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2011-11-09 09:53

http://lecercle.lesechos.fr/presidentielle-2012/221139594/brouillon-trouve-a-cannes-nuit-hier-soir

Le brouillon trouvé à Cannes, dans la nuit d’hier soir

La zone euro est démantelée.... Ce texte de fiction pourrait venir du cabinet du Président de la République Française. On ne doit pourtant pas exclure une provocation. Sa lecture, à partir de papiers déchirés et jetés à la poubelle, laisse à reconnaître un style, une force et une intensité très Sarkoziennes, et partant, comme tous les grands styles, facile à imiter.

Avertissement au lecteur.

Ce document et les notes dont il est recouvert, voire les graffitis, les griffures, les mots biffés ont été retrouvés dans une poubelle à proximité de l’hôtel où se tient le G20 à Cannes. Il était déchiré en menus morceaux. Il aurait été découvert par un altermondialiste qui cherchait quelque chose, dans les détritus et qui l’aurait sorti en l’état, maculé de tâches de café, de pépins de raisin et même de bulles de champagne. Il y avait des notes manuscrites au regard de certains paragraphes dactylographiés. En associant les éléments calligraphiques aux références souvent très claires du discours, le texte pourrait venir du cabinet du Président de la République Française.

On ne doit pourtant pas exclure une provocation. La lecture du texte laisse à reconnaître un style, une force et une intensité très Sarkoziennes, et partant, comme tous les grands styles, facile à imiter. Ce texte aurait pu être rédigé ou par des malfaisants, (on verra dans le corps du texte, qu’il n’est pas anodin sur ce que pourraient être les intentions de la France en cas de crise de l’Euro) ou des plaisantins (et malheureusement dans les moments de grand trouble, dérision, ironie et cynisme sont, des sociétés fragiles, les modernes Erinyes).

« Si la sagesse est toute seule, elle passera pour folie ».

Ces quelques lignes sont publiées sous cette double contrainte. Folie pure, alors, on ne pourra pas les croire sages. Sagesse pure, si elles ne sont pas partagées, elles passeront pour de la folie.
Le texte recomposé à partir des petits bouts épars, entouré de tant d’incertitudes quant à son auteur, quant à son contenu et quant à son existence est publié car les textes fous sont, comme les fous, révélateurs de la folie des hommes humbles et puissants.
 

Nota : c’est clairement un papier de brouillon hâtif. Les feuillets sont aux armes de l’hôtel. Aucune trace « officielle ». L’encre même, dans la partie calligraphiée du document, correspond à des stylobilles d’assez mauvaise qualité laissés par l’hôtel à l’usage de ses hôtes. Cette analyse a été réalisée par un laboratoire indépendant.

Les notes calligraphiées montrent que ce document a circulé entre plusieurs personnes. On a essayé d’identifier tous les scripteurs. Cela donne quelques résultats. Mais l’état du document, les salissures, le temps qu’il a passé au milieu d’ordures de diverses natures ne permettent aucune conclusion pertinente. Nous n’avons pas voulu rendre le cas plus complexe en attribuant certains propos à certains membres de cabinets ministériels ou présidentiel.

Suivant les graphies, on a donné des noms aux ajouts et notes : note A, note B correspondent donc à des intervenants A et B….
On notera sur le plan du fond et du style une certaine dérive entre le début du discours et sa fin. D’un rythme classique et mesuré, on passe insensiblement à des accents lyriques et à l’accumulation de références historiques et poétiques. Il est difficile de penser à un seul scripteur.

                                                                                

                                                                              Le texte du discours.

Mes chers compatriotes,
 

J’ai voulu m’adresser à vous, immédiatement après l’échec des négociations européennes. Cet échec est grave. Il est lourd de conséquences.  Nous autres français en auront notre part. Davantage que beaucoup d’autres, tant l’idée européenne nous a été chère.
(Note A : il faut insister un peu plus sur ce point. La France est la mère de l’Europe. Note B : oui. On n’a plus de raison de se retenir. Note A : donc, on en rajoutera. Note B : OK)
Je parle au passé. Car, aujourd’hui, il y a une heure à peine, les chefs d’Etats et de Gouvernements de la zone euro, se sont quittés sur un constat de total désaccord.  La zone euro est démantelée.
(Note A : très bon ! je sens la patte de…(illisible))
Il n’y aura pas de sauvetage de la Grèce. Les dettes de cette dernière seront rendues exigibles dans le délai de 30 jours. En cas de défaut de la Grèce, les créanciers seront autorisés à procéder au recouvrement de leurs créances par les moyens de leur choix.
La zone euro comme je vous l’ai dit n’est plus.

(Note A : excellent, c’est l’uppercut au menton)
Bien sûr il y aura une période de transition. Le temps de faire imprimer de nouveaux billets. Je sais que nos spécialistes sont déjà à pied d’œuvre. J’ai confiance dans leur savoir-faire et leur dévouement à ce moment crucial de notre histoire. Ils auront peu de temps pour donner à notre  nouvelle monnaie l’image de la France et de ses ambitions et d’en organiser la distribution.
(Note B : j’aime bien cette idée de nos artisans en monnaie qui donnent le signal de la France au combat. Note C : sauf que c’est bourré de cégétiste cet univers-là. Note A: est-ce bien raisonnable de commencer par des billets de banque ? Note B : n’oubliez pas les billets américains : in god we trust. Note A : ok pour les billets. Note C : ok pour moi aussi.)
Puisque la Zone euro n’est plus, l’Euro n’est plus.
(Note A : vachement bon ! Ça c’est un mot pour l’histoire ! Très bien trouvé. Notes D, B, E : OK, note C : tu n’en fais pas un peu trop ?)
Puisque l’Euro n’est plus, les dettes de la France en Euro ne sont plus.  Bien sûr, nous demeurons obligés à l’égard des gens qui ont fait confiance à la France. Il n’est pas question que nous dénoncions nos engagements. Les porteurs de la dette française, pour la plupart des banques centrales, savent que nous ne sommes pas des Grecs. Ils peuvent assurément dire en latin « gaudeo francos et dona ferentes ». Nous prendrons contact avec eux, vite, dans les mois qui viennent pour trouver les solutions les plus appropriées.
(Note E : je fais vérifier le latin. Note X : nous aux finances, on trouve que c’est bon cette idée de repousser les discussions de quelques mois. J’aurais préféré  « années » mais Z…(illisible) m’en a dissuadé)
Pour ce qui concerne nos créances. Celles qui sont portées par nos Banques, nos compagnies d’assurance, les fonds de retraite et les contrats d’assurance-vie : elles nous sont dues. Quand elles sont libellées en Euro, alors que l’Euro n’existe plus, elles devront nous être payées dans la monnaie la plus généralement utilisée ou en or.
(Note D : n’est-ce pas contradictoire avec l’idée que les Grecs continuent à nous devoir de l’argent, qu’on ira chercher par tous les bons moyens etc. ?, note A : c’est la guerre, nom de dieu, il faut atterrir les gars ! Note C : nos épargnants ne se soucient pas des subtilités de langage. Note E : on s’en fout que ce soit contradictoire, on nous a foutu des contradictions sur la figure pendant un an en nous disant d’être gentils. On y va. Ça me plait. Note de tous les autres : OK)
Je vous laisse imaginer, mes chers compatriotes, que notre prise de position ne va pas rencontrer une adhésion enthousiaste de la part de nos anciens partenaires de la Zone euro. Ni non plus de la part des principaux pays créancier et débiteurs de la France.
C’est pourquoi, mes chers compatriotes, je viens vers vous et veut conférer à mon intervention une forme de gravité exceptionnelle.

(Note B : j’aime bien ça, c’est retenu et sobre ! Notes de tous les autres : OK)
Ces décisions et leurs conséquences vont rendre nos vies plus risquées, nos pensées plus pesantes et nos choix plus cornéliens. Nous savons que déjà certains de nos débiteurs en euro pensent nous opposer l’inexistence de cette dernière monnaie pour refuser de nous payer ou retarder leurs paiements.
La zone Euro plus encore que l’Union Européenne portait au plus haut l’idée de la paix. Elle portait ce simple message et cette simple assurance que le règlement des dettes et des créances doit se dérouler pacifiquement, équitablement et harmonieusement. Elle disait aux peuples du monde qu’il était fini ce temps où le recouvrement des dettes souveraines était musclé. Où on n’hésitait pas à aller se payer « sur la bête », à se saisir de territoires entiers, à détourner les taxes et les impôts sous le nom maintenant honni de « conquêtes ».

(Note H : je ne sais pas qui a rédigé ça, mais franchement c’est beau ! notes de tous les autres : OK)
La disparition de la Zone Euro suivie, dans un laps de temps rapproché, de celle de l’Union européenne ne conduira pas la France sur les sentiers d’un passé révolu et détestable. Pourtant, je ne peux pas laisser sans défense nos fonds de pension, nos porteurs de contrats d’assurance-vie, nos déposants dans nos banques et nos banques elles-mêmes.
Je veux qu’ils sachent que nous nous battrons pour eux.

(Note de tous : OUI !)
L’incapacité des Européens à s’entendre, l’incurie des Grecs, funestes descendants de ceux, qui par leur manœuvres prétendument démocratiques jetèrent Athènes sous le joug de Sparte, les menaces qui vont peser sur toutes les parties les plus petites et les plus faibles de l’ancienne Europe, tout en appelle à la mission éternelle de la France.
(note C : qui a vérifié l’histoire des « funestes descendants ? »)
Vous ne vous déroberez pas. Je sais que tous nous saurons, dans cette bataille pour la civilisation, être à la hauteur des rois qui firent la France, des révolutionnaires qui refirent le monde et aussi du Général de Gaulle.
(Note G : c’est moi qui aie ajouté « GdeG ». les grandes idées, les rois, les trucs c’est bien, mais je crois qu’il faut se raccrocher à du tangible, à de vrais hommes. Il faut ancrer ces idées et les incruster dans de la chair. Celle de « GdeG » est encore assez fraîche, non ? » Note A : quand même on a l’impression que tu l’as sortie du congélo. Note : arrêtez de déconner les p’tits loups. C’est juste de la littérature. Saint Bernard n’a pas prêché la croisade en se contentant de refiler des cartes Michelin ! Notes de tous : OK)
Bataille est maintenant le mot d’ordre de la Nation.
Bataille et, je le souhaite, non pas guerre.
La France entend se battre pour que le monde soit meilleur et que nos économies soient préservées. C’est pourquoi, en tant que commandant en chef des armées. Je demande qu’il soit procédé à la mobilisation générale.
C’est pourquoi, j’ai signé d’ores et déjà un ordre de mission à nos forces combinées en Mer Méditerranée autour de notre valeureux « Charles de Gaulle ». Ils iront dans la mer des Cyclades, ils iront tout au loin dans la mer Egée, ils iront dans les eaux des Grecs autrefois sillonnées par les trières fameuses se saisir d’un nombre d’îles dont la liste est pour le moment tenue secrète. J’ai réquisitionné nos banques pour qu’elles prennent les premiers contacts avec les investisseurs russes turcs, chinois et indiens intéressés par leur acquisition, au détail,  île par île ou packagé par archipels. Par respect pour les populations iliennes, nous ne forcerons personne à demeurer sur place. Des barges seront mises à disposition pour les partants.

(Notes de X : les finances vous disent de ne pas trop vous avancer sur les déplacements de population. Ça coûte ces trucs-là. En plus, Lampedusa est plein comme un œuf ! . Note A et B : et puis avec les Turcs qui ne sont pas loin ! Il faut faire très attention. Il y a de mauvaises références. Note de tous : on va lui dire de retirer. )
Mais, vous avez bien compris, mes chers compatriotes que la politique de la France n’est pas seulement au service de son épargne. J’ai demandé au Préfet de la Région du Nord-Pas de Calais de prendre contact avec ses homologues wallons pour que l’intégration du territoire français de Belgique soit menée dans les plus brefs délais. La ville de Bruxelles sera dite « fermée », un cordon sanitaire mis en place par l’armée de terre en bloquera les accès. Un corridor routier sera réservé aux déplacements des seuls civils. Les institutions européennes devenus inutiles seront vidées et les bâtiments transférées aux organisations caritatives en charge des populations sans papiers de France et de Wallonie. Les grecs iliens qui souhaiteraient y être accueillis se verront réserver un droit de priorité.
(Notes de B, C, X : vous ne trouvez pas qu’on déborde un peu ? note de A : on fera un referendum comme les Grecs ?)
Les troupes françaises de montagne ont déjà lancé les actions utiles à ménager le passage de nos troupes vers Turin et Milan. Ces territoires, jusqu’à la Vénétie et à la Toscane, on l’oublie trop souvent, étaient français et le sont restés pendant des dizaines d’années. Il suffit de se promener dans la région d’Aoste pour s’en convaincre. Les dettes italiennes portées par l’épargnant français seront ainsi sécurisées. Monaco es, au moment où je parle, entre nos mains. Le Prince a été conduit à Paris, à la Conciergerie. Nous avons mandaté une centaine de juges d’instruction et de procureur pour y débusquer les fraudeurs de tous les pays qui viennent s’y réfugier.
(Note M : la conciergerie enfin revisitée ? Notes de tous : la peine de mort n’existe plus en France. Note X : aux finances on se dit que ça ressemble un peu à l’empire napoléonien. Note A : combien de départements ?)
Enfin, nous allons passer des accords de réciprocité nationale avec les Catalans, las du joug espagnol, et avec les Irlandais qui s’exaspèrent de l’arrogance anglaise. Dans l’hypothèse où la City nous mettrait des bâtons dans les roues, nous prévoyons de noyer le tunnel sous la Manche et de couper l’approvisionnement de l’Angleterre en électricité. On verra bien comment ils peuvent faire du « high speed trading » avec des dynamos à pédale.
(Note X : je veux savoir le nom du gars qui a trouvé la dernière phrase. C’est trop fort. Il faut passer le poulet à EDF. Note A : et à Areva. Notes des autres : OUI ! note G : pour les Catalans et les Irlandais, franchement on se colle des emmerdements pour pas grand-chose. Note D : on devrait revoir ce paragraphe. Note X : vous revoyez ce que vous voulez mais vous ne touchez pas au truc sur la City. Notes de tous : OK. Note A : je rerédige et vous fais passer ASAP.)
Mes chers concitoyens, nous sommes aujourd’hui dans un monde écartelé entre l’ambition misérable des Grecs qui pensent b… tout le monde, comme au bon vieux temps d’Alcibiade,  et des Allemands impérieux qui ne voient pas que leurs belles brutes blondes en culottes de peau ont été remplacées par des vieillards en couches-culottes dont les chairs flasques, chauves et affaissées sont percées d’intubations. La vision française d'un monde, où commande le bonheur des peuples, doit être portée à nouveau au plus haut.
(Note de A : les allemands pourraient être vexés, non ? note B : on s’en fout, ils ne sont pas allés faire la guerre en Lybie, alors, ils ne vont pas nous faire la guerre pour un bon mot. Note C : en plus, ils ne comprennent pas tous le français. Note X : en plus ce qu’on dit là, c’est vrai ! Note de tous : OK)
Nous sommes les enfants de Rome, ne dit-on pas que le français c’est le latin continué?
(Note X : et l’italien, c’est quoi ? note A : du latin dégradé! Note de tous : OK).
Nous sommes les porteurs de l’esprit, n’avons-nous pas anéanti les terroirs et mêlé tous les peuples.
Nous sommes les pères de la civilisation universelle et portons en nous les révolutions de l’esprit contre l’obscurantisme religieux et scientifique.
Nous sommes maintenant le levain de l’univers.
La tâche sera rude. La France est en marche. La victoire viendra en chantant.