Gaz de schiste : non merci !

Un souvenir me revient. Après un long trajet pour rejoindre un village de Bretagne, je m'étais précipitée dans la cuisine de mes hôtes, assoiffée, pour boire plusieurs verres d'eau du robinet. Nous avons commencé une réunion de travail. Un quart d'heure plus tard, prise d'un malaise formidable et incompréhensible, je suis allée péniblement m'allonger. C'est juste après que j'ai appris que mes hôtes ne buvaient plus de cette eau, ni eux ni personne dans le coin. En cause, à l'époque, les élevages porcins. J'en ai eu les larmes aux yeux. L'eau potable, notre bien le plus précieux. Et si je n'ai pas d'argent pour m'acheter de l'eau en bouteille, alors quoi ? Je meurs ?
Avec cette histoire d'extraction de gaz de schiste, les dégâts semblent mille fois pire. Maladies, eaux polluées, paysages dévastés. Cela fait un moment que je lis des articles concernant ce sujet aux Etats-Unis et, à présent, je viens de regarder Gazland. Je suis fatiguée d'avoir les larmes aux yeux et je ne remercie pas Monsieur Borloo qui semble avoir remplacé, dans son esprit, la Res Publica par la Res Privata.