SCANDALE DES TRAVAUX DE REFECTION DE LA RD 307


Visiteur

/ #61 A l'attention de M. Gaultier,

2011-11-09 11:54

Bonjour,
Pour une parfaite information de tous les intervenants ayant témoigné leur préocupations sur ce dossier et qui se sont interrogés, il serait logique et honnête de leur communiquer la réponse que le Département vous a adressée en date du 31 octobre 2011, ci-après.
Cordialement,

Monsieur,

Par lettres des 11 et 16 octobre 2011, vous exprimez le souhait d’obtenir des compléments au courrier que je vous ai adressé le 29 septembre 2011 relatif aux travaux de réfection de la RD307 réalisés sur les communes de Bailly et Noisy-le-Roi.
Votre demande porte notamment sur le type de revêtement sur cette section (enrobé coulé à froid - ECF), différent de celui appliqué sur la section précédente entre Rocquencourt et Bailly (béton bitumineux semi grenu à chaud - BBSG), ainsi que sur leur impact sonore respectif. Vous sollicitez par ailleurs la réfection de cette zone par un revêtement BBDr 0/6 (Béton Bitumineux Drainant).
Les campagnes annuelles de renforcement des chaussées réalisées sur les routes départementales visent à maintenir leur résistance mécanique et leur qualité structurelle tout en assurant des caractéristiques de surface satisfaisantes en termes d’uni, d’adhérence et d’imperméabilité.
En effet, les différentes couches de chaussée se dégradent sous l’effet de la circulation routière et des aléas météorologiques, conduisant selon les cas à des désordres de type : usure, perméabilité, fissuration, perte d’adhérence, départ de matériaux, etc…
Le choix de la technique est donc fonction de l’état réel des chaussées, ainsi que de l’évolution et de la gravité des dégradations. Il s’appuie sur des contrôles visuels réguliers effectués par les services de la direction des routes et des transports du Département et sur des campagnes d’investigations confiées à des prestataires spécialisés pour mesurer les niveaux de déflexion (évaluation de la capacité portante), et relever les états de dégradations, d’uni et d’adhérence.
Parmi les différentes techniques susceptibles de répondre aux désordres diagnostiqués, le Département s’attache à prendre en compte des critères de sécurité des usagers, et de coût global (réalisation + entretien) en prenant en compte les objectifs de développement durable qu’il s’est engagé à appliquer.
Ainsi, sur les sections de la RD307 que vous évoquez, et au vu des investigations menées, il ressort que :
• la section située entre Rocquencourt et Bailly comprise entre les points repère (PR) 9 + 900 et 11 + 600 nécessitait une solution technique « épaisse » de type BBSG 0/10 de 6cm d’épaisseur afin de renforcer la résistance mécanique de la chaussée compte tenu de nombreuses zones d’arrachements constatées et de valeurs de déflexions très faibles.
• la section contiguë entre Bailly et Noisy-le-Roi comprise entre les PR 11 + 600 et 13 + 580, ne nécessitait qu’une restauration des qualités superficielles de la chaussée par un rétablissement de l’étanchéité de surface d’une part et de la rugosité d’autre part. Une solution technique « faible épaisseur » de type BBTM 0/10 (Béton Bitumineux Très Mince), de type ECF 0/8 (Enrobé Coulé à Froid) ou de type Enduit Superficiel était donc adaptée.
C’est pourquoi ces deux sections ont été traitées selon deux techniques différentes.
En ce qui concerne le choix de la technique utilisée sur la section Bailly / Noisy-le-Roi parmi les revêtements de type « faible épaisseur », le Département a écarté d’une part l’enduit superficiel inadapté au trafic de la RD307 et a souhaité recourir à la technique des ECF car ce matériau d’une épaisseur de 7 à 15 mm prend mieux en compte les objectifs de développement durable.
En effet, peu consommateur d’énergie et respectueux de l’environnement en terme de bilan carbone, il est constitué d’un mélange à froid d’émulsion modifiée, de granulats, d’eau et d’additifs spécifiques. Un ECF rejette environ 5 fois moins de CO2/m² qu’un béton bitumineux à chaud. Par ailleurs, un ECF est 3 à 4 fois plus économique qu’un BBTM et 5 à 7 fois plus qu’un BBSG de 6 cm d’épaisseur. Quelques rejets de gravillons dans la semaine après sa réalisation nécessitent toutefois une signalisation et une surveillance adaptées avec des balayages réguliers. C’est pourquoi un balayage a eu lieu quotidiennement pendant toute la semaine qui a suivi sa réalisation et cette zone a été limitée à 50km/h sur cette période. Enfin, en terme de sécurité pour les usagers, l’adhérence de ce type de revêtement est meilleure que celle d’un BBTM.
En matière de bruit de roulement, il convient de se référer à la base de données « Bruit de roulement » gérée par le Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Strasbourg pour le compte du réseau des Laboratoires des Ponts et Chaussées, du Service d’Etudes sur les Transports, les Routes et leurs Aménagements (SETRA) et du Centre d'Etudes sur les Réseaux, les Transports, l'Urbanisme et les constructions (CERTU).
Les résultats des mesures répertoriées dans cette base ont été obtenus entre 1995 et 2009. Ils indiquent notamment les valeurs obtenues par type de revêtement selon les mesures dites de « bruit de roulement au passage » effectuées à 7,50 m de distance et 1,20 m de hauteur. Il ressort de cette base de données les valeurs moyennes suivantes lors du passage de véhicules légers circulant à 90 km/h : 78,6 dB(A) pour un ECF et 78,2 dB(A) pour un BBSG 0/10 et 78,2 pour un BBTM 0/10.
L’entreprise ayant toutefois mal réalisé le chantier d’ECF 0/8, elle a repris à ses frais cette section en rajoutant par-dessus un ECF 0/6.
En ce qui concerne les effets du bruit sur la santé, le tableau que vous avez fourni ne peut se comparer au niveau de bruit en bord de chaussée, mais doit s’entendre comme niveau de bruit au droit des maisons riveraines, ce qui est fort différent.
Les enrobés drainants que vous évoquez ne sont généralement plus retenus par les gestionnaires de voirie car leur comportement en période de gel les rend très difficile à traiter contre le verglas et ils sont donc source de risques importants pour la sécurité des usagers.
Le Département n’envisage donc pas de reprendre cette section réalisée conformément aux objectifs de développement durable auxquels il souscrit. Toutefois, il sera procédé, deuxième quinzaine de novembre, à des mesures de bruit au droit des habitations sur le tronçon de la RD307 concerné afin de vérifier le respect des niveaux de bruit auquel le Département s’était engagé lors de la réalisation de la déviation de la RD307.
Je vous prie de croire, Monsieur, à l’expression de mes sentiments distingués.

Le Président du Conseil général