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2011-11-10 10:15

19h16 suivi
Le "Off" Sarkozy-Obama, partout dans le monde
Par la rédaction le 09/11/2011 C'est sans conteste l'article d'@si qui a voyagé le plus loin dans le monde. Notre information d'il y a deux jours, révélant la conversation privée où Nicolas Sarkozy et Barack Obama parlaient de Benyamin Nétanyahou le "menteur" a fait le tour de la planète, ou presque.
En France, il a été largement repris par divers médias, à la suite des trois agences de presse, l'AFP et Reuters et AP. Mais l'information a très vite franchi les frontières. Et elle a d'abord intéressé, on le comprend, en Israël. Dès lundi soir, elle était reprise sur un site d'actualité israélien bilingue, Ynetnews.com. Information reprise de façon factuelle, hormis l'invention par le site d'un accord écrit entre les journalistes et l'Elysée, par lequel les premiers se seraient engagés à ne pas divulguer le contenu de la conversation.
Sur le fond, le journal de centre-gauche israélien, Haaretz, estime qu'il n'y a pas grande surprise à voir les deux présidents échanger des propos acides sur Nétanyahou. Le journal rappelle une anecdote récemment rapportée par le Canard enchaîné: Sarkozy aurait dit à des membres de son cabinet que "Nétanyahou ne rate jamais une occasion de nous décevoir". Le quotidien affirme aussi que le "dédain" d'Obama pour le Premier ministre israélien "est bien connu", même s'il l'a récemment contenu "afin de ne pas s'aliéner les électeurs avant l'élection présidentielle de 2012". Haaretz indique aussi que la chancelière allemande Angela Merkel aurait déclaré récemment, dans une conversation privée qu'elle ne croyait "pas un mot de ce qu'il dit", alors que les deux amis les plus nets de Nétanyahou, le Grec Georges Papandréou et l'Italien Silvio Berlusconi, sont sur le départ…
Côté télévision, c'est la chaîne privée Channel 10 qui a contacté l'équipe la première pour en savoir plus, et obtenir une interview : chose faite, via Skype, par Daniel.
Admirez son port du micro-casque !
Au passage, on découvre que notre article a déclenché des réactions apparemment passionnées sur Fox News, la chaîne conservatrice américaine. Il est vrai que la révélation de ces propos en "hot mic", comme appelle le jargon journalistique américain cette situation de micros ouverts à l'insu de ceux qui parlent, a fait du bruit.

Elle a fait l'objet de plusieurs questions des reporters accrédités à la Maison blanche, lors du briefing quotidien de son porte-parole, qui a décliné tout commentaire (alors que le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, a parlé sur RFI d'une "opération de piratage").
Le New York Times pointe le mauvais timing de notre révélation, "qui embarrasse forcément les trois alliés", quelques heures avant la publication "d'un rapport important sur l'Iran par l'Agence internationale de l'énergie atomique", Israël poussant pour que des sanctions plus fortes soient prises à l'encontre du pays, qui continue à développer son programme nucléaire.
Globalement, l'affaire a passionné les anglo-saxons, britanniques ou américains, bien plus qu'en France. Aux Etats-Unis, la relation avec Israël est traitée comme une question de politique intérieure, les Républicains étant très attachés aux liens étroits tissés avec le pays, et la communauté juive, nombreuse, étant très attentive aux positions des élus sur cette question délicate. Le journal anglais The Daily Mail affirme ainsi que cette affaire pourrait faire perdre à Obama "plus de votes juifs", alors que les sondages montrent que cette partie de l'électorat lui est de moins en moins favorable. L'information a aussi été reprise par la chaîne américaine ABC news, ou, en Grande-Bretagne, par The Guardian ou The Financial Times.
Deux médias anglo-saxons ont été plus particulièrement prolixes sur cette affaire. En Angleterre, la BBC l'a suivie de près toute la journée de mardi, y consacrant un long passage à la mi-journée sur sa chaîne BBC World. Mais Dan a également été interviewé à trois (!) reprises par les antennes radio du groupe. Une fois le matin et une fois dans la soirée par BBC World service, l'équivalent de RFI, et une fois pour le journal de 13 heures de BBC 4, la radio publique basée à Londres.