Dénoncer les ligues protectrices de la revolution en Tunisie

#1: enis - LPR

Quinze jours après l'arrivée de Ben Ali, le leader du MTI, Rached Ghannouchi, avait envoyé une longue lettre au nouveau maître de la Tunisie. Sur le thème " Si vous venez pour continuer la politique de répression entreprise sous Bourguiba, il n 'y aura que la guerre, mais si vous venez sauver le pays et amener la réconciliation générale, vous me trouverez comme un soldat à vos côtés ". Des contacts sont pris entre le " soldat " et le palais de Carthage, via le directeur de la prison.

Ghannouchi est libéré le 14 mai 1988, l'avant-veille de l'Aïd-el-Fitr, la fête qui marque la fin du mois de jeûne. " J'ai confiance, déclare-t-il alors, en Dieu et en Ben Ali . "

Chaque jour, cent à deux cents personnes se pressent dans le jardin de sa maison de Benarous, dans la banlieue sud de Tunis. En septembre de la même année, Hamadi Jebali, autre dirigeant illustre du MTI, condamné à mort par contumace, revient d'exil. Dans la foulée, 2 400 prisonniers politiques sont élargis, ceux-là mêmes que le bon général Ben Ali avait arrêtés sous Bourguiba.