guère favorable au nucléaire : mais je suis aussi réaliste, il n' y a guère de fermetures de réacteurs annoncées, et on n' est pas dans le même processus productif, l' intermittent ne peut pas remplacer le pilotable, sauf de manière marginale ; prenez les allemands, ils ferment des centrales nucléaires, développent l' éolien, mais surtout le thermique à flamme, au charbon peu cher, mais très émetteur de CO2. La vraie réponse, si l' on veut pouvoir réduire le nucléaire, c' est prioritairement les économies d' énergie, l' isolation, la réduction des consommations inutiles, des appareils que l' on laisse en mode "veille", des publicités néon dans les villes, etc...

L' ILLUSION DE L' ECONOMIE DE CO2 :

Le dossier présenté par les "Ailes de T." nous assène deux chiffres différents d' économie de CO2, au choix, 12 000 ou 15 000 tonnes/an : il y aurait donc une hypothèse haute et une basse, comme pour la production escomptée : mais le demandeur se garde bien de donner son mode de calcul... En cherchant bien, on trouve dans son étude (VII 1 5 2) une référence à un chiffre de 300 grammes de CO2/KWh, lequel serait fourni par l' ADEME !!! Nous y voilà, l' ADEME, égérie des industriels de l' éolien, officine gouvernementale inspirée par le "Fraunhoffer Institut" des "Grünen" d' outre Rhin... Mais le calcul est totalement "bidon", basé sur l' hypothèse d' une substitution systématique de l' éolien au thermique à flamme.

La réalité est moins verte, si j' ose dire : il suffit de reprendre le site de RTE pour découvrir qu' en France, notre "mix" électrique n' est responsable que d' une émission de 40 grammes de CO2 par KWh, chiffre moyen des deux dernières années ; c' est que notre production électrique est déjà presque totalement décarbonée, grâce à l' hydroélectrique... et au nucléaire, qui ne produisent pas de CO2...

J' ai donc fait le calcul du CO2 que le parc éolien de Taillard permettrait d' économiser, et sur la base réelle et justifiée de 40 grammes CO2/KWh : j' aboutis à une fourchette comprise entre 2 120 et 2 640 tonnes par an : on est loin du calcul fantaisiste des "Ailes de T." !!! Encore faut-il ajouter que c' est en faisant l' impasse sur le CO2 émis pour la fabrication, le transport, le montage, la maintenance des éoliennes ; et on ne parlera pas non plus du CO2 émis en plus par les centrales gaz ou fuel lorsqu' il n' y a pas de vent...

EN BREF, LES ECONOMIES DUES A L' EOLIEN, EN PRODUCTION OU EN CO2, C' EST AUSSI DU VENT !!!




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