Gaz de schiste : non merci !

CATHERINE BAILLIEUX
Visiteur

/ #2866 * DES MILLIONS D'ANNEES DETRUITES PAR LE PLUS GRAND PREDATEUR DE TOUTE L'HISTOIRE DE L'HUMANITE !*

2011-02-04 12:11

Sous le sol de la Terre, que ce soit sous les plateaux du Larzac en Aveyron ou sous les plateaux des Causses (Sauveterre, Méjean, Mende, Noir) en Lozère et sans oublier les Cévennes, un monde disparu, il y a des millions d'années, dort emprisonné dans leur cercueil de pierres, à jamais fossilisé. Ce monde disparu que l'on découvre petit à petit par des personnes passionnées de paléonthologie disparaitra tout à fait par les éclats produits par les forages et c'est ce monde là qui est à l'origine de l'histoire de la colonisation de la Terre avant les premiers Australopithèques puis Homo Sapiens. C'est ce monde enfoui qui sera détruit sans retour possible pour les générations futures donc aussi plus de recherches sur la vie sur Terre.

Car avant d'être des Causses, il y avait une mer peu profonde mais riche d'animaux il y a 250 millions d'années vers la fin de l'ère primaire.

Je vous invite, pour réflexion, à lire le texte sur la formation de notre belle région La Lozère (si, si c'est une région qui ne ressemble à aucune autre) sortie des tiroirs de la Bibliothèque de l'Université de Jussieu. Et pour tous les passionnés...
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Dans les Corbières, le Lias possède les mêmes faciès que dans les Pyrénées : calcaires à la base, schisteux au sommet. 11 en est de même dans l'Hérault et dans le Sud du Gard. Il existe, dans ces régions, un certain nombre de localités fossilifères, mais on n'a observé nulle part de succession bien nette des zones classiques. Il ne semble toutefois y avoir aucune lacune dans la série. Dans les Causses de l'Àveyron et de la Lozère, les caractères du Lias sont très particuliers. Cette région exclusivement jurassique forme une vaste échancrure dans les terrains cristallins du Plateau Central, connue sons la dénomination de golfe des Gausses, Elle constituait, en réalité, à l'époque du Lias, une dépression transversale par rapport aux plissements variés, une véritable aire d'ennoyage, de part et d'autre de laquelle se retrouvent les mêmes plis, avec les mêmes allures de nappes et affectant les mêmes terrains. Les couches jurassiques y présentent, par contre, le régime tabulaire. Les dépôts liasiques affleurent sur les flancs des profondes vallées d'érosion creusées dans les plateaux oolithiques. Ils reposent en concordance sur du Trias exclusivement détritique, qui, lui-même, est discordant sur le Permien. Toutefois, vers le nord, le Rhétien est transgressif et s'appuie directement sur les terrains métamorphiques. L'Hettangien comprend généralement un niveau inférieur de calcaires dolomitiques bruns sans fossiles, connus sous le nom de calcaire capucin, et un niveau supérieur, formé d'alternances d'argiles, de calcaires jaunes et de cargneules, qui font place, dans l'Aveyron [130], à des calcaires à fossiles siliciflés, tels que Zoanthaires (Isastrxa, Thcco-smilia, Astrocœnia), Crinoïdes, Spiriférines, Huîtres, ou bien, dans les environs de Mende, à des couches d'eau douce à empreintes végétales (Thinnfeldia, Brachyphyllum) et à Unio [42]. Le Sinémurien proprement dit semble faire défaut dans tout le golfe des Causses et le Lotharingien n'existe que dans le centre de la dépression, représenté par des calcaires à Behioceras Nodotianum, Oxynoliceras oxynotum, Guibalianum, Grypluea obliqua. Le Pliensbachien comprend des calcaires marneux ou siliceux, avec Bélemnites niger, Polymorphites Jamesoni, Tropidoceras binotatum, Gryphœa cymbium à la base et Deroceras Davœi, Liparoceras striatum et Lytoceras fimbrialum au sommet. Avec le Domérien, la sédimentation calcaire fait place, dans le centre du bassin, à une sédimentation marneuse et c'est alors, jusque vers le milieu de l'Aalénien, une succession de niveaux à Ammonites pyriteuses [42, 131, 132], Toutefois, sur les bords, par exemple au Bleymard, [133], le Domérien supérieur est lui aussi constitué par des calcaires, qui renferment une faune pauvre en Céphalopodes et très riche en Lamellibranches [Pseudopecten sequivalvis, acuticosia, Chlamys textorius, Gryphœa cymbium, Plicatula peclinoides) et en Brachio-podes (Spiri/erina rostrata, pinguis, Hàrlmanni, Bhynchonella acuta, Zeilleria cornula, quadrifida), par conséquent néritique.

La série bathyale, exclusivement marneuse, du centre du bassin com-prend, sur le versant sud du plateau du Larzac, d'après les travaux clas-siques de Reynès [131] et les recherches plus récentes de Charles Authelin et de René Nicklès [132], les niveaux suivants : Domérien : 1° Zone à Amaltheus margaritatus, avec Rhacophyllites mimalensis, Phylloceras Hebertinum, frondosum, Cœloceras Ragazzonii, Harpoceras algovianum, boscense, Nucula aurita; 2" Zone à Amaltheus spinatus, avec Amaltheus margaritatus. Toarcien : 1° Zone à Harpoceras falciferum (schistes bitumineux), avec Cœloceras annu-latum, Hildoceras bifrons, Posidonomya Bronni; 2° Zone à Cœloceras commune, avec Phylloceras Nilssoni, heterophyllum, Lytoceras cornu-copix, Hildoceras bifrons, Levisoni, Lillia erbaensis, Harpoceras cumulatum, Cœloceras Braunianum, crassum, Zitteli, Frechiella subcarinata; 3" Zone à Lytoceras jurense, avec Phylloceras Nilssoni, Paroniceras sternale, Hammutoceras insigne, Lillia comensis, Haugia Eseri, Harpoceras subplanatum, Grammoceras striatulum, Polyplectus discoides, Bélemnites tripartitus, Dactyloteuthis irregularis. Aalenien : 1° Zone à Dumortieria radiosa; 2° Zone à Pleydellia aalensis, avec Dumortieria maclra, Leda roslralis, Nucula Hammeri, Trigonia pulchella, Astarte Vvltzi, Eunema Capitaneus, Turbo subduplicalus, Lucina plana, Thecocyathus mactra. A partir de la zone à Harpoceras opalinum, les couches aaleniennes deviennent de plus en plus calcaires. On trouve encore, au début, des Dumortieria et des Pleydellia du groupe de Yaalensis, puis vient un niveau où abondent Rhynchonella rulhenensis, Lima Jauberli, associés à quelques Har-poceras. Au-dessus l'on rencontre des calcaires, à Cancellophycus, empreintes en forme de tourbillon, dont la véritable nature est encore mal connue. On y trouve Harpoceras Murchisonse.

La faune de la zone à Harpoceras concavum n'a pas encore été trouvée dans l'Aveyron, mais l'Aalenien y passe insensiblemeat au Bajocien et forme avec cet étage un abrupt, qui s'élève au-dessus des marnes toarciennes (pl. CII, 2). Ce qui frappe dans la succession des marnes à Ammonites pyriteuses du Domérien et du Toarcien c'est la fréquence des Phylloceras. Ce genre se rencontre souvent avec une certaine abondance, tandis que jusqu'ici nous n'avons eu à signaler sa présence, dans les couches de cet âge, que d'une manière tout à fait accidentelle. On peut en conclure que la dépression des Causses possédait au centre une profondeur assez considérable. Il résulte de plus des recherches de Thevenin que la faune du Lias supérieur du Quercy avait les plus grandes analogies avec celle des Causses et que, par conséquent, les deux régions basiques, aujourd'hui séparées par un seuil de terrains métamorphiques, communiquaient par un détroit, le détroit de Villefranche. Le « golfe des Causses » ne mérite donc pas ce nom; topographiquement c'est un ensemble de plateaux tabulaires et géologiquement c'est une aire d'ennoyage, envahie par la mer liasique. La plus grande profondeur de ce bassin correspondait à sa région axiale, où les dépôts affectent le type bathyal et accusent le maximum d'épaisseur.

DOCUMENTATION DE LA BIBLIOTHEQUE INTERUNIVERSITAIRE DE JUSSIEU