Nucléaire : fermeture définitive des 4 réacteurs de Tricastin


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2012-01-06 19:46

Communiqué de presse Europe Ecologie - Les Verts Ardèche
le 05/01/12

2012 - Fermeture au Tricastin de l'usine d'enrichissement George Besse 1 :
Comment gérer les rejets toxiques ?
EURODIF production, usine nucléaire située sur le site du Tricastin, va cesser son activité d’enrichissement d’uranium à la fin de l’année 2012 au profit de la nouvelle usine, GB2. L'usine GB1 sera alors démantelée ; la mise en œuvre de ces opérations porte le nom de PRISME. Une modification du décret ministériel autorisant cette Installation nucléaire de base (INB 93) est nécessaire, puisque l’activité d’enrichissement va s’arrêter.
Dans ce cadre, une enquête publique se tient dans 6 mairies du Tricastin (Pierrelatte, St Paul Trois Châteaux, Bollène, Lapalud, Bourg St Andéol, Pont St Esprit) du 19 décembre 2011 au 20 janvier 2012.

Une décontamination complexe et extrêmement polluante !
La décontamination d’Eurodif nécessitera de ''rincer'' toutes les installations radioactives puis d’ouvrir des circuits aujourd’hui étanches (« mise sous air »). Ce procédé occasionnera des effluents hyper toxiques chimiquement et radioactivement. Le traitement sera réalisé sur le site de la SOCATRI, dans des conditions similaires à celles de l’exploitation d’EURODIF mais avec des volumes beaucoup plus importants.
Cette seule décontamination peut durer entre 3 et 40 ans.

La SOCATRI choisit de diluer massivement les rejets dans l'environnement pour réaliser une décontamination en 3 ans !
Plusieurs différences avec les conditions actuelles d’exploitation doivent cependant être soulignées :
- La SOCATRI demande, au titre de l’article 26 du décret n°2007-1557 du 2 novembre 2007, que les valeurs de rejet autorisées dont elle bénéficie actuellement et qui ont été fixées par arrêté du 16 août 2005, soient augmentées pour les fluorures, les chlorures et le potassium.
- Du fait de la rapidité des opérations de démantèlement, les volumes d’effluents seront plus importants qu’actuellement. C’est pourquoi, afin de diluer ces produits dans l’environnement (en particulier dans l’eau du Canal et de la nappe phréatique), SOCATRI demande aussi une augmentation de la plage de débit du Canal Donzère-Mondragon.

Une pollution pour l'environnement, des risques pour les riverains ...
Nous rappelons que pour « rincer » le matériel contaminé, il est nécessaire d’utiliser du CF3 (Tri-fluorure de chlore), qui est un produit extrêmement corrosif et toxique. 105 tonnes de CF3 seront ainsi présentes sur le site : en cas de fuite dans l’atmosphère, ce sont les poumons de plusieurs milliers de personnes (employés du site et riverains) qui subiraient des dommages irrémédiables.
Un démantèlement trop rapide augmente les risques d'accidents mais surtout la concentration des rejets hyper-toxiques dans l'environnement.


La SOCATRI communique mais après l’enquête publique
A cet effet, SOCATRI propose une campagne d’information d’une durée de deux semaines prévue début février 2012.
Les six communes où se sera déroulé l’enquête publique auront à présenter à la population un résumé de la demande de SOCATRI, des notes techniques et de l’étude d’impact. De plus, un registre sera mis à la disposition du public pour recueillir les remarques sur la demande de SOCATRI. Durant cette période, la SOCATRI assurera en complément une permanence en mairie de Bollène. A l’issue du processus d’information, une synthèse des remarques sera transmise dans un délai d’un mois à l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN).

On ne peut que regretter que cette campagne d’information n’arrive qu’après la clôture de l’enquête publique, les deux types d’opérations étant pourtant étroitement corrélés, la seconde conditionnant en fait la première. Faut il en déduire que l’exploitant a volontairement souhaité scinder les deux volets, en inversant au passage l’ordre de présentation au public pour compliquer la compréhension du sujet et minimiser les risques d’opposition ou d’observations gênantes ?
Europe Ecologie 07 invite les populations à la plus grande vigilance et à la mobilisation autour de ces enquêtes

Pour EELV 07, précipitation et sécurité ne font pas bon ménage !
Par ce communiqué, Europe Ecologie-Les Verts demande que Monsieur le commissaire enquêteur conclue qu'il n'est pas souhaitable d'autoriser une nouvelle augmentation de rejets toxique dans l'environnement (canal, nappe phréatique, air) dont il est impossible de mesurer les conséquences sanitaires et environnementales, et ce en application du principe de précaution.
Nous demandons que l'industriel ne planifie pas une décontamination sur une période courte (quelques années) mais sur une période permettant de ne pas augmenter les rejets toxiques.
Il serait même souhaitable que la SOCATRI prenne le temps de mettre en place une vrai filière de démantèlement en formant des professionnels et en étalant dans le temps les travaux de démantèlement. La stratégie actuelle du groupe AREVA consistant à démanteler au plus vite l'usine GB1 est pas compatible avec les exigences de sécurité qu'ont les citoyens. Ne bradons pas notre environnement pour tenter d'augmenter la rentabilité financière de l'industrie nucléaire.

EELV invite les habitants concernés à s'exprimer lors de l’enquête publique jusqu'au 20 janvier en prenant rendez-vous avec M. le Commissaire Enquêteur dans une des communes ou en lui écrivant dans les communes de permanence.

Contacts :
Guillaume Vermorel, porte parole EELV07, 06 64 44 10 60
g.vermo@yahoo.fr