Libération des prisonniers du 7 février 2021
Lettre ouverte au président haïtien de facto Jovenel Moïse
Re: libération des prisonniers du 7 février 2021
Monsieur,
Le ou vers 7 février dernier vous avez fait procéder à l’arrestation d’un groupe de citoyens haïtiens sous le fallacieux prétexte qu’ils ont participé à un coup d’état contre votre pouvoir et à une tentative d’assassinat contre votre personne. Et depuis, ces gens sont maintenus en détention préventive contrairement à l’esprit et la lettre de la constitution haïtienne qui stipule en ses articles 26 et 26-1 que « nul ne peut être maintenu en détention s’il n’a pas comparu dans les quarante huit heures qui suivent son arrestation par devant un juge appelé à statuer sur la légalité de l’arrestation, et si ce juge n’a pas confirmé la détention par une décision motivée ».
Et, puisque nous devons faire la part des choses, nous noterons ici que sous la pression de la communauté internationale, vous avez fait libérer le juge Yvikel Dabrézil, arrêté le même jour, dans les mêmes conditions et pour les mêmes causes que les autres codétenus. Tout en saluant la libération de l’Honorable juge, nous noterons également que cette situation confirme que dans la république de Jovenel Moïse tous les citoyens ne sont pas égaux devant la Loi.
Cependant, il faut aller encore plus loin: dans la République de Jovenel Moïse, on s’en fout du sort du peuple. En effet, l’Haiti de Jovenel Moïse compte au total 3354 médecins pour desservir plus de 10. 000.000 d’habitants; ce qui est très loin de la norme mondiale de 13 médecins pour 10000 habitants. Et pourtant, le président de facto ne se gène guère pour écrouer avec les prisonniers du 7 février madame Marie Antoinette Gauthier, une médecin de plusieurs dizaines d’années d’expérience.
On peut s’imaginer sans difficulté que le président de facto n’a pas bronché lorsqu’il a assisté à l’assassinat en direct il y a quelques jours du pédiatre Ernst Paddy. Et, dans le temps de le dire, le nombre de médecins aux services de la population vient de diminuer de deux. Et le président de facto s’en fout.
Parallèlement, les travailleurs sociaux du président de facto s’activent dans Village de Dieu à humilier, tuer et dépecer les jeunes policiers de la Police Nationale qui ont osé prendre au sérieux l’appel à marcher sur les bandits. La PNH les a abandonnés avec pour résultats plusieurs démissions au sein de l’institution.
Aussi, si le président de facto veut mériter un minimum de respect de la population, les soussignés de cette lettre ouverte lui conseillent trois choses:
1. Libérer immédiatement tous les prisonniers du 7 février 2021
2. Faire un feu nourri des 15000 policiers de la Police Haïtienne sur tous les repères des bandits;
3. Démissionner dans la dignité pour respecter la constitution haïtienne de 1987 amendée et ainsi permettre au peuple de souffler.
Fait à Montréal ce 13 mars 2021.
Jean Ernest Pierre Contacter l'auteur de la pétition