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#8051 http://www.petitions24.net/forum/15254

2011-12-03 22:21

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#DSK Réponse à Fabienne Sintès

30 novembre 2011

J’avais fait un long post pour répondre point par point aux 13 questions de Fabienne Sintès, une des rares à avoir suivi à peu près correctement l’affaire DSK jusqu’à présent, que j’ai perdu. Un complot sans doute !

Plus sérieusement, le point essentiel c’est que SI on fait confiance à ce qu’écrit Epstein, on a:

a) un blackberry désactivé à 12:51 dans le Sofitel:

ça ne peut être DSK qui était dans le taxi.

ça ne peut pas être quelqu’un qui l’a volé hors du sofitel.

c’est donc une personne dans le Sofitel qui a désactivé le Blackberry

(ou il a été desactivé à distance, ce qui confirmerait le hacking par un tiers, DSK ne pouvant être raisonnablement soupçonné)

b) ce blackberry a continué à émettre après

Ça ne peut pas être une batterie déchargée.

On ne desactive pas la géolocalisation par hasard. Un bug de la géolocalisation (déjà improbable) juste à ce moment est peu crédible

(Note: il faut en savoir plus sur ce qu’on entend par “desactivé”. Il pu aussi perdre le lien avec une borne wifi par hasard, et par là sa gélocalisation. Mais alors pourquoi ne l’a t on pas retrouvé ? pourquoi le lien ne s’est-il pas rétabli ?)

Il y a donc une présomption forte d’une action délibérée par quelqu’un à 12:51pour rendre le BlackBerry non géolocalisable. Pour quelle raison ?

c) ce blackberry était à 12:13 dans la 2806.

Il n’y est plus ensuite et il y a eu une action à 12:51

Quelqu’un est donc entré dans la 2806 pour récupérer le Blackberry entre 12:13 et 12:51

d) ce blackberry était toujours au sofitel après (d’après l’enquête de Police en novembre) et n’a pas été réutilisé. Mais il n’a jamais été remis à la Police

Le mobile n’est donc pas le simple vol. Pour autant la personne qui l’a volée n’a pas voulu coopérer avec la Police dans une affaire de viol. C’est grave, d’autant plus que DSK a exigé auprès de l’hotel puis de la police qu’on lui rende son Blackberry, et que donc des recherches ont dû être faites.

Le mobile du vol est très sérieux

e) DSK a cherché son Blackberry

Il a fait demandé à sa fille de le rechercher au restaurant, il a appelé l’hotel pour qu’on lui rende, c’est la première question qu’il a posée quand on est venu arrêter à l’aéroport, il a exigé de la Police par ses avocats qu’on lui restitue pendant l’enquête.

Le Blackberry est un sujet important pour DSK

f) Le Blackberry a-til vraiment été piraté ?

- DSK dit avoir reçu un mail disant que son Blackberry était piraté le matin même

- DSK dit avoir appelé sa femme pour s’en plaindre à 10H07, en signalant “un problème”, info qui a fuité dans la presse aussitôt. Il y a peut-être des témoins si Anne Sinclair en a parlé autour d’elle, en particulier à Stéphane Fouks qui devait l’expertiser

- on a récupéré ce blackberry juste après cette conversation sur la scène du crime.

- on l’a désactivé

- il est depuis introuvable

Il est très probable que DSK est sincèrement convaincu que son Blackberry a été piraté, et quelqu’un lui a repris dans l’intention de lui nuire. Le piratage est une explication crédible à ce jour qui mérite d’être investigué


g) qui a pris le téléphone ?

ça peut être Diallo. J’ai toujours pensé que la relation sexuelle avait eu lieu après 12:13.

ça peut être l’ingénieur en chef Yearwood qui est entré dans la 2806 précisément à 12:51, heure à laquelle le Blackberry a été desactivé, une scène de crime quand même, où il n’avait rien à faire, et qui semble fou de joie que la police soit sur le dos de DSK.

Mais c’est forcément dans le cercle très restreint des employés Sofitel présent dans la 2806 alors qu’il savent qu’il y a eu viol et que cela concerne un personnage important

h) qui a désactivé?

On ne sait pas. Yearwood, ou le mystérieux deuxième danseur, toujours non identifié, ou l’homme d’affaires français dans la 2820 dans laquelle Diallo est entrée 4 fois. QUATRE fois dont trois sans frapper alors qu’elle aurait dû. La théorie du ménage est fragile.

i) qui l’a gardé ?

On ne sait pas, non plus. il faudrait vérifier pendant combien de temps il est resté activé au Sofitel.

j) qui aurait pu monter un piratage ?

On en est réduit à des hypothèses.

Que les services français aient placé sous surveillance DSK et le surveillent dans les chambres d’hotel où il est réputé faire des rencontres libertines, avec la complicité du patron de la sécurité du groupe Accor où il descend souvent et qui est du sérail, cela n’aurait rien de surprenant. Que Yearwood, basé à New York, soit un maillon clef est déjà plus étonnant. Notons quand même que DSK a été surclassé dans cette suite à l’initiative du Sofitel, ce qui est une incitation à l’y faire descendre. Si on n’identifie pas le mystérieux deuxième danseur, il y aurait aussi matière à s’interroger très sérieusement.

On peut continuer le jeu des questions-réponses, ce que j’avais fait dans mon post précédent, mais nier qu’Epstein, qui n’affirme rien d’autre que les faits, ait fait un vrai travail d’investigation original qui méritait une large audience est vraiment de mauvaise foi.

Par ailleurs, la posture est très surprenante de la part de journalistes qui par ailleurs ( je ne vise pas Sintès) ont massivement participé à une campagne de lynchage dans une affaire où les accusations ont finalement été abandonnées. Car après tout Epstein fait son boulot: il met sur la place publique des infos nouvelles et lance le débat . Ceux qui veulent enterrer sans comprendre ont une conception bizarre de l’éthique journalistique. Ou des arrières-pensées pas vraiment respectables.

A l’inverse, si ce que dit Epstein est faux, en particulier sur la desactivation du Blackberry, la plupart des points ci-dessus s’effondrent. Notons cependant qu’il avait identifié très tôt une incohérence dans le discours de Diallo montrant que celle-ci aurait passé 15 mn dans le couloir après s’être enfuie et avoir été “violée” sans que DSK ne réagisse, ce qui est de la dernière invraisemblance, mais n’avait pas réveillé la presse française plus que ça. Notons aussi que tous les faits cités par Epstein peuvent facilement être contrôlés.

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#DSK La théorie du complot de retour

27 novembre 2011

Depuis mes derniers articles, DSK a vu les charges émises contre lui abandonnées. Il est donc innocent, comme vous et moi, d’un éventuel viol au Sofitel de New York. Il a aussi perdu toute crédibilité comme homme politique suite aux différentes révélations sur sa vie libertine, les arguments dans l’opinion s’étendant de l’inacceptable (“c’est un violeur”) au débattable (“je ne veux pas être représenté par un libertin”) et au convaincant (“son attitude a été irresponsable, il est fragile”).

Néanmoins il continue à être persécuté par la presse, pour des raisons pas forcément très limpides, comme en témoigne la récente affaire du Carlton de Lille, après l’affaire Banon, dont tout expert savait dès le départ qu’elle ne pouvait être que classée.

Il est possible que ce lynchage médiatique ait une origine politique. Après tout Nicolas Sarkozy n’avait-il pas prédit le “feu nucléaire” à DSK s’il se présentait contre lui ?

En tout cas, il semblerait que DSK ait décidé de ne pas se laisser faire.

Après des mois de silence obligé, qu’on lui avait pourtant reproché, il avait répondu aux attaques lors d’un interview en prime time, qu’on lui avait bien sûr aussi reproché. Et avait répondu à la question du complot qu’elle restait ouverte: “Un piège ? C’est possible. Un complot ? Nous verrons”.

J’ai écrit et que je ne croyais guère en ces théories. Je commence cependant à être ébranlé.

Alors que le Carlton semblait un contre-feu aux affaires qui embarrassent l’UMP (avec M. Takieddine en guest star), on peut considérer le récent article du journaliste Edward Jay Epstein comme une réplique.

Il semble que par l’intermédiaire de ses avocats, DSK ait nourri une réponse qui soulève des lièvres intéressants. Partons du principe que ce que dit ce journaliste respecté est exact. On y apprend quelques pépites:

- DSK a été prévenu sur son Blackberry que celui-ci était écouté le matin du 14 mai. Il l’a aussitôt utilisé pour appeler sa femme en demandant à ce qu’on s’organise pour le faire expertiser. Ce Blackberry a disparu dans les 3 heures qui ont suivi (on a des témoignages comme quoi DSK l’a fait rechercher).

- Plus étonnant, il n’aurait jamais quitté le Sofitel, où il n’a pourtant jamais été retrouvé, ni jamais réutilisé.

- Encore plus incroyable, ses fonctions de localisation auraient été désactivées à 12:51, c’est-à dire au moment où l’ingénieur du Sofitel, Brian Yearwood entrait dans la Suite 2806, c’est-à-dire là le seul endroit où le Blackberry pouvait se trouver, sauf à ce que quelqu’un l’y ait volé avant.

- ce même ingénieur a échangé 26 messages avec un directeur de la sécurité de la chaîne Accor John Sheehan, de 12:21 à 12:24, heure à laquelle Nafissatou Diallo n’a encore officiellement prévenu personne de son “agression”. Ce même ingenieur exécutera une “danse de la victoire ” de 3 mn avec un inconnu encore non identifié, 2 minutes après que la police ait été appelée pour le viol (13:31).

- cet appel suit de 3 mn un sms de John Sheehan à ce même Brian, qui semble donc avoir donné un GO

- 1/2 heure auparavant, John Sheehan a appelé un numéro chez Accor où on répond avec un fort accent français. On peut donc supposer qu’il a pris ses consignes au siège.

Il faut rappeler que le responsable sécurité groupe d’Accor, supérieur fonctionnel de Sheehan, est Georges Querry, proche de Ange Mancini, Coordinateur National du renseignement pour Nicolas Sarkozy. Et que Georges Querry se rendait à ce moment à un match de foot aux côtés de Nicolas Sarkozy (début à 13:30 heure de NY). Enfin que Querry a reconnu avoir appelé Mancini, qui fera remonter à l’Elysée, mais officiellement seulement à 17h45 (heure de NY). Pour mémoire Nicolas Sarkozy sera vu en grande conversation téléphonique et visiblement préoccupé vers 16H45, heure à laquelle la NYPD (dont NS a décoré le chef de la légion d’honneur) décidera du sort de DSK.

- rappelons aussi que Diallo était accompagné par l’inconnu de la danse de la victoire avant de voir la Sécurité de l’hotel, qui était encore là pour accueillir police, avec le Dr de l’hotel. Il ne doit donc pas être compliqué à identifier. Rappelons aussi qu’elle est entrée 4 fois dans la chambre 2820 ce matin-là à 10h30, 11:00, 11:30, 12:26, alors que le Sofitel nous dit que le check-out de son mystérieux client n’a eu lieu qu’à 11:36.

- enfin, pour couronner le tout, on affirme que l’UMP était au courant de ce piratage et avait accès aux mails de DSK dans sa permanence de Paris.

On peut comme Edward Jay Epstein se limiter à la chronologie.

On peut aussi se poser des questions plus précises:

- Le Blackberry a bel et bien disparu au moment où l’on voulait le faire expertiser et a été desactivé: le soupçon de piratage est fort: à qui le crime profite-t-il, et qui a les moyens de mettre ça en place ?

- Quelqu’un est allé le chercher dans la chambre du Sofitel et il y a quand mêmes deux personnes suspectes: Diallo (qui revient dans la 2806) et Yearwood (que va-t-il y faire ?).

- Il est toujours aussi douteux que l’Elysée ou l’Intérieur, n’est pas été tenu au courant de cette affaire avant la nuit. Rappelons que l’interieur dictait par fax ce qu’il fallait demander à la comptable de Bettencourt. Ils sont plutôt bien informés en général. Rappelons aussi que les visiteurs de la veille venaient de l’affaire Carlton et étaient déjà surveillés.

- le Sofitel n’est pas collaboratif du tout dans cette affaire. Qu’à t-il à cacher ?

- Sans vouloir rouvrir le dossier du “viol”, on peut de demander pourquoi on n’a pas plus entendu le témoignage du room-service, comment ça se fait que les bagages déjà faits et bien en vue dans l’entrée n’aient pas alerté Diallo, si l’acte sexuel n’a pas eu lieu après 12:13 (ce qui le rendrait moins précipité), pourquoi il a fallu attendre 3 heures pour aller à l’hopital si elle était si bouleversée, pourquoi Diallo a caché sa présence dans la salle 2820, et comment DSK a pu la tirer sur plus de 10 mètre de couloir…

A ce stade, on ne peut pas dire non plus que l’UMP soit mouillé ni qu’il y ait eu un piège prémédité, même si on a un peu oublié les propos de Bernard Debré et du jeune stagiaire Neuilléen Boris, qui semblaient avoir des informations de première main.

Il est par contre très probable que DSK ait été surveillé, que l’UMP en ait eu vent, la police sarkozienne semble bien bavarde sur ce sujet, et que cela faisait partie des arguments de campagne à ressortir au bon moment. On peut de demander aussi qui a autorisé un tel flot de fuites mensongères dans les débuts de l’affaire (quand Guéant disait alors que DSK n’était même pas jugé “il pourrait revenir faire sa peine en France”).

Reste la question: qui a les moyens de hacker le Blackberry du Directeur du FMI et de le récupérer si vite en cas de danger ? Et aurait pu monter un “piège” en ce but ?


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Le scénario alternatif sur l’affaire DSK

29 août 2011

C’est bien joli d’avoir montré que le scénario du viol est hautement improbable. D’un point de vue légal, d’ailleurs, cela suffit pour clore le dossier (rappel pour les nostalgiques des rumeurs, dénonciations anonymes et autres coups fourrés: il n’y a pas de zone grise de l’innocence)
Mais la nature humaine est ainsi faite qu’elle veut du concrêt, de la belle histoire.

Alors essayons de lui en donner.

Faisons donc l’hypothèse qu’il n’y a pas eu viol, et voyons comment cela a pu se passer.

N. Diallo est entrée dans la chambre 2820 au moment où DSK prenait l’ascenseur. Cette chambre, elle y était passé trois fois dans la matinée, elle n’avait plus rien de précis à y faire. Et elle y est restée une minute, pour retourner ensuite dans la chambre 2806.
Pour y chercher quoi ? Pourquoi y être rentrée, y être resté si peu de temps, et être retournée dans la 2806, dont elle venait de sortir ?
J’ai beau chercher, la seule explication que je voie, c’est qu’elle y cherchait de l’argent, et qu’elle ne voulait pas qu’il y reste trop longtemps sans surveillance. La 2820 est près de l’ascenseur, et donc un poste d’observation idéal pour savoir si DSK était parti.

Que faisait-elle avant d’entrer dans la 2820 ?
Le plus probable c’est qu’elle venait directement de la 2806. On voit mal ce qu’elle aurait pu faire dans le couloir, et pourquoi elle y serait restée, sachant que la 2820 était libre.

Donc ND a dû rester près de 20 mn dans la 2806 (puisqu’elle y est entrée à 12H06 et à 12:26 dans la 2820)
Sachant que DSK a appelée sa fille à 12h13, on a deux hypothèses:
- s’il y a eu relation sexuelle, elle a eu lieu plutôt à partir de ce moment là. DSK aurait appelé sa fille pour la prévenir d’un retard. ND aurait donc eu largement le temps de “chauffer” DSK avant. Pourquoi ? Parce que ND a dit qu’elle avait eu le temps de nettoyer un peu la suite, et on peut penser que c’est vrai, et puis on la voit mal nettoyer la chambre après avoir performé pendant que DSK appelle sa fille. Ce qui laisse donc 15 mn pour la relation, douche+ascenseur. Rapide, mais possible, si Mr était fin prêt à 12h13.
- s’il n’y a pas eu relation sexuelle, on rentre dans la théorie du complot, récupération d’un préservatif usagé de la veille au soir. Pas très crédible, car on retrouve quand même de la salive et du sperme mélangés, un souci du détail impressionnant pour un crime qui aurait alors été prémédité. J’ai du mal à croire à cette version, car venir à 12:06 c’était un peu tard. Reste la possibilité d’une improvisation sur le moment. C’est pas impossible. Toutes les femmes de ménage qui ramassent tout le temps des préservatifs usagés et regardent les séries TV doivent savoir qu’elles peuvent monter une arnaque quand elles veulent. Et Nafissatou Diallo avait vu la photo de DSK dans les vestiaires et savait qu’il y avait un VIP dans la suite. Dans l’ennui des chambres d’hôtel, ces infos circulent. C’est pas moins crédible que le viol, mais ça reste improbable, car les avocats de DSK ont récemment reconnu une relation consentie, ce qu’on imagine mal être uniquement une stratégie. Et il y a aussi l’adn epithelial sur le collant. A mon avis encore plus tordu à manigancer. Bref, le complot c’est bien joli, mais comme souvent, c’est peu crédible.

Ce scénario d’une relation sexuelle consentie suppose que ND ait proposé ses services, ou accepté une proposition de DSK. J’aurais tendance à privilégier la 1ère hypothèse car elle a une moralité douteuse, deux hommes dans sa vie, vit de petits trafics avec soupçon de téléphone rose, mais la 2eme est possible aussi. Et ça peut être aussi moins clair, si elle a dérangé DSK nu dans la salle de bain, les circonstances ont pu lever les inhibitions des deux côtés.
Le plus probable est bien sûr qu’elle attendait un paiement, et que DSK le savait, et qu’il n’a probablement rien laissé, trop dangereux pour lui, la prostitution étant pénalement répréhensible à New York.
Ce scénario est jusque là assez crédible, mais le serait plus si on avait des preuves que ND pratiquait la prostitution occasionnelle. Le fait que l’on ait trouvé des taches de sperme a priori récentes de 3 autres hommes dans cette suite dont elle avait la charge pourrait aller dans ce sens. Et on peut imaginer que les clients occasionnels se fassent discrets, ce qui explique qu’on n’ait pas de confirmation. Enfin, rappelons-nous la sortie du député Bernard Debré qui citant une source interne au Sofitel affirmait qu’on s’y prostituait.

Une autre branche des possibles est qu’elle ne soit pas une prostituée occasionnelle, mais qu’elle ait cédé à une demande de DSK. C’est très peu crédible pour le commun des mortels, mais il semblerait que sur ce sujet, DSK ait un pouvoir de conviction rare. Il est quand même probable que ça marche beaucoup mieux avec les femmes qui le connaissent qu’avec les femmes de ménage.

Que s’est-il passé ensuite ?
Ensuite, on peut imaginer que ND se soit mise en colère et ait décidé de charger DSK. Ou peut-être plus vraisemblable: ils se sont déjà disputés avant qu’elle ne sorte, car il n’a pas voulu payer. ND s’est alors trouver obligée d’inventer ce scénario fou pour ne pas être licenciée sur plainte de DSK qui l’aurait menacée de se plaindre à l’hôtel. La peur est toujours le plus efficace des moteurs.

[Mise-à-Jour: il existe encore une possibilité, qui est que ND avait prévu de piéger DSK dès le départ. A mon sens les aspects qui la rendent peu crédible sont:

- l'interaction avec le room service (à supposer qu'il n'y ait pas faux témoignage). Si elle voulait entrer chez DSK, c'était risqué de rencontrer le room service, qu' a priori elle épiait au sortir de la 2806, qui aurait du lui dire de ne pas entrer car la chambre n'est pas vide. Bref qui lui mettait en l'air l'alibi dont elle avait besoin pour porter plainte pour viol

- le fait qu'elle revienne dans la chambre car rien ne l'y obligeait. Pire, ça fragilise sa position car elle a pu altérer des indices.

- c'est quand même une grosse prise de risque. Comme je ne crois pas aux barbouzes qui montent le coup avec son aide (trop d'enchaînements imprévisibles, une situation pas suffisamment accablante), je trouve plus vraisemblable l'engrenage où elle n'a pas vraiment mesuré à qui elle s'attaque, et agit sous l'impulsion]

Les plus distraits diront alors “et les blessures ?” En fait, il n’y a pas nécessairement mise en scène sur les blessures: la rougeur au vagin a d’après l’expert commis par le DA probablement une autre cause, et l’épaule aussi.
Donc ND n’a pas besoin de simuler grand chose pour faire croire à l’accident. Elle n’a pas eu à s’auto-mutiler, juste à opiner face à un médecin complaisant. (vous savez, celui qui prouve qu’il y a eu un viol par fellation en examinant le vagin, un vrai Nostradamus)

On en est ramené à deux possibilités:
- c’est une prostituée occasionnelle
- elle ne l’est pas et DSK l’a convaincue qu’elle devait se laisser faire

Comment trancher entre ces deux options? C’est difficile. Tout au plus peut-on dire que DSK était pressé, qu’il n’est pas sur son territoire, qu’il a déjà eu des relations sexuelles dans la nuit, que ND a un physique qui doit imposer de prime abord, et qui ne semble pas inviter à la bagatelle malgré elle (ce qui ne veut pas dire qu’elle ne peut pas être séduisante si elle le veut), et qu’enfin aller fermer la porte est un geste assez agressif, qu’il ne peut faire que quand il est sûr de son ascendant. Alors qu’elle peut fermer tout de suite en entrant.

Au bout du compte, j’ai plutôt une inclination pour le scénario de prostitution, à mon sens attesté par le fait qu’elle revienne immédiatement dans la chambre. Et également par sa volonté de vouloir faire payer dès le lendemain, ce qui montre sa vénalité, ainsi que par sa capacité à inventer des histoires qui ne doit pas trop s’épanouir dans un simple travail de femme de chambre.
Mais l’autre tient la route aussi, et dans les deux cas, c’est beaucoup, beaucoup plus crédible qu’un viol.

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Grande leçon pour moi grâce à l’affaire DSK. Il ne sert à rien de vouloir faire changer les gens d’avis

25 août 2011

J’ai commencé cette série de blogs parce que j’étais surpris du flot de contre-vérités qui ont suivi le début de l’affaire

J’ai continué parce que comme tout le monde cela avait un côté fascinant, et j’ai fini littéralement indigné par la façon dont les médias ont chargé DSK alors que l’absence de preuves était criante.

Sur le blog d’Eolas, on m’a fait remarquer à juste titre ma grande naïveté à vouloir convaincre les gens.

Comme elle est importante pour moi, je reproduis ici ma réaction

*************************************

Il est utopique de vouloir faire changer les gens d’avis.

C’est d’ailleurs une vraie leçon pour moi, comme on en a tous les dix ans, que ces quelques derniers mois, qui je l’avoue humblement, m’ont révélé à moi-même ma grande naïveté sur cette question.

Je me faisais ces derniers jours les réflexions suivantes:

Pour que quelqu’un change d’avis sur un sujet, il faut:
1. Qu’il ait un intérêt pour la vérité, au-delà des écorchures que ça peut apporter à son égo.
2. Qu’il ait une capacité d’écoute pour entendre les arguments qui sont contraires à son point de vue.
3. Sur des sujets délicats, c’est-à-dire où la logique ne permet pas de conclure de façon définitive, et ce sont les plus fréquents, qu’il ait une capacité d’empathie pour se glisser dans la vision de l’autre, et une certaine imagination pour spéculer sur les différents scénarios possibles
4. Puis de nouveau une grande rigueur pour les filtrer au regard de ce qui est réaliste, sans projeter ses convictions préalables.

Autant dire que ce n’est effectivement pas donné à tout le monde.

Donc sur un sujet donné, soit la personne ne changera pas d’avis car elle n’a pas les qualités requises, soit c’est vous qui changerez d’avis parce que son opinion est plus solide que la votre et vous l’admettrez, soit les visions sont irréconciliables faute d’informations suffisantes et de valeurs partagées (il y a des positions irréconciliables, l’avortement, la peine de mort, Céline Dion, etc…) soit elle changera d’avis parce que vous l’avez convaincue.

Mais ce dernier cas n’est finalement que rarement possible:
- soit la personne n’avait pas vraiment un avis très autorisé, faute de temps pour y avoir réfléchi auparavant. Généralement, si elle est honnête elle le reconnaît très vite, et on n’est pas vraiment dans une situation où on a un vrai débat et où “elle change d’avis”
- soit vous apportez une information nouvelle et déterminante qu’elle ignorait et l’amène à remettre en question son jugement. ça arrive mais pas tant que ça.

Donc oui, finalement, vouloir faire changer d’avis quelqu’un est assez utopique, et finalement une forme d’orgueil pas si bien placé. J’essaierai de mieux mesurer mon temps à l’avenir.


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L’affaire DSK pour les vraiment nuls

23 août 2011

http://artypunk.files.wordpress.com/2011/08/images-tm.jpg?w=174&h=100...

  

http://artypunk.files.wordpress.com/2011/08/dominique-strauss-kahn-tm.jpg?w=149&...

Le DA a émis son rapport

En attendant une probable déclaration de DSK suite à sa libération en fin de journée, quelques points à souligner:

1. Contrairement au communiqué mensonger de l’AFP, repris par les médias français, le procureur n’écrit pas qu’il y a eu probablement un rapport non-consenti.

Il explique son investigation et dit que dans les premiers jours, les éléments dont il disposait étaient compatibles avec un rapport non-consenti (thèse de la plaignante). En particulier la courte durée supposée du rapport. Et que cela a motivé le passage devant un grand jury.

Mais ensuite, il revient sur le sujet et dit que les déclarations ultérieures de Diallo ont montré qu’elle n’était pas crédible au-delà d’un doute raisonnable, qu’aucune preuve suffisante ne les soutient. Et qu’aussi bien “pour des raisons légales qu’éthiques” (p 11), il doit abandonner le cas.

Il dit également (p 23) qu’on ne peut plus vraiment dire combien de temps la rencontre a duré (plus de détails la-dessus plus bas), et donc qu’implicitement l’élement fort qu’ils avaient jugé comme en faveur d’une relation sexuelle non-consentie s’effondre.

Donc il n’écrit pas qu’il y a une relation non-consentie. Et il semble au contraire dire que tous les éléments en ce sens ont disparu. Et le mot “éthique” laisse entendre qu’il lui semble juste de faire ainsi, c’est-à-dire que sa conviction n’est pas qu’il a lieu de poursuivre.

Note: ce jour à 10:30 environ le communiqué de presse de l’AFP a été corrigé

2. la richesse de DSK n’a rien à voir avec les conclusions du procureur

Celles-ci sont basées exclusivement sur ses propres interviews et les analyses qu’il a lui-même commandées,assez classiques d’ailleurs (ADN, rapports médicaux, etc..)

3. Le rapport confirme la conversation intéressée avec son fiancé pour obtenir de l’argent

Conversation certifiée par deux traducteurs: Note 17 page 17. Malheureusement non jointe

4. Le rapport médical ne prouve rien

Il est contredit par un expert neutre. La seule observation physique est celle d’une “rougeur”, qui peut être attribuée à de nombreuses causes. L’expert dit aussi qu’il est peu probable que la cause en soit une agression. (p 20)

Par ailleurs la blessure à l’épaule, qui n’a pas été constatée sur le moment, malgré des mouvement très vigoureux (p 21) pour accréditer des descriptions, est très probablement liée à des mouvements répétitifs (p 22).

Et que si elle était liée à l’incident, il est également très probable qu’elle aurait donnée lieu à une douleur très forte (qui aurait donc du être mentionnée) et qui ne pouvaient pas réapparaître 28 jours plus tard

5. Le récit de la plaignante est incohérent et ne peut pas soutenir une quelconque accusation

En fait il y a quatre versions différentes: une à l’hôpital (note 12 p13) et trois à la police (p 11,12,13).

On peut même en rajouter une cinquième variation sur l’interaction avec sa supérieure juste après les faits (p 24)

Par ailleurs la plaignante a tenu certains propos aux procureurs (qui les ont enregistré) puis a nié devant eux les avoir tenus, minant encore davantage sa crédibilité.

Ces incohérences portent sur des éléments forts susceptibles d’établir le degré réel de stress de la plaignante, sur la compréhension de pourquoi elle n’a pas cherché du secours et quand elle aurait pu le faire, et ne sont donc pas anodins.

6. La plaignante a fabriqué à de nombreuses occasions des faux-témoignages

Sur le récit lui-même (voir ci-dessus), sur son entrée aux US, sur ses droits à des prestations sociales, sur ses motivations financières, sur l’utilisation des fonds qui transitent sur son compte, et plus grave, sur une reconstitution inventée mais parfaitement simulée d’un viol (p14,15)

7. Ce que le rapport ne dit pas sur Diallo mais qui pose question

- il y a la trace de spermes de quatre hommes différents inconnus sur le tapis de cette suite, (p 20) dans un espace assez confiné. On peut se demander si ce n’était pas un endroit de prostitution, et qui était la prostituée.

- une seule tâche contient les ADNs (ds deux à la fois) et est située à deux mètres de l’endroit où aurait eu lieu l’agression. Cette distance, certes minime, n’est pas expliquée

- il est sous-entendu que la douleur a l’épaule a été fortement sur-évaluée, et qu’elle était pre-existante à l’incident.

- le médecin qui a pris la version de Diallo à l’hopital a voulu atténuer ses propos qui sont dévastateurs pour cette dernière. (voir mes posts précedents), en laissant croire qu’ils pourraient être un raccourci, et ne signifieraient pas qu’elle est sortie avant lui. Serait-il partial ? Mais il n’a pas atténué le fait qu’elle a dit que DSK était resté silencieux, alors que plus tard, elle a prétendu que DSK lui avait parlé vulgairement.

- N. Diallo profite-t-elle sciemment du trafic de drogues de son mari et des fonds qui restent sur son compte ?

- c’est l’avocat de Diallo, Thomson, qui a fait bifurquer le cas en révélant que le récit du viol en Guinée était truqué, Pourquoi a-t-il agi ainsi ? On ne sait pas. On peut spéculer qu’il a été averti (par qui ?) que la demande d’asile était non conforme avec cette version et qu’il a voulu déminer la situation pro-activement.

- Thomson s’est ensuite enfoncé en empêchant pendant 19 jours de continuer les interviews, cassant la relation de confiance, et cherchant à gagner du temps. Probablement qu’il a senti à ce moment là que sa cliente avait perdu tout crédibilité et qu’il a cherché à trouver d’autres élements, par exemple dans le passé de DSK.

A noter que c’est vers ce moment là, le 15 Juin, que Banon a été convaincue (par qui ?) de changer de position et d’attaquer DSK pour une tentative de viol que tous les experts donnaient comme classée d’avance, car les faits disponibles caractérisaient au mieux, une agression sexuelle prescrite. Notons d’ailleurs en passant que dans le cas Banon, cette dernière ne s’est exprimée publiquement qu’en 2007, c’est-à-dire une fois l’éventuelle agression sexuelle prescrite, ce qui la mettait en position de ne pas déposer plainte pour prouver ses dires (et donc éviter le procès pour calomnie) sous ce pretexte

- la moralité de la plaignante n’a pas été évoquée en profondeur, mais des questions restent posées: elle semble vivre avec deux hommes simultanément, ce qui nuance son image de musulmane pieuse vivant dans les tables de la loi, elle dispose de 5 combinés téléphoniques et a des factures énormes alors qu’elle n’a aucne vie sociale (quelle activité cela recouvre ?), elle organise des transferts d’argent au noir. Les accusations de prostitution du NYP ne sont pour l’instant pas étayées mais ne semblent pas irréalistes.

8. Ce que le rapport ne dit pas sur la vraisemblance des accusations

Certains ont écrit que le rapport n’apportait pas la preuve de l’innocence de DSK. C’est vrai et c’est normal ! Ce rapport a pour but de dire si la question (de la culpabilité) mérite d’être posée, pas quelle est la réponse. Il conclut qu’elle n’a pas a être posée.

Or les raisons objectives de douter de la culpabilité sont toujours là (cf mon precedent message):

- absence de fuite et sentiment d’impunité

- chronologie improbable

- risque démesuré que le “viol” échoue avec intervention de secours

- fellation forcée sans moyen de contrainte

- différence de force physique, de taille et d’age

Sans parler d’éléments psychologiques qui sans être probants en eux-mêmes, donnent une coloration: le soutien de ses ex-épouses et maitresses qui le considèrent comme un homme doux, le fait qu’il peut se payer des call-girls, qu’il a une maitresse “chic” à New York, que N. Diallo ne doit pas être son genre de beauté, qu’il n’est pas très malin de violer quelqu’un quand on a un déjeuner avec sa fille dans la demi-heure qui suit.

Conclusion

Un nombre incroyable de gens ont un avis sur ce dossier sans l’avoir creusé. Je les invite à faire leur examen de conscience

Il est proprement scandaleux de voir le nombre de gens fouler la présomption d’innocence au mépris de la loi. Certains journaux sont certainement condamnables, et à tout le moins, ont confondu le devoir d’informer avec le pouvoir de manipuler, avec des arrières-pensées qui sont assez alignées avec la couleur politique.

On peut s’estimer heureux que la justice américaine ait suivi son cours, même si elle aurait du prendre plus de temps avant de prendre une telle décision d’incarcération, car le destin d’un homme, et de beaucoup d’autres avec lui, en aurait sans doute été changé. On peut regretter qu’à notre époque, des pétitions et des manifestations soient organisées pour y faire obstacle.

Je suis personnellement satisfait de voir que la justice abonde dans le sens le plus vraisemblable, celui de l’innocence, comme je l’aurais été aussi si elle avait établi de façon indiscutable l’existence d’un crime. L’assurance du respect de la justice passe avant les opinions politiques. Je suis désolé de voir que pour beaucoup ce n’est pas le cas.

Espérons qu’une communication large leur permettra de comprendre leur erreur

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L’affaire DSK pour les nuls

18 août 2011

L’affaire DSK n’est pas une affaire judiciaire, mais bien une affaire politique, ce qui explique l’intérêt que tant de gens y portent et les efforts de certains journaux pour la relancer.

Le dernier en date est L’Express, qui tombe assez bas pour faire croire que l’on peut conclure à l’existence d’un viol sur la base du rapport médical Diallo.

Un minimum de déontologie journalistique aurait mis en perspective:

- que le rapport est incohérent puisqu’il décrit des lésions vaginales compatibles avec une prise de main et conclut à un viol alors que la loi de NY suppose une pénétration par le pénis pour une telle qualification

- qu’un médecin n’est pas qualifié pour conclure sur le caractère de viol ou non. Il peut seulement décrire des lésions, charge à la justice d’établir les causes et l’intentionnalité

Voir à ce sujet l’excellent billet de Bruno Roger-Petit et le rappel opportun d’un médecin.

J’ai déjà dans un message précédent rappelé en quoi certains devraient faire leur examen de conscience sur cette affaire.

Je profite de l’actualité pour faire une mise à jour sur le fond à destination de ceux qui de bonne foi ou de mauvaise foi, n’ont pas suivi tout en détail.

Il y a à mon sens 3 bonnes raisons de croire à l’innocence de DSK:

1) Comme l’écrit très bien un commentateur sur le blog de Maitre-eolas, Joel, (message 193), l’absence de fuite est un argument fort en faveur de DSK.

A ce sujet, un détail qui est passé inaperçu de beaucoup et qui renforce l’hypothèse d’innocence de dsk: quand il a pris conscience de la perte de son téléphone, il a d’abord appelé le restaurant où il avait déjeuné avec sa fille pour le faire chercher, puis l’hotel. Le témoignage des serveurs existe online, voir par exemple

Qu’est-ce que ça prouve, ou en tout cas rend plus plausible ?

- il avait bien perdu son téléphone. Il n’a pas appelé l’hôtel sous un faux prétexte pour être sûr que le soit-disant viol n’avait pas de conséquence. Cet appel au restaurant ne peut pas être une ruse car à ce moment-là, il ne savait pas qu’il allait être arrêté, ni même qu’il serait accusé de quoique ce soit.

- ça fragilise légèrement la thèse du départ précipité de l’hôtel. Si on part en urgence d’un endroit (où l’on a étalé ses affaires), on pense d’abord à cet endroit pour avoir oublié quelque chose

- pour dsk, le sujet important de l’après-midi, c’était qu’il avait oublié son téléphone, pas de savoir comment échapper à une accusation de viol. Le sentiment d’impunité était total, puisqu’il a donné son adresse pour qu’on le retrouve. Il n’a pas appelé l’hôtel en premier ce qu’il aurait fait si cet endroit pouvait susciter une inquiétude pour lui. Surtout, on ne peut pas dire “il a appelé l’hôtel pour se renseigner parce qu’il était inquiet, et il a donné l’adresse à l’aéroport parce qu’il n’était pas inquiet”. C’est peu crédible. Tout cela s’ajoute au déjeuner d’une heure et demie avec sa fille (et le petit ami de cette dernière) qui montre son absence totale d’inquiétude, alors même qu’ayant pris un taxi depuis l’hôtel vers le restaurant, on pouvait l’y retrouver

On a là un DSK qu’on accuse d’avoir eu une pulsion complètement irrationnelle vers midi, et qui est devenu un monstre de sang froid à partir de 12:30, alors même que la “victime” s’est enfuie et est peut-être en train de chercher de l’aide. Est-ce convaincant ?

2) A celà s’ajoute la chronologie improbable du scénario du viol telle que confirmée par des enregistrements (j’en parlais déjà ):

- Diallo est entrée dans la chambre à 12:06

- à 12h15 DSK a appelé sa fille. On peut donc en déduire que si viol il y a eu, il était fini, et Diallo était partie.

- DSK va mettre 13 minutes pour arriver à la réception, ce qui confirme qu’il n’est inquiet de rien. Or, qui ne le serait pas si la “victime” d’un viol venait de s’échapper pour appeler à l’aide ?

- Diallo n’a pas dit ce qu’elle a fait entre 12:15 et 12:26, heure à laquelle elle est entrée dans la chambre voisine. C’est étrange de rester 11 mn dans un couloir à proximité de la personne qui vient de vous violer.

3) A cela s’ajoute enfin le fait que le récit que fait Diallo du viol lui-même est incohérent (voir ma note précédente ), qu’elle est bien plus forte que lui, qu’une fellation forcée est peu crédible.

Une précision sur ce dernier point: la question n’est pas qu’une fellation forcée est impossible, elle est d’une part que DSK n’avait aucun moyen de contrainte, d’autre part qu’il est évident que toutes les femmes ne se laissent pas faire (heureusement), et que DSK ne pouvait pas être sûr de tomber sur quelqu’un de passif et qui ne le mordrait pas. Bref, il prenait un risque énorme. Un viol de dément, qu’on a du mal à rapprocher à la fois du personnage, connu pour être plutôt très calculateur, et de son attitude la demi-heure suivante

Au vu de ces éléments, sans même faire état du passé trouble de la plaignante, le doute raisonnable est plus que présent et l’abandon des charges, explicitement annoncé par l’avocat de la plaignante dans L’Express, semble inévitable.

La question est ensuite de savoir s’il y aura un procès civil.
Le dilemme est cornélien pour DSK. A supposer qu’il soit innocent, ce que je pense au vu des informations factuelles ci-dessus, il peut néanmoins plaider coupable et abandonner quelques millions de dollar, qui ne représentent que quelques pour cent de la fortune de sa femme pour clôre le sujet et rentrer en France. C’est à mon avis le pari de Thomson, qui n’est pas stupide et sait son procès civil lui aussi mal engagé.
Mais ce serait faire une croix sur sa réputation et son avenir politique.
Or où en sont-ils ? Son avenir politique est déjà très compromis compte tenu de l’exposition de la richesse de sa femme et de son attitude d’homme à femme. Même s’il est innocenté en justice, la rumeur continuera à tourner alimentée par les esprits simples et les journalistes malveillants. Quant à sa réputation, il n’est pas sûr qu’il y tienne tant que ça, si elle ne lui permet pas d’assurer son avenir politique.
Enfin, il y a toujours le risque d’un procès plus coûteux que prévu si le jury est sensible à la campagne de communication déjà enclenchée par l’avocat de Diallo

Au total, tous les malfaisants qui relaient cette histoire en la déformant et sans l’approfondir auront finalement gagné.

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DSK dernière ?

10 août 2011

Maitre-Eolas, s’étant fendu d’un billet qui sur le fond de l’affaire est assez représentatif des oublis des gens qui essaient d’être objectifs et se croient devoir être neutres, mais manquent un peu de connaissance du dossier, je me suis permis la réponse suivante:

(la phrase ci-dessus est volontairement compliquée pour éliminer les non motivés

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)

************************************************************

Sur le fond du dossier, ça fait longtemps que je me suis fait mon opinion, et je dois dire que le lynchage auquel on a assisté est indigne.

http://artypunk.wordpress.com/2011/…

La presse n’a pas suffisamment relayé un point fondamental:

La plaignante a fait deux déclarations contradictoires sur le viol lui-même.

Elle a été admise très tôt à l’hôpital et y a décrit une version où DSK l’aurait violé en silence, puis serait parti de la chambre avant elle.

Then, the report said, the patient “reports he got dressed” and “left the room, and that he said nothing to her during the incident.”

http://www.nytimes.com/2011/07/05/n…

Cette version n’est pas celle qu’elle a donnée plus tard, avec force détails à ABC, et que l’on retrouve dans la plainte. On peut aussi noter que cette première version n’est sans doute pas compatible avec les éléments factuels apparus plus tard (appel de DSK à sa fille à 12H15, entrée de N. Diallo dans la chambre voisine 2820 alors que DSK prend l’ascenseur), ce qui pourrait expliquer que N. Diallo en ait changé.

Cette incohérence me paraît critique, car autant l’argument “une fois menteuse, menteuse toujours” est faible, autant il paraît invraisemblable qu’une personne violée fasse deux récits contradictoires de son viol. Et vu l’absence de preuves autre que ce témoignage, c’est un point déterminant sur la suite à donner à l’instruction.

Le but de ce blog n’est pas bien sûr de faire le procès, mais il pourrait être l’endroit où l’on appelle au respect de la présomption d’innocence en rappelant qu’au-delà de son passé louche, le procureur a des raisons très légitimes de douter du récit de la femme de chambre.

J’espère que ceux qui ont appelé bruyamment à une peine lourde en soutenant la “victime”, sans doute aveuglés par des positions politiques partisanes, une morale sexuelle différente, ou par une expérience trop subjective de questions liées au viol, sauront être plus mesurés dorénavant.

 

Par ailleurs, je note deux points faibles dans votre note, vous qui êtes d’habitude si rigoureux:

- la défense de DSK n’a pas reconnu une relation consentie, mais a nié une relation non consentie. Cela laisse la porte ouverte à une manipulation (rappelons que DSK a reçu quelqu’un la veille au soir)

- le procureur a eu de nombreuses interactions avec la plaignante. Celles-ci n’ont pas été dévoilées directement, mais certaines fuites à la presse, qui cite comme source le bureau du procureur, nous donnent un aperçu de leur tonalité: les auditions se sont très mal passées, elle aurait simulé de façon très convaincante un viol qu’elle a reconnu ensuite inventé, et elle aurait refusé de répondre à des questions plus précises pendant 19 jours. Autant de points qui nous amène à penser que le district attorney n’est pas forcément convaincu en son for intérieur d’une culpabilité. L’hypothèse inverse, qu’il soit convaincu d’une tentative d’escroquerie, pourrait aussi expliquer l’abandon des charges.

Ces deux points sont importants car au-delà de l’issue pénale, DSK défend sa réputation et il paraît juste de ne pas conclure prématurément que le procès n’aura pas lieu pour des raisons principalement de procédure.

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DSK ou le nécessaire examen de conscience

14 juillet 2011

A l’heure où la défense de DSK affirme qu’il n’y aucune preuve de violence dans le dossier de la femme de chambre, je me permets une mise au point.

1. Personne ne sait ce qui c’est passé dans cette chambre 2806. A partir du moment où il s’agit d’un sujet pénal, la moindre des choses est de faire montre d’un peu de prudence. Je préfère un coupable en liberté à un innocent sous les barreaux.

2. Je reste abasourdi par les préjugés de ceux qui sont prêts à admettre qu’un homme public, dont les qualités sont reconnues et la vie somme toute relativement sous les projecteurs, puisse être un violeur sur la foi d’une accusation d’une personne même pas identifiée. J’ai beau être plutôt anti-sarkozyste, et même avoir eu des échos de son comportement agressif en privé, je ne suis pas prêt à admettre qu’il puisse être un violeur sur la foi de la première dénonciation venue. On pourrait espérer un peu plus de maturité au XXIeme siècle de la part de personnes engagées dans un débat public.

3. Le système judiciaire américain est ainsi fait qu’on ne peut condamner pénalement qu’à l’unanimité, au-delà de tout doute raisonnable. J’espère avoir montré dans mes articles précédents qu’un doute raisonnable subsiste.

4. On a le droit de refuser le mode de vie de DSK, semble-t-il très libertin, et faisant peu de cas des liens du mariage. Cette position est même tout à fait respectable. On a aussi le droit de penser que DSK ne fait qu’assumer une conduite pas si rare chez beaucoup d’hommes politiques, en particulier au plus haut niveau de l’état, mais pas forcément de façon si transparente. Mais là n’est pas la question. Confondre libertinage et viol, c’est comme confondre entreprenariat et escroquerie, c’est grave et malsain. Les rumeurs qui rendent plausibles l’un, pourtant que des rumeurs, ne


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#8052 http://www.petitions24.net/forum/15254

2011-12-03 22:22

#8051: - http://www.petitions24.net/forum/15254 

 

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#DSK Réponse à Fabienne Sintès

30 novembre 2011

J’avais fait un long post pour répondre point par point aux 13 questions de Fabienne Sintès, une des rares à avoir suivi à peu près correctement l’affaire DSK jusqu’à présent, que j’ai perdu. Un complot sans doute !

Plus sérieusement, le point essentiel c’est que SI on fait confiance à ce qu’écrit Epstein, on a:

a) un blackberry désactivé à 12:51 dans le Sofitel:

ça ne peut être DSK qui était dans le taxi.

ça ne peut pas être quelqu’un qui l’a volé hors du sofitel.

c’est donc une personne dans le Sofitel qui a désactivé le Blackberry

(ou il a été desactivé à distance, ce qui confirmerait le hacking par un tiers, DSK ne pouvant être raisonnablement soupçonné)

b) ce blackberry a continué à émettre après

Ça ne peut pas être une batterie déchargée.

On ne desactive pas la géolocalisation par hasard. Un bug de la géolocalisation (déjà improbable) juste à ce moment est peu crédible

(Note: il faut en savoir plus sur ce qu’on entend par “desactivé”. Il pu aussi perdre le lien avec une borne wifi par hasard, et par là sa gélocalisation. Mais alors pourquoi ne l’a t on pas retrouvé ? pourquoi le lien ne s’est-il pas rétabli ?)

Il y a donc une présomption forte d’une action délibérée par quelqu’un à 12:51pour rendre le BlackBerry non géolocalisable. Pour quelle raison ?

c) ce blackberry était à 12:13 dans la 2806.

Il n’y est plus ensuite et il y a eu une action à 12:51

Quelqu’un est donc entré dans la 2806 pour récupérer le Blackberry entre 12:13 et 12:51

d) ce blackberry était toujours au sofitel après (d’après l’enquête de Police en novembre) et n’a pas été réutilisé. Mais il n’a jamais été remis à la Police

Le mobile n’est donc pas le simple vol. Pour autant la personne qui l’a volée n’a pas voulu coopérer avec la Police dans une affaire de viol. C’est grave, d’autant plus que DSK a exigé auprès de l’hotel puis de la police qu’on lui rende son Blackberry, et que donc des recherches ont dû être faites.

Le mobile du vol est très sérieux

e) DSK a cherché son Blackberry

Il a fait demandé à sa fille de le rechercher au restaurant, il a appelé l’hotel pour qu’on lui rende, c’est la première question qu’il a posée quand on est venu arrêter à l’aéroport, il a exigé de la Police par ses avocats qu’on lui restitue pendant l’enquête.

Le Blackberry est un sujet important pour DSK

f) Le Blackberry a-til vraiment été piraté ?

- DSK dit avoir reçu un mail disant que son Blackberry était piraté le matin même

- DSK dit avoir appelé sa femme pour s’en plaindre à 10H07, en signalant “un problème”, info qui a fuité dans la presse aussitôt. Il y a peut-être des témoins si Anne Sinclair en a parlé autour d’elle, en particulier à Stéphane Fouks qui devait l’expertiser

- on a récupéré ce blackberry juste après cette conversation sur la scène du crime.

- on l’a désactivé

- il est depuis introuvable

Il est très probable que DSK est sincèrement convaincu que son Blackberry a été piraté, et quelqu’un lui a repris dans l’intention de lui nuire. Le piratage est une explication crédible à ce jour qui mérite d’être investigué


g) qui a pris le téléphone ?

ça peut être Diallo. J’ai toujours pensé que la relation sexuelle avait eu lieu après 12:13.

ça peut être l’ingénieur en chef Yearwood qui est entré dans la 2806 précisément à 12:51, heure à laquelle le Blackberry a été desactivé, une scène de crime quand même, où il n’avait rien à faire, et qui semble fou de joie que la police soit sur le dos de DSK.

Mais c’est forcément dans le cercle très restreint des employés Sofitel présent dans la 2806 alors qu’il savent qu’il y a eu viol et que cela concerne un personnage important

h) qui a désactivé?

On ne sait pas. Yearwood, ou le mystérieux deuxième danseur, toujours non identifié, ou l’homme d’affaires français dans la 2820 dans laquelle Diallo est entrée 4 fois. QUATRE fois dont trois sans frapper alors qu’elle aurait dû. La théorie du ménage est fragile.

i) qui l’a gardé ?

On ne sait pas, non plus. il faudrait vérifier pendant combien de temps il est resté activé au Sofitel.

j) qui aurait pu monter un piratage ?

On en est réduit à des hypothèses.

Que les services français aient placé sous surveillance DSK et le surveillent dans les chambres d’hotel où il est réputé faire des rencontres libertines, avec la complicité du patron de la sécurité du groupe Accor où il descend souvent et qui est du sérail, cela n’aurait rien de surprenant. Que Yearwood, basé à New York, soit un maillon clef est déjà plus étonnant. Notons quand même que DSK a été surclassé dans cette suite à l’initiative du Sofitel, ce qui est une incitation à l’y faire descendre. Si on n’identifie pas le mystérieux deuxième danseur, il y aurait aussi matière à s’interroger très sérieusement.

On peut continuer le jeu des questions-réponses, ce que j’avais fait dans mon post précédent, mais nier qu’Epstein, qui n’affirme rien d’autre que les faits, ait fait un vrai travail d’investigation original qui méritait une large audience est vraiment de mauvaise foi.

Par ailleurs, la posture est très surprenante de la part de journalistes qui par ailleurs ( je ne vise pas Sintès) ont massivement participé à une campagne de lynchage dans une affaire où les accusations ont finalement été abandonnées. Car après tout Epstein fait son boulot: il met sur la place publique des infos nouvelles et lance le débat . Ceux qui veulent enterrer sans comprendre ont une conception bizarre de l’éthique journalistique. Ou des arrières-pensées pas vraiment respectables.

A l’inverse, si ce que dit Epstein est faux, en particulier sur la desactivation du Blackberry, la plupart des points ci-dessus s’effondrent. Notons cependant qu’il avait identifié très tôt une incohérence dans le discours de Diallo montrant que celle-ci aurait passé 15 mn dans le couloir après s’être enfuie et avoir été “violée” sans que DSK ne réagisse, ce qui est de la dernière invraisemblance, mais n’avait pas réveillé la presse française plus que ça. Notons aussi que tous les faits cités par Epstein peuvent facilement être contrôlés.

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#DSK La théorie du complot de retour

27 novembre 2011

Depuis mes derniers articles, DSK a vu les charges émises contre lui abandonnées. Il est donc innocent, comme vous et moi, d’un éventuel viol au Sofitel de New York. Il a aussi perdu toute crédibilité comme homme politique suite aux différentes révélations sur sa vie libertine, les arguments dans l’opinion s’étendant de l’inacceptable (“c’est un violeur”) au débattable (“je ne veux pas être représenté par un libertin”) et au convaincant (“son attitude a été irresponsable, il est fragile”).

Néanmoins il continue à être persécuté par la presse, pour des raisons pas forcément très limpides, comme en témoigne la récente affaire du Carlton de Lille, après l’affaire Banon, dont tout expert savait dès le départ qu’elle ne pouvait être que classée.

Il est possible que ce lynchage médiatique ait une origine politique. Après tout Nicolas Sarkozy n’avait-il pas prédit le “feu nucléaire” à DSK s’il se présentait contre lui ?

En tout cas, il semblerait que DSK ait décidé de ne pas se laisser faire.

Après des mois de silence obligé, qu’on lui avait pourtant reproché, il avait répondu aux attaques lors d’un interview en prime time, qu’on lui avait bien sûr aussi reproché. Et avait répondu à la question du complot qu’elle restait ouverte: “Un piège ? C’est possible. Un complot ? Nous verrons”.

J’ai écrit et que je ne croyais guère en ces théories. Je commence cependant à être ébranlé.

Alors que le Carlton semblait un contre-feu aux affaires qui embarrassent l’UMP (avec M. Takieddine en guest star), on peut considérer le récent article du journaliste Edward Jay Epstein comme une réplique.

Il semble que par l’intermédiaire de ses avocats, DSK ait nourri une réponse qui soulève des lièvres intéressants. Partons du principe que ce que dit ce journaliste respecté est exact. On y apprend quelques pépites:

- DSK a été prévenu sur son Blackberry que celui-ci était écouté le matin du 14 mai. Il l’a aussitôt utilisé pour appeler sa femme en demandant à ce qu’on s’organise pour le faire expertiser. Ce Blackberry a disparu dans les 3 heures qui ont suivi (on a des témoignages comme quoi DSK l’a fait rechercher).

- Plus étonnant, il n’aurait jamais quitté le Sofitel, où il n’a pourtant jamais été retrouvé, ni jamais réutilisé.

- Encore plus incroyable, ses fonctions de localisation auraient été désactivées à 12:51, c’est-à dire au moment où l’ingénieur du Sofitel, Brian Yearwood entrait dans la Suite 2806, c’est-à-dire là le seul endroit où le Blackberry pouvait se trouver, sauf à ce que quelqu’un l’y ait volé avant.

- ce même ingénieur a échangé 26 messages avec un directeur de la sécurité de la chaîne Accor John Sheehan, de 12:21 à 12:24, heure à laquelle Nafissatou Diallo n’a encore officiellement prévenu personne de son “agression”. Ce même ingenieur exécutera une “danse de la victoire ” de 3 mn avec un inconnu encore non identifié, 2 minutes après que la police ait été appelée pour le viol (13:31).

- cet appel suit de 3 mn un sms de John Sheehan à ce même Brian, qui semble donc avoir donné un GO

- 1/2 heure auparavant, John Sheehan a appelé un numéro chez Accor où on répond avec un fort accent français. On peut donc supposer qu’il a pris ses consignes au siège.

Il faut rappeler que le responsable sécurité groupe d’Accor, supérieur fonctionnel de Sheehan, est Georges Querry, proche de Ange Mancini, Coordinateur National du renseignement pour Nicolas Sarkozy. Et que Georges Querry se rendait à ce moment à un match de foot aux côtés de Nicolas Sarkozy (début à 13:30 heure de NY). Enfin que Querry a reconnu avoir appelé Mancini, qui fera remonter à l’Elysée, mais officiellement seulement à 17h45 (heure de NY). Pour mémoire Nicolas Sarkozy sera vu en grande conversation téléphonique et visiblement préoccupé vers 16H45, heure à laquelle la NYPD (dont NS a décoré le chef de la légion d’honneur) décidera du sort de DSK.

- rappelons aussi que Diallo était accompagné par l’inconnu de la danse de la victoire avant de voir la Sécurité de l’hotel, qui était encore là pour accueillir police, avec le Dr de l’hotel. Il ne doit donc pas être compliqué à identifier. Rappelons aussi qu’elle est entrée 4 fois dans la chambre 2820 ce matin-là à 10h30, 11:00, 11:30, 12:26, alors que le Sofitel nous dit que le check-out de son mystérieux client n’a eu lieu qu’à 11:36.

- enfin, pour couronner le tout, on affirme que l’UMP était au courant de ce piratage et avait accès aux mails de DSK dans sa permanence de Paris.

On peut comme Edward Jay Epstein se limiter à la chronologie.

On peut aussi se poser des questions plus précises:

- Le Blackberry a bel et bien disparu au moment où l’on voulait le faire expertiser et a été desactivé: le soupçon de piratage est fort: à qui le crime profite-t-il, et qui a les moyens de mettre ça en place ?

- Quelqu’un est allé le chercher dans la chambre du Sofitel et il y a quand mêmes deux personnes suspectes: Diallo (qui revient dans la 2806) et Yearwood (que va-t-il y faire ?).

- Il est toujours aussi douteux que l’Elysée ou l’Intérieur, n’est pas été tenu au courant de cette affaire avant la nuit. Rappelons que l’interieur dictait par fax ce qu’il fallait demander à la comptable de Bettencourt. Ils sont plutôt bien informés en général. Rappelons aussi que les visiteurs de la veille venaient de l’affaire Carlton et étaient déjà surveillés.

- le Sofitel n’est pas collaboratif du tout dans cette affaire. Qu’à t-il à cacher ?

- Sans vouloir rouvrir le dossier du “viol”, on peut de demander pourquoi on n’a pas plus entendu le témoignage du room-service, comment ça se fait que les bagages déjà faits et bien en vue dans l’entrée n’aient pas alerté Diallo, si l’acte sexuel n’a pas eu lieu après 12:13 (ce qui le rendrait moins précipité), pourquoi il a fallu attendre 3 heures pour aller à l’hopital si elle était si bouleversée, pourquoi Diallo a caché sa présence dans la salle 2820, et comment DSK a pu la tirer sur plus de 10 mètre de couloir…

A ce stade, on ne peut pas dire non plus que l’UMP soit mouillé ni qu’il y ait eu un piège prémédité, même si on a un peu oublié les propos de Bernard Debré et du jeune stagiaire Neuilléen Boris, qui semblaient avoir des informations de première main.

Il est par contre très probable que DSK ait été surveillé, que l’UMP en ait eu vent, la police sarkozienne semble bien bavarde sur ce sujet, et que cela faisait partie des arguments de campagne à ressortir au bon moment. On peut de demander aussi qui a autorisé un tel flot de fuites mensongères dans les débuts de l’affaire (quand Guéant disait alors que DSK n’était même pas jugé “il pourrait revenir faire sa peine en France”).

Reste la question: qui a les moyens de hacker le Blackberry du Directeur du FMI et de le récupérer si vite en cas de danger ? Et aurait pu monter un “piège” en ce but ?


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Le scénario alternatif sur l’affaire DSK

29 août 2011

C’est bien joli d’avoir montré que le scénario du viol est hautement improbable. D’un point de vue légal, d’ailleurs, cela suffit pour clore le dossier (rappel pour les nostalgiques des rumeurs, dénonciations anonymes et autres coups fourrés: il n’y a pas de zone grise de l’innocence)
Mais la nature humaine est ainsi faite qu’elle veut du concrêt, de la belle histoire.

Alors essayons de lui en donner.

Faisons donc l’hypothèse qu’il n’y a pas eu viol, et voyons comment cela a pu se passer.

N. Diallo est entrée dans la chambre 2820 au moment où DSK prenait l’ascenseur. Cette chambre, elle y était passé trois fois dans la matinée, elle n’avait plus rien de précis à y faire. Et elle y est restée une minute, pour retourner ensuite dans la chambre 2806.
Pour y chercher quoi ? Pourquoi y être rentrée, y être resté si peu de temps, et être retournée dans la 2806, dont elle venait de sortir ?
J’ai beau chercher, la seule explication que je voie, c’est qu’elle y cherchait de l’argent, et qu’elle ne voulait pas qu’il y reste trop longtemps sans surveillance. La 2820 est près de l’ascenseur, et donc un poste d’observation idéal pour savoir si DSK était parti.

Que faisait-elle avant d’entrer dans la 2820 ?
Le plus probable c’est qu’elle venait directement de la 2806. On voit mal ce qu’elle aurait pu faire dans le couloir, et pourquoi elle y serait restée, sachant que la 2820 était libre.

Donc ND a dû rester près de 20 mn dans la 2806 (puisqu’elle y est entrée à 12H06 et à 12:26 dans la 2820)
Sachant que DSK a appelée sa fille à 12h13, on a deux hypothèses:
- s’il y a eu relation sexuelle, elle a eu lieu plutôt à partir de ce moment là. DSK aurait appelé sa fille pour la prévenir d’un retard. ND aurait donc eu largement le temps de “chauffer” DSK avant. Pourquoi ? Parce que ND a dit qu’elle avait eu le temps de nettoyer un peu la suite, et on peut penser que c’est vrai, et puis on la voit mal nettoyer la chambre après avoir performé pendant que DSK appelle sa fille. Ce qui laisse donc 15 mn pour la relation, douche+ascenseur. Rapide, mais possible, si Mr était fin prêt à 12h13.
- s’il n’y a pas eu relation sexuelle, on rentre dans la théorie du complot, récupération d’un préservatif usagé de la veille au soir. Pas très crédible, car on retrouve quand même de la salive et du sperme mélangés, un souci du détail impressionnant pour un crime qui aurait alors été prémédité. J’ai du mal à croire à cette version, car venir à 12:06 c’était un peu tard. Reste la possibilité d’une improvisation sur le moment. C’est pas impossible. Toutes les femmes de ménage qui ramassent tout le temps des préservatifs usagés et regardent les séries TV doivent savoir qu’elles peuvent monter une arnaque quand elles veulent. Et Nafissatou Diallo avait vu la photo de DSK dans les vestiaires et savait qu’il y avait un VIP dans la suite. Dans l’ennui des chambres d’hôtel, ces infos circulent. C’est pas moins crédible que le viol, mais ça reste improbable, car les avocats de DSK ont récemment reconnu une relation consentie, ce qu’on imagine mal être uniquement une stratégie. Et il y a aussi l’adn epithelial sur le collant. A mon avis encore plus tordu à manigancer. Bref, le complot c’est bien joli, mais comme souvent, c’est peu crédible.

Ce scénario d’une relation sexuelle consentie suppose que ND ait proposé ses services, ou accepté une proposition de DSK. J’aurais tendance à privilégier la 1ère hypothèse car elle a une moralité douteuse, deux hommes dans sa vie, vit de petits trafics avec soupçon de téléphone rose, mais la 2eme est possible aussi. Et ça peut être aussi moins clair, si elle a dérangé DSK nu dans la salle de bain, les circonstances ont pu lever les inhibitions des deux côtés.
Le plus probable est bien sûr qu’elle attendait un paiement, et que DSK le savait, et qu’il n’a probablement rien laissé, trop dangereux pour lui, la prostitution étant pénalement répréhensible à New York.
Ce scénario est jusque là assez crédible, mais le serait plus si on avait des preuves que ND pratiquait la prostitution occasionnelle. Le fait que l’on ait trouvé des taches de sperme a priori récentes de 3 autres hommes dans cette suite dont elle avait la charge pourrait aller dans ce sens. Et on peut imaginer que les clients occasionnels se fassent discrets, ce qui explique qu’on n’ait pas de confirmation. Enfin, rappelons-nous la sortie du député Bernard Debré qui citant une source interne au Sofitel affirmait qu’on s’y prostituait.

Une autre branche des possibles est qu’elle ne soit pas une prostituée occasionnelle, mais qu’elle ait cédé à une demande de DSK. C’est très peu crédible pour le commun des mortels, mais il semblerait que sur ce sujet, DSK ait un pouvoir de conviction rare. Il est quand même probable que ça marche beaucoup mieux avec les femmes qui le connaissent qu’avec les femmes de ménage.

Que s’est-il passé ensuite ?
Ensuite, on peut imaginer que ND se soit mise en colère et ait décidé de charger DSK. Ou peut-être plus vraisemblable: ils se sont déjà disputés avant qu’elle ne sorte, car il n’a pas voulu payer. ND s’est alors trouver obligée d’inventer ce scénario fou pour ne pas être licenciée sur plainte de DSK qui l’aurait menacée de se plaindre à l’hôtel. La peur est toujours le plus efficace des moteurs.

[Mise-à-Jour: il existe encore une possibilité, qui est que ND avait prévu de piéger DSK dès le départ. A mon sens les aspects qui la rendent peu crédible sont:

- l'interaction avec le room service (à supposer qu'il n'y ait pas faux témoignage). Si elle voulait entrer chez DSK, c'était risqué de rencontrer le room service, qu' a priori elle épiait au sortir de la 2806, qui aurait du lui dire de ne pas entrer car la chambre n'est pas vide. Bref qui lui mettait en l'air l'alibi dont elle avait besoin pour porter plainte pour viol

- le fait qu'elle revienne dans la chambre car rien ne l'y obligeait. Pire, ça fragilise sa position car elle a pu altérer des indices.

- c'est quand même une grosse prise de risque. Comme je ne crois pas aux barbouzes qui montent le coup avec son aide (trop d'enchaînements imprévisibles, une situation pas suffisamment accablante), je trouve plus vraisemblable l'engrenage où elle n'a pas vraiment mesuré à qui elle s'attaque, et agit sous l'impulsion]

Les plus distraits diront alors “et les blessures ?” En fait, il n’y a pas nécessairement mise en scène sur les blessures: la rougeur au vagin a d’après l’expert commis par le DA probablement une autre cause, et l’épaule aussi.
Donc ND n’a pas besoin de simuler grand chose pour faire croire à l’accident. Elle n’a pas eu à s’auto-mutiler, juste à opiner face à un médecin complaisant. (vous savez, celui qui prouve qu’il y a eu un viol par fellation en examinant le vagin, un vrai Nostradamus)

On en est ramené à deux possibilités:
- c’est une prostituée occasionnelle
- elle ne l’est pas et DSK l’a convaincue qu’elle devait se laisser faire

Comment trancher entre ces deux options? C’est difficile. Tout au plus peut-on dire que DSK était pressé, qu’il n’est pas sur son territoire, qu’il a déjà eu des relations sexuelles dans la nuit, que ND a un physique qui doit imposer de prime abord, et qui ne semble pas inviter à la bagatelle malgré elle (ce qui ne veut pas dire qu’elle ne peut pas être séduisante si elle le veut), et qu’enfin aller fermer la porte est un geste assez agressif, qu’il ne peut faire que quand il est sûr de son ascendant. Alors qu’elle peut fermer tout de suite en entrant.

Au bout du compte, j’ai plutôt une inclination pour le scénario de prostitution, à mon sens attesté par le fait qu’elle revienne immédiatement dans la chambre. Et également par sa volonté de vouloir faire payer dès le lendemain, ce qui montre sa vénalité, ainsi que par sa capacité à inventer des histoires qui ne doit pas trop s’épanouir dans un simple travail de femme de chambre.
Mais l’autre tient la route aussi, et dans les deux cas, c’est beaucoup, beaucoup plus crédible qu’un viol.

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Grande leçon pour moi grâce à l’affaire DSK. Il ne sert à rien de vouloir faire changer les gens d’avis

25 août 2011

J’ai commencé cette série de blogs parce que j’étais surpris du flot de contre-vérités qui ont suivi le début de l’affaire

J’ai continué parce que comme tout le monde cela avait un côté fascinant, et j’ai fini littéralement indigné par la façon dont les médias ont chargé DSK alors que l’absence de preuves était criante.

Sur le blog d’Eolas, on m’a fait remarquer à juste titre ma grande naïveté à vouloir convaincre les gens.

Comme elle est importante pour moi, je reproduis ici ma réaction

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Il est utopique de vouloir faire changer les gens d’avis.

C’est d’ailleurs une vraie leçon pour moi, comme on en a tous les dix ans, que ces quelques derniers mois, qui je l’avoue humblement, m’ont révélé à moi-même ma grande naïveté sur cette question.

Je me faisais ces derniers jours les réflexions suivantes:

Pour que quelqu’un change d’avis sur un sujet, il faut:
1. Qu’il ait un intérêt pour la vérité, au-delà des écorchures que ça peut apporter à son égo.
2. Qu’il ait une capacité d’écoute pour entendre les arguments qui sont contraires à son point de vue.
3. Sur des sujets délicats, c’est-à-dire où la logique ne permet pas de conclure de façon définitive, et ce sont les plus fréquents, qu’il ait une capacité d’empathie pour se glisser dans la vision de l’autre, et une certaine imagination pour spéculer sur les différents scénarios possibles
4. Puis de nouveau une grande rigueur pour les filtrer au regard de ce qui est réaliste, sans projeter ses convictions préalables.

Autant dire que ce n’est effectivement pas donné à tout le monde.

Donc sur un sujet donné, soit la personne ne changera pas d’avis car elle n’a pas les qualités requises, soit c’est vous qui changerez d’avis parce que son opinion est plus solide que la votre et vous l’admettrez, soit les visions sont irréconciliables faute d’informations suffisantes et de valeurs partagées (il y a des positions irréconciliables, l’avortement, la peine de mort, Céline Dion, etc…) soit elle changera d’avis parce que vous l’avez convaincue.

Mais ce dernier cas n’est finalement que rarement possible:
- soit la personne n’avait pas vraiment un avis très autorisé, faute de temps pour y avoir réfléchi auparavant. Généralement, si elle est honnête elle le reconnaît très vite, et on n’est pas vraiment dans une situation où on a un vrai débat et où “elle change d’avis”
- soit vous apportez une information nouvelle et déterminante qu’elle ignorait et l’amène à remettre en question son jugement. ça arrive mais pas tant que ça.

Donc oui, finalement, vouloir faire changer d’avis quelqu’un est assez utopique, et finalement une forme d’orgueil pas si bien placé. J’essaierai de mieux mesurer mon temps à l’avenir.


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L’affaire DSK pour les vraiment nuls

23 août 2011

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Le DA a émis son rapport

En attendant une probable déclaration de DSK suite à sa libération en fin de journée, quelques points à souligner:

1. Contrairement au communiqué mensonger de l’AFP, repris par les médias français, le procureur n’écrit pas qu’il y a eu probablement un rapport non-consenti.

Il explique son investigation et dit que dans les premiers jours, les éléments dont il disposait étaient compatibles avec un rapport non-consenti (thèse de la plaignante). En particulier la courte durée supposée du rapport. Et que cela a motivé le passage devant un grand jury.

Mais ensuite, il revient sur le sujet et dit que les déclarations ultérieures de Diallo ont montré qu’elle n’était pas crédible au-delà d’un doute raisonnable, qu’aucune preuve suffisante ne les soutient. Et qu’aussi bien “pour des raisons légales qu’éthiques” (p 11), il doit abandonner le cas.

Il dit également (p 23) qu’on ne peut plus vraiment dire combien de temps la rencontre a duré (plus de détails la-dessus plus bas), et donc qu’implicitement l’élement fort qu’ils avaient jugé comme en faveur d’une relation sexuelle non-consentie s’effondre.

Donc il n’écrit pas qu’il y a une relation non-consentie. Et il semble au contraire dire que tous les éléments en ce sens ont disparu. Et le mot “éthique” laisse entendre qu’il lui semble juste de faire ainsi, c’est-à-dire que sa conviction n’est pas qu’il a lieu de poursuivre.

Note: ce jour à 10:30 environ le communiqué de presse de l’AFP a été corrigé

2. la richesse de DSK n’a rien à voir avec les conclusions du procureur

Celles-ci sont basées exclusivement sur ses propres interviews et les analyses qu’il a lui-même commandées,assez classiques d’ailleurs (ADN, rapports médicaux, etc..)

3. Le rapport confirme la conversation intéressée avec son fiancé pour obtenir de l’argent

Conversation certifiée par deux traducteurs: Note 17 page 17. Malheureusement non jointe

4. Le rapport médical ne prouve rien

Il est contredit par un expert neutre. La seule observation physique est celle d’une “rougeur”, qui peut être attribuée à de nombreuses causes. L’expert dit aussi qu’il est peu probable que la cause en soit une agression. (p 20)

Par ailleurs la blessure à l’épaule, qui n’a pas été constatée sur le moment, malgré des mouvement très vigoureux (p 21) pour accréditer des descriptions, est très probablement liée à des mouvements répétitifs (p 22).

Et que si elle était liée à l’incident, il est également très probable qu’elle aurait donnée lieu à une douleur très forte (qui aurait donc du être mentionnée) et qui ne pouvaient pas réapparaître 28 jours plus tard

5. Le récit de la plaignante est incohérent et ne peut pas soutenir une quelconque accusation

En fait il y a quatre versions différentes: une à l’hôpital (note 12 p13) et trois à la police (p 11,12,13).

On peut même en rajouter une cinquième variation sur l’interaction avec sa supérieure juste après les faits (p 24)

Par ailleurs la plaignante a tenu certains propos aux procureurs (qui les ont enregistré) puis a nié devant eux les avoir tenus, minant encore davantage sa crédibilité.

Ces incohérences portent sur des éléments forts susceptibles d’établir le degré réel de stress de la plaignante, sur la compréhension de pourquoi elle n’a pas cherché du secours et quand elle aurait pu le faire, et ne sont donc pas anodins.

6. La plaignante a fabriqué à de nombreuses occasions des faux-témoignages

Sur le récit lui-même (voir ci-dessus), sur son entrée aux US, sur ses droits à des prestations sociales, sur ses motivations financières, sur l’utilisation des fonds qui transitent sur son compte, et plus grave, sur une reconstitution inventée mais parfaitement simulée d’un viol (p14,15)

7. Ce que le rapport ne dit pas sur Diallo mais qui pose question

- il y a la trace de spermes de quatre hommes différents inconnus sur le tapis de cette suite, (p 20) dans un espace assez confiné. On peut se demander si ce n’était pas un endroit de prostitution, et qui était la prostituée.

- une seule tâche contient les ADNs (ds deux à la fois) et est située à deux mètres de l’endroit où aurait eu lieu l’agression. Cette distance, certes minime, n’est pas expliquée

- il est sous-entendu que la douleur a l’épaule a été fortement sur-évaluée, et qu’elle était pre-existante à l’incident.

- le médecin qui a pris la version de Diallo à l’hopital a voulu atténuer ses propos qui sont dévastateurs pour cette dernière. (voir mes posts précedents), en laissant croire qu’ils pourraient être un raccourci, et ne signifieraient pas qu’elle est sortie avant lui. Serait-il partial ? Mais il n’a pas atténué le fait qu’elle a dit que DSK était resté silencieux, alors que plus tard, elle a prétendu que DSK lui avait parlé vulgairement.

- N. Diallo profite-t-elle sciemment du trafic de drogues de son mari et des fonds qui restent sur son compte ?

- c’est l’avocat de Diallo, Thomson, qui a fait bifurquer le cas en révélant que le récit du viol en Guinée était truqué, Pourquoi a-t-il agi ainsi ? On ne sait pas. On peut spéculer qu’il a été averti (par qui ?) que la demande d’asile était non conforme avec cette version et qu’il a voulu déminer la situation pro-activement.

- Thomson s’est ensuite enfoncé en empêchant pendant 19 jours de continuer les interviews, cassant la relation de confiance, et cherchant à gagner du temps. Probablement qu’il a senti à ce moment là que sa cliente avait perdu tout crédibilité et qu’il a cherché à trouver d’autres élements, par exemple dans le passé de DSK.

A noter que c’est vers ce moment là, le 15 Juin, que Banon a été convaincue (par qui ?) de changer de position et d’attaquer DSK pour une tentative de viol que tous les experts donnaient comme classée d’avance, car les faits disponibles caractérisaient au mieux, une agression sexuelle prescrite. Notons d’ailleurs en passant que dans le cas Banon, cette dernière ne s’est exprimée publiquement qu’en 2007, c’est-à-dire une fois l’éventuelle agression sexuelle prescrite, ce qui la mettait en position de ne pas déposer plainte pour prouver ses dires (et donc éviter le procès pour calomnie) sous ce pretexte

- la moralité de la plaignante n’a pas été évoquée en profondeur, mais des questions restent posées: elle semble vivre avec deux hommes simultanément, ce qui nuance son image de musulmane pieuse vivant dans les tables de la loi, elle dispose de 5 combinés téléphoniques et a des factures énormes alors qu’elle n’a aucne vie sociale (quelle activité cela recouvre ?), elle organise des transferts d’argent au noir. Les accusations de prostitution du NYP ne sont pour l’instant pas étayées mais ne semblent pas irréalistes.

8. Ce que le rapport ne dit pas sur la vraisemblance des accusations

Certains ont écrit que le rapport n’apportait pas la preuve de l’innocence de DSK. C’est vrai et c’est normal ! Ce rapport a pour but de dire si la question (de la culpabilité) mérite d’être posée, pas quelle est la réponse. Il conclut qu’elle n’a pas a être posée.

Or les raisons objectives de douter de la culpabilité sont toujours là (cf mon precedent message):

- absence de fuite et sentiment d’impunité

- chronologie improbable

- risque démesuré que le “viol” échoue avec intervention de secours

- fellation forcée sans moyen de contrainte

- différence de force physique, de taille et d’age

Sans parler d’éléments psychologiques qui sans être probants en eux-mêmes, donnent une coloration: le soutien de ses ex-épouses et maitresses qui le considèrent comme un homme doux, le fait qu’il peut se payer des call-girls, qu’il a une maitresse “chic” à New York, que N. Diallo ne doit pas être son genre de beauté, qu’il n’est pas très malin de violer quelqu’un quand on a un déjeuner avec sa fille dans la demi-heure qui suit.

Conclusion

Un nombre incroyable de gens ont un avis sur ce dossier sans l’avoir creusé. Je les invite à faire leur examen de conscience

Il est proprement scandaleux de voir le nombre de gens fouler la présomption d’innocence au mépris de la loi. Certains journaux sont certainement condamnables, et à tout le moins, ont confondu le devoir d’informer avec le pouvoir de manipuler, avec des arrières-pensées qui sont assez alignées avec la couleur politique.

On peut s’estimer heureux que la justice américaine ait suivi son cours, même si elle aurait du prendre plus de temps avant de prendre une telle décision d’incarcération, car le destin d’un homme, et de beaucoup d’autres avec lui, en aurait sans doute été changé. On peut regretter qu’à notre époque, des pétitions et des manifestations soient organisées pour y faire obstacle.

Je suis personnellement satisfait de voir que la justice abonde dans le sens le plus vraisemblable, celui de l’innocence, comme je l’aurais été aussi si elle avait établi de façon indiscutable l’existence d’un crime. L’assurance du respect de la justice passe avant les opinions politiques. Je suis désolé de voir que pour beaucoup ce n’est pas le cas.

Espérons qu’une communication large leur permettra de comprendre leur erreur

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L’affaire DSK pour les nuls

18 août 2011

L’affaire DSK n’est pas une affaire judiciaire, mais bien une affaire politique, ce qui explique l’intérêt que tant de gens y portent et les efforts de certains journaux pour la relancer.

Le dernier en date est L’Express, qui tombe assez bas pour faire croire que l’on peut conclure à l’existence d’un viol sur la base du rapport médical Diallo.

Un minimum de déontologie journalistique aurait mis en perspective:

- que le rapport est incohérent puisqu’il décrit des lésions vaginales compatibles avec une prise de main et conclut à un viol alors que la loi de NY suppose une pénétration par le pénis pour une telle qualification

- qu’un médecin n’est pas qualifié pour conclure sur le caractère de viol ou non. Il peut seulement décrire des lésions, charge à la justice d’établir les causes et l’intentionnalité

Voir à ce sujet l’excellent billet de Bruno Roger-Petit et le rappel opportun d’un médecin.

J’ai déjà dans un message précédent rappelé en quoi certains devraient faire leur examen de conscience sur cette affaire.

Je profite de l’actualité pour faire une mise à jour sur le fond à destination de ceux qui de bonne foi ou de mauvaise foi, n’ont pas suivi tout en détail.

Il y a à mon sens 3 bonnes raisons de croire à l’innocence de DSK:

1) Comme l’écrit très bien un commentateur sur le blog de Maitre-eolas, Joel, (message 193), l’absence de fuite est un argument fort en faveur de DSK.

A ce sujet, un détail qui est passé inaperçu de beaucoup et qui renforce l’hypothèse d’innocence de dsk: quand il a pris conscience de la perte de son téléphone, il a d’abord appelé le restaurant où il avait déjeuné avec sa fille pour le faire chercher, puis l’hotel. Le témoignage des serveurs existe online, voir par exemple

Qu’est-ce que ça prouve, ou en tout cas rend plus plausible ?

- il avait bien perdu son téléphone. Il n’a pas appelé l’hôtel sous un faux prétexte pour être sûr que le soit-disant viol n’avait pas de conséquence. Cet appel au restaurant ne peut pas être une ruse car à ce moment-là, il ne savait pas qu’il allait être arrêté, ni même qu’il serait accusé de quoique ce soit.

- ça fragilise légèrement la thèse du départ précipité de l’hôtel. Si on part en urgence d’un endroit (où l’on a étalé ses affaires), on pense d’abord à cet endroit pour avoir oublié quelque chose

- pour dsk, le sujet important de l’après-midi, c’était qu’il avait oublié son téléphone, pas de savoir comment échapper à une accusation de viol. Le sentiment d’impunité était total, puisqu’il a donné son adresse pour qu’on le retrouve. Il n’a pas appelé l’hôtel en premier ce qu’il aurait fait si cet endroit pouvait susciter une inquiétude pour lui. Surtout, on ne peut pas dire “il a appelé l’hôtel pour se renseigner parce qu’il était inquiet, et il a donné l’adresse à l’aéroport parce qu’il n’était pas inquiet”. C’est peu crédible. Tout cela s’ajoute au déjeuner d’une heure et demie avec sa fille (et le petit ami de cette dernière) qui montre son absence totale d’inquiétude, alors même qu’ayant pris un taxi depuis l’hôtel vers le restaurant, on pouvait l’y retrouver

On a là un DSK qu’on accuse d’avoir eu une pulsion complètement irrationnelle vers midi, et qui est devenu un monstre de sang froid à partir de 12:30, alors même que la “victime” s’est enfuie et est peut-être en train de chercher de l’aide. Est-ce convaincant ?

2) A celà s’ajoute la chronologie improbable du scénario du viol telle que confirmée par des enregistrements (j’en parlais déjà ):

- Diallo est entrée dans la chambre à 12:06

- à 12h15 DSK a appelé sa fille. On peut donc en déduire que si viol il y a eu, il était fini, et Diallo était partie.

- DSK va mettre 13 minutes pour arriver à la réception, ce qui confirme qu’il n’est inquiet de rien. Or, qui ne le serait pas si la “victime” d’un viol venait de s’échapper pour appeler à l’aide ?

- Diallo n’a pas dit ce qu’elle a fait entre 12:15 et 12:26, heure à laquelle elle est entrée dans la chambre voisine. C’est étrange de rester 11 mn dans un couloir à proximité de la personne qui vient de vous violer.

3) A cela s’ajoute enfin le fait que le récit que fait Diallo du viol lui-même est incohérent (voir ma note précédente ), qu’elle est bien plus forte que lui, qu’une fellation forcée est peu crédible.

Une précision sur ce dernier point: la question n’est pas qu’une fellation forcée est impossible, elle est d’une part que DSK n’avait aucun moyen de contrainte, d’autre part qu’il est évident que toutes les femmes ne se laissent pas faire (heureusement), et que DSK ne pouvait pas être sûr de tomber sur quelqu’un de passif et qui ne le mordrait pas. Bref, il prenait un risque énorme. Un viol de dément, qu’on a du mal à rapprocher à la fois du personnage, connu pour être plutôt très calculateur, et de son attitude la demi-heure suivante

Au vu de ces éléments, sans même faire état du passé trouble de la plaignante, le doute raisonnable est plus que présent et l’abandon des charges, explicitement annoncé par l’avocat de la plaignante dans L’Express, semble inévitable.

La question est ensuite de savoir s’il y aura un procès civil.
Le dilemme est cornélien pour DSK. A supposer qu’il soit innocent, ce que je pense au vu des informations factuelles ci-dessus, il peut néanmoins plaider coupable et abandonner quelques millions de dollar, qui ne représentent que quelques pour cent de la fortune de sa femme pour clôre le sujet et rentrer en France. C’est à mon avis le pari de Thomson, qui n’est pas stupide et sait son procès civil lui aussi mal engagé.
Mais ce serait faire une croix sur sa réputation et son avenir politique.
Or où en sont-ils ? Son avenir politique est déjà très compromis compte tenu de l’exposition de la richesse de sa femme et de son attitude d’homme à femme. Même s’il est innocenté en justice, la rumeur continuera à tourner alimentée par les esprits simples et les journalistes malveillants. Quant à sa réputation, il n’est pas sûr qu’il y tienne tant que ça, si elle ne lui permet pas d’assurer son avenir politique.
Enfin, il y a toujours le risque d’un procès plus coûteux que prévu si le jury est sensible à la campagne de communication déjà enclenchée par l’avocat de Diallo

Au total, tous les malfaisants qui relaient cette histoire en la déformant et sans l’approfondir auront finalement gagné.

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DSK dernière ?

10 août 2011

Maitre-Eolas, s’étant fendu d’un billet qui sur le fond de l’affaire est assez représentatif des oublis des gens qui essaient d’être objectifs et se croient devoir être neutres, mais manquent un peu de connaissance du dossier, je me suis permis la réponse suivante:

(la phrase ci-dessus est volontairement compliquée pour éliminer les non motivés

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)

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Sur le fond du dossier, ça fait longtemps que je me suis fait mon opinion, et je dois dire que le lynchage auquel on a assisté est indigne.

http://artypunk.wordpress.com/2011/…

La presse n’a pas suffisamment relayé un point fondamental:

La plaignante a fait deux déclarations contradictoires sur le viol lui-même.

Elle a été admise très tôt à l’hôpital et y a décrit une version où DSK l’aurait violé en silence, puis serait parti de la chambre avant elle.

Then, the report said, the patient “reports he got dressed” and “left the room, and that he said nothing to her during the incident.”

http://www.nytimes.com/2011/07/05/n…

Cette version n’est pas celle qu’elle a donnée plus tard, avec force détails à ABC, et que l’on retrouve dans la plainte. On peut aussi noter que cette première version n’est sans doute pas compatible avec les éléments factuels apparus plus tard (appel de DSK à sa fille à 12H15, entrée de N. Diallo dans la chambre voisine 2820 alors que DSK prend l’ascenseur), ce qui pourrait expliquer que N. Diallo en ait changé.

Cette incohérence me paraît critique, car autant l’argument “une fois menteuse, menteuse toujours” est faible, autant il paraît invraisemblable qu’une personne violée fasse deux récits contradictoires de son viol. Et vu l’absence de preuves autre que ce témoignage, c’est un point déterminant sur la suite à donner à l’instruction.

Le but de ce blog n’est pas bien sûr de faire le procès, mais il pourrait être l’endroit où l’on appelle au respect de la présomption d’innocence en rappelant qu’au-delà de son passé louche, le procureur a des raisons très légitimes de douter du récit de la femme de chambre.

J’espère que ceux qui ont appelé bruyamment à une peine lourde en soutenant la “victime”, sans doute aveuglés par des positions politiques partisanes, une morale sexuelle différente, ou par une expérience trop subjective de questions liées au viol, sauront être plus mesurés dorénavant.

 

Par ailleurs, je note deux points faibles dans votre note, vous qui êtes d’habitude si rigoureux:

- la défense de DSK n’a pas reconnu une relation consentie, mais a nié une relation non consentie. Cela laisse la porte ouverte à une manipulation (rappelons que DSK a reçu quelqu’un la veille au soir)

- le procureur a eu de nombreuses interactions avec la plaignante. Celles-ci n’ont pas été dévoilées directement, mais certaines fuites à la presse, qui cite comme source le bureau du procureur, nous donnent un aperçu de leur tonalité: les auditions se sont très mal passées, elle aurait simulé de façon très convaincante un viol qu’elle a reconnu ensuite inventé, et elle aurait refusé de répondre à des questions plus précises pendant 19 jours. Autant de points qui nous amène à penser que le district attorney n’est pas forcément convaincu en son for intérieur d’une culpabilité. L’hypothèse inverse, qu’il soit convaincu d’une tentative d’escroquerie, pourrait aussi expliquer l’abandon des charges.

Ces deux points sont importants car au-delà de l’issue pénale, DSK défend sa réputation et il paraît juste de ne pas conclure prématurément que le procès n’aura pas lieu pour des raisons principalement de procédure.

http://s2.wp.com/wp-content/themes/pub/neat/images/h1.gif?m=1304062301g...

DSK ou le nécessaire examen de conscience

14 juillet 2011

A l’heure où la défense de DSK affirme qu’il n’y aucune preuve de violence dans le dossier de la femme de chambre, je me permets une mise au point.

1. Personne ne sait ce qui c’est passé dans cette chambre 2806. A partir du moment où il s’agit d’un sujet pénal, la moindre des choses est de faire montre d’un peu de prudence. Je préfère un coupable en liberté à un innocent sous les barreaux.

2. Je reste abasourdi par les préjugés de ceux qui sont prêts à admettre qu’un homme public, dont les qualités sont reconnues et la vie somme toute relativement sous les projecteurs, puisse être un violeur sur la foi d’une accusation d’une personne même pas identifiée. J’ai beau être plutôt anti-sarkozyste, et même avoir eu des échos de son comportement agressif en privé, je ne suis pas prêt à admettre qu’il puisse être un violeur sur la foi de la première dénonciation venue. On pourrait espérer un peu plus de maturité au XXIeme siècle de la part de personnes engagées dans un débat public.

3. Le système judiciaire américain est ainsi fait qu’on ne peut condamner pénalement qu’à l’unanimité, au-delà de tout doute raisonnable. J’espère avoir montré dans mes articles précédents qu’un doute raisonnable subsiste.

4. On a le droit de refuser le mode de vie de DSK, semble-t-il très libertin, et faisant peu de cas des liens du mariage. Cette position est même tout à fait respectable. On a aussi le droit de penser que DSK ne fait qu’assumer une conduite pas si rare chez beaucoup d’hommes politiques, en particulier au plus haut niveau de l’état, mais pas forcément de façon si transparente. Mais là n’est pas la question. Confondre libertinage et viol, c’est comme confondre entreprenariat et escroquerie, c’est grave et malsain. Les rumeurs qui rendent plausibles l’un, pourtant que des rumeurs, ne


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#8053 http://www.petitions24.net/forum/15254

2011-12-03 22:23

#8034: - Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: http://www.petitions24.net/forum/15254 

 

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#8054 http://www.petitions24.net/forum/15254

2011-12-03 22:24

#8052: - http://www.petitions24.net/forum/15254 

 

 

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#8055 Re: http://www.petitions24.net/forum/15254

2011-12-04 10:48

#8053: - http://www.petitions24.net/forum/15254 

 dsk avec toi04 Dec 2011, 10:41


Accueil s'informer Mobilisations, luttes et solidarités Samedi 3 décembre, manifestation parisienne des Chômeurs et Précaires
Samedi 3 décembre, manifestation parisienne des Chômeurs et Précaires
Lundi, 21 Novembre 2011 12:04
Envoyer Imprimer
La CGT-Chômeurs donne rendez-vous aux privés d’emploi et précaires franciliens à 13h30 place Gambetta, devant la Mairie du XXe. Voici leur communiqué.

Faire du samedi 3 décembre le point d’orgue de la grande contestation des privés d’emploi et des précaires de tout le pays, ça relève de notre engagement à tous.

Cette manifestation revêt un caractère particulier : elle arrive en fin de la campagne «la route des 10 Droits» où nous aurons parcouru de nombreuses villes et de départements avec nos «Budgets de vie».

Cette campagne que nous menons a pour but de faire connaître la CGT et la nécessité du combat social et de l’engagement de tous. De discuter aussi, et d’organiser la riposte face à tout ce qui nous tombe, au quotidien, sur le coin du nez : augmentation du chômage, hausse du coût de la vie, droits sociaux en berne, des entreprises et leurs emplois qui disparaissent, des logements introuvables et des loyers inabordables.

Et nous, toujours sur le carreau, à se faire balader par Pôle Emploi, d’un boulot précaire à l’autre – quand il y en a... Sinon, vogue la galère et l’hiver qui arrive, la pire des quatre saisons pour les mal-logés et les foyers modestes. Les coupures d’énergie, les dépenses supplémentaires qui arrivent avec le froid. Ensuite viennent les fêtes de fin d'année où, pour nous, on aura la part du «petit caca-Noël».

Alors là, on dit NON.

Cette fois encore il nous la faut, la «prime de Noël», la vraie, celle que l’on réclame depuis des années : 500 euros pour tous les privés d’emploi, les minimas sociaux et les travailleurs pauvres. Car les riches, eux, ils peuvent fêter, avec tous les cadeaux que «seigneur Nicolas» leur a faits. De milliards ils se sont goinfrés, et sans en faire tomber une miette ! Pendant que les nantis vont saucer les plats de mets succulents, boire leur champagne et partager entre riches tous les plaisirs avec le fric qu’ils nous ont volé, pendant ce temps des vieux, des jeunes, des femmes, des hommes, des gosses ont faim... La crise économique pour nous, et pour eux… la crise de foie !

Il y a une grande colère qui bout et le samedi 3 décembre, chômeurs, salariés, nous battrons le pavé parisien. Partout sur le territoire, préparons ce moment revendicatif, car nous sommes une force sur qui il faut compter.

Dans cette période préélectorale, ceux qui gouvernent auront peut-être une oreille plus fine. Et quant à ceux qui pourraient arriver, ils doivent nous entendre à leur tour.

Moi, je vais y aller à cette manif et leur dire ce que je pense. Alors camarade, on y va nombreux, tu viens aussi et avec du monde !

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#8056 Re: Re: http://www.petitions24.net/forum/15254

2011-12-04 10:48

#8055: - Re: http://www.petitions24.net/forum/15254 

 dsk avec toi04 Dec 2011, 10:41


Accueil s'informer Mobilisations, luttes et solidarités Samedi 3 décembre, manifestation parisienne des Chômeurs et Précaires
Samedi 3 décembre, manifestation parisienne des Chômeurs et Précaires
Lundi, 21 Novembre 2011 12:04
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La CGT-Chômeurs donne rendez-vous aux privés d’emploi et précaires franciliens à 13h30 place Gambetta, devant la Mairie du XXe. Voici leur communiqué.

Faire du samedi 3 décembre le point d’orgue de la grande contestation des privés d’emploi et des précaires de tout le pays, ça relève de notre engagement à tous.

Cette manifestation revêt un caractère particulier : elle arrive en fin de la campagne «la route des 10 Droits» où nous aurons parcouru de nombreuses villes et de départements avec nos «Budgets de vie».

Cette campagne que nous menons a pour but de faire connaître la CGT et la nécessité du combat social et de l’engagement de tous. De discuter aussi, et d’organiser la riposte face à tout ce qui nous tombe, au quotidien, sur le coin du nez : augmentation du chômage, hausse du coût de la vie, droits sociaux en berne, des entreprises et leurs emplois qui disparaissent, des logements introuvables et des loyers inabordables.

Et nous, toujours sur le carreau, à se faire balader par Pôle Emploi, d’un boulot précaire à l’autre – quand il y en a... Sinon, vogue la galère et l’hiver qui arrive, la pire des quatre saisons pour les mal-logés et les foyers modestes. Les coupures d’énergie, les dépenses supplémentaires qui arrivent avec le froid. Ensuite viennent les fêtes de fin d'année où, pour nous, on aura la part du «petit caca-Noël».

Alors là, on dit NON.

Cette fois encore il nous la faut, la «prime de Noël», la vraie, celle que l’on réclame depuis des années : 500 euros pour tous les privés d’emploi, les minimas sociaux et les travailleurs pauvres. Car les riches, eux, ils peuvent fêter, avec tous les cadeaux que «seigneur Nicolas» leur a faits. De milliards ils se sont goinfrés, et sans en faire tomber une miette ! Pendant que les nantis vont saucer les plats de mets succulents, boire leur champagne et partager entre riches tous les plaisirs avec le fric qu’ils nous ont volé, pendant ce temps des vieux, des jeunes, des femmes, des hommes, des gosses ont faim... La crise économique pour nous, et pour eux… la crise de foie !

Il y a une grande colère qui bout et le samedi 3 décembre, chômeurs, salariés, nous battrons le pavé parisien. Partout sur le territoire, préparons ce moment revendicatif, car nous sommes une force sur qui il faut compter.

Dans cette période préélectorale, ceux qui gouvernent auront peut-être une oreille plus fine. Et quant à ceux qui pourraient arriver, ils doivent nous entendre à leur tour.

Moi, je vais y aller à cette manif et leur dire ce que je pense. Alors camarade, on y va nombreux, tu viens aussi et avec du monde !

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#8057

2011-12-04 20:57

je soutiens haut et fort DSK même si au fond de moi je pense que c'est un réel gâchis intellectuel. Pour autant, laisser place à la haine et aux propos tels que je les entends ne fait que renforcer mon soutien à DSK qui à mon sens son intelligence et sa matière grise ne doivent servir qu'à son seul et vrai pays Israel qui comprend sa douleur pour avoir les mêmes ennemis en commun. Je reste confiante car je suis sure que la lumière sera faite un jour. J'ai employé le mot intelligence, j'aimerai y voir associer humilité et simplicité qui à mon sens seront des qualités indispensables pour vous reconstruire.

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2011-12-04 22:21



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#8059 Re:

2011-12-05 10:32

 

#8052: - http://www.petitions24.net/forum/15254 

 

 

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#8060

2011-12-05 10:33

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2011-12-05 11:50


pro-DSK

#8062 je suis d'accord ; cela me fait penser à l'affaire Dreyfus

2011-12-05 14:36

 

 

 

 

 

 

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2011-12-06 14:41


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2011-12-06 15:25


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2011-12-07 10:41


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2011-12-07 12:30


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2011-12-08 11:31


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2011-12-09 13:25



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#8070 Re:

2011-12-10 13:35

#8060: -  

 

Libé 10/12/2011

DSK : l’Etat français aggrave son cas
AnalyseEn appelant le bureau du procureur de New York pour lui livrer des informations concernant l’affaire du Carlton de Lille, deux hauts fonctionnaires français ont trangressé la loi.

Par ERIC DECOUTY

C’est une affaire dans l’affaire. Le soupçon d’une intervention de l’Etat français dans le scandale du Sofitel. Les faits sont simples. Comme Libération l’a révélé vendredi, deux hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay et du ministère de la Justice ont alerté, le 15 mai, les services du procureur de New York sur la possible implication de Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire du Carlton de Lille. Une démarche qui aurait eu une incidence directe sur l’incarcération de DSK, le lendemain, à la prison de Rikers Island.

Si les autorités françaises ont apporté vendredi un démenti vigoureux, les services du procureur de New York, n’ont nullement nié l’intervention de Paris, se contentant d’expliquer que «le dossier était protégé par le tribunal» américain (lire aussi page 4). Mais si cette affaire est susceptible d’éclairer d’une lumière crue certaines pratiques au plus niveau de l’Etat, elle n’est pas de nature à remettre en cause le fond du dossier du Sofitel.

L’intervention de deux ministères et les faits d’agression sexuelle reprochés à DSK contre Nafissatou Diallo constituent clairement deux chapitres distincts de l’histoire. L’intrusion de l’Etat dans la procédure américaine ne peut en aucun cas dédouaner l’ancien patron du FMI des accusations qui ont été portées contre lui. Elles ne peuvent également nourrir l’hypothèse d’un quelconque complot. En revanche, elles renforcent l’hypothèse de la surveillance étroite dont faisait l’objet le favori des sondages pour l’élection présidentielle. Et de la connaissance approfondie qu’avaient les services français de la vie privée de Dominique Strauss-Kahn.

Libération revient dans le détail sur les principales questions que posent les appels téléphoniques du dimanche 15 mai au bureau du procureur Cyrus Vance Jr.

QUI A TéLéPHONé LE 15 MAI ?

Selon nos informations, ce sont bien deux conseillers, l’un officiant au Quai d’Orsay et l’autre au ministère de la Justice, qui ont transmis des informations à John McConnell, l’adjoint du procureur Cyrus Vance Jr., le 15 mai, au lendemain de l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn.

Ces appels seraient intervenus «dans l’après-midi» (heure new-yorkaise), après que les avocats de Dominique Strauss-Kahn eurent négocié un accord avec le bureau du procureur pour sa remise en liberté, contre le versement d’une caution (250 000 dollars ou plus, le chiffre n’était pas définitivement fixé). Cet accord avait été obtenu à 16 heures, avant que le procureur ne change d’avis à 20 heures.

Longuement interrogés à plusieurs reprises par Libération, les deux conseillers ont démenti avoir passé ces coups de téléphone, et parlent de «manipulations et d’informations inventées». Mais ils suggèrent également «qu’on a pu utiliser leur ligne de téléphone». Il reste néanmoins troublant que leurs noms apparaissent bel et bien dans le dossier Strauss-Kahn à New York.

QUELLES INFORMATIONS ONT éTé DONNéES ?

Lorsqu’il intervient devant la juge Melissa Jackson, le lundi 16 mai, pour s’opposer à la remise en liberté sous caution de DSK, John McConnell précise avoir obtenu «des informations supplémentaires [à propos de DSK] sur une base quotidienne concernant sa conduite et ses antécédents [«background» en anglais]». Il ajoute : «Certaines de ces informations comportent le fait qu’il a en réalité eu une conduite similaire à celle qui lui est reprochée par la plaignante à au moins une autre occasion.» Tout le monde spécule alors sur le fait que le bureau du procureur a eu vent de l’affaire Tristane Banon. Mais, selon les sources contactées par Libération, les «informations supplémentaires» dont fait part John McConnell vont plus loin. Lors des deux appels passés depuis les ministères français, des références auraient ainsi été faites à l’éventuelle implication de Dominique Strauss-Kahn «dans une affaire de prostitution dans le Nord de la France». Une référence claire à l’affaire du Carlton de Lille. Un dossier qui est pourtant couvert par le secret de l’instruction.

QUE SAVAIT-ON DE L’AFFAIRE DU CARLTON LE 15 MAI ?

Publiquement strictement rien. Ce n’est qu’au mois d’octobre que l’affaire est apparue dans la presse avec la révélation d’un réseau de prostitution lié à l’hôtel Carlton de Lille. Dans la foulée, le nom de Dominique Strauss-Kahn a été cité comme ayant participé à des parties fines avec des chefs d’entreprises et des policiers. Le 15 mai, les deux hauts fonctionnaires qui auraient conversé avec le procureur Vance ne peuvent donc prétendre avoir entendu parler de l’affaire du Carlton dans la presse…

A cette date, les juges de Lille, Stéphanie Ausbart et Mathieu Vigneau, enquêtent depuis le 28 mars sur un dossier de «proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteur et blanchiment». Tout est parti, un mois plus tôt, d’écoutes téléphoniques qui ont permis de mettre au jour un réseau de proxénétisme. Des cadres du Carlton et un proxénète résidant en Belgique sont vite dans le collimateur des enquêteurs mais, au 15 mai, aucune poursuite n’a été formellement engagée. Quant au nom de Dominique Strauss-Kahn, il apparaît littéralement dans la procédure, à travers de nouvelles écoutes, le 15 mai. Deux acteurs de l’affaire du Carlton commentent en effet ensemble l’épisode de la veille au Sofitel de New York.

En revanche, il est vraisemblable, que les policiers aient été de longue date au courant des relations de DSK avec certains milieux lillois. Bien avant que son nom n’apparaisse officiellement dans la procédure.

L’INTERVENTION EST-ELLE LéGALE ?

L’affaire du Carlton de Lille, comme toute information judiciaire est couverte par le secret de l’instruction. Au 15 mai, seuls les juges, le parquet et la police, ont connaissance de l’enquête. Aucune personne n’ayant été mise en examen, pas un seul avocat n’a pu avoir accès au dossier.

Toutefois, de façon parfaitement légale, le parquet de Lille a pu faire un rapport à sa hiérarchie, remonté à la chancellerie. De la même manière, comme dans tous les «dossiers signalés» (ce qui était le cas du Carlton), il est tout à fait plausible que les services de police aient rendu compte, dans le détail, de leurs investigations à la Direction générale de la police nationale (DGPN), place Beauvau.

Les cabinets des ministres de l’Intérieur et de la Justice pouvaient donc avoir connaissance de la procédure et de son «environnement», c’est-à-dire des développements à attendre de l’enquête.

Mais tous sont strictement soumis au secret de l’instruction avec interdiction de le violer sous peine de poursuites pénales… De surcroît, les échanges judiciaires entre Etats sont strictement soumis à des procédures d’entraide, très précises. S’il est avéré que des services de l’Etat ont parlé de l’affaire du Carlton à la justice américaine, le 15 mai, cette intrusion est donc totalement illégale.

LES QUESTIONS EN SUSPENS

Si Cyrus Vance Jr., le procureur de New York, confirme publiquement les coups de fil des deux ministères français, il renforcera le soupçon de la «surveillance» étroite dont faisait l’objet DSK par les services de renseignement. Le 28 avril, lors d’un déjeuner avec Libération, Strauss-Kahn disait redouter les mauvais coups et confiait avoir de fortes présomptions d’être surveillé. Au plus haut niveau et jusqu’à l’Elysée


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#8071 http://www.petitions24.net/forum/15254

2011-12-10 13:35

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Libé 10/12/2011

DSK : l’Etat français aggrave son cas
AnalyseEn appelant le bureau du procureur de New York pour lui livrer des informations concernant l’affaire du Carlton de Lille, deux hauts fonctionnaires français ont trangressé la loi.

Par ERIC DECOUTY

C’est une affaire dans l’affaire. Le soupçon d’une intervention de l’Etat français dans le scandale du Sofitel. Les faits sont simples. Comme Libération l’a révélé vendredi, deux hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay et du ministère de la Justice ont alerté, le 15 mai, les services du procureur de New York sur la possible implication de Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire du Carlton de Lille. Une démarche qui aurait eu une incidence directe sur l’incarcération de DSK, le lendemain, à la prison de Rikers Island.

Si les autorités françaises ont apporté vendredi un démenti vigoureux, les services du procureur de New York, n’ont nullement nié l’intervention de Paris, se contentant d’expliquer que «le dossier était protégé par le tribunal» américain (lire aussi page 4). Mais si cette affaire est susceptible d’éclairer d’une lumière crue certaines pratiques au plus niveau de l’Etat, elle n’est pas de nature à remettre en cause le fond du dossier du Sofitel.

L’intervention de deux ministères et les faits d’agression sexuelle reprochés à DSK contre Nafissatou Diallo constituent clairement deux chapitres distincts de l’histoire. L’intrusion de l’Etat dans la procédure américaine ne peut en aucun cas dédouaner l’ancien patron du FMI des accusations qui ont été portées contre lui. Elles ne peuvent également nourrir l’hypothèse d’un quelconque complot. En revanche, elles renforcent l’hypothèse de la surveillance étroite dont faisait l’objet le favori des sondages pour l’élection présidentielle. Et de la connaissance approfondie qu’avaient les services français de la vie privée de Dominique Strauss-Kahn.

Libération revient dans le détail sur les principales questions que posent les appels téléphoniques du dimanche 15 mai au bureau du procureur Cyrus Vance Jr.

QUI A TéLéPHONé LE 15 MAI ?

Selon nos informations, ce sont bien deux conseillers, l’un officiant au Quai d’Orsay et l’autre au ministère de la Justice, qui ont transmis des informations à John McConnell, l’adjoint du procureur Cyrus Vance Jr., le 15 mai, au lendemain de l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn.

Ces appels seraient intervenus «dans l’après-midi» (heure new-yorkaise), après que les avocats de Dominique Strauss-Kahn eurent négocié un accord avec le bureau du procureur pour sa remise en liberté, contre le versement d’une caution (250 000 dollars ou plus, le chiffre n’était pas définitivement fixé). Cet accord avait été obtenu à 16 heures, avant que le procureur ne change d’avis à 20 heures.

Longuement interrogés à plusieurs reprises par Libération, les deux conseillers ont démenti avoir passé ces coups de téléphone, et parlent de «manipulations et d’informations inventées». Mais ils suggèrent également «qu’on a pu utiliser leur ligne de téléphone». Il reste néanmoins troublant que leurs noms apparaissent bel et bien dans le dossier Strauss-Kahn à New York.

QUELLES INFORMATIONS ONT éTé DONNéES ?

Lorsqu’il intervient devant la juge Melissa Jackson, le lundi 16 mai, pour s’opposer à la remise en liberté sous caution de DSK, John McConnell précise avoir obtenu «des informations supplémentaires [à propos de DSK] sur une base quotidienne concernant sa conduite et ses antécédents [«background» en anglais]». Il ajoute : «Certaines de ces informations comportent le fait qu’il a en réalité eu une conduite similaire à celle qui lui est reprochée par la plaignante à au moins une autre occasion.» Tout le monde spécule alors sur le fait que le bureau du procureur a eu vent de l’affaire Tristane Banon. Mais, selon les sources contactées par Libération, les «informations supplémentaires» dont fait part John McConnell vont plus loin. Lors des deux appels passés depuis les ministères français, des références auraient ainsi été faites à l’éventuelle implication de Dominique Strauss-Kahn «dans une affaire de prostitution dans le Nord de la France». Une référence claire à l’affaire du Carlton de Lille. Un dossier qui est pourtant couvert par le secret de l’instruction.

QUE SAVAIT-ON DE L’AFFAIRE DU CARLTON LE 15 MAI ?

Publiquement strictement rien. Ce n’est qu’au mois d’octobre que l’affaire est apparue dans la presse avec la révélation d’un réseau de prostitution lié à l’hôtel Carlton de Lille. Dans la foulée, le nom de Dominique Strauss-Kahn a été cité comme ayant participé à des parties fines avec des chefs d’entreprises et des policiers. Le 15 mai, les deux hauts fonctionnaires qui auraient conversé avec le procureur Vance ne peuvent donc prétendre avoir entendu parler de l’affaire du Carlton dans la presse…

A cette date, les juges de Lille, Stéphanie Ausbart et Mathieu Vigneau, enquêtent depuis le 28 mars sur un dossier de «proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteur et blanchiment». Tout est parti, un mois plus tôt, d’écoutes téléphoniques qui ont permis de mettre au jour un réseau de proxénétisme. Des cadres du Carlton et un proxénète résidant en Belgique sont vite dans le collimateur des enquêteurs mais, au 15 mai, aucune poursuite n’a été formellement engagée. Quant au nom de Dominique Strauss-Kahn, il apparaît littéralement dans la procédure, à travers de nouvelles écoutes, le 15 mai. Deux acteurs de l’affaire du Carlton commentent en effet ensemble l’épisode de la veille au Sofitel de New York.

En revanche, il est vraisemblable, que les policiers aient été de longue date au courant des relations de DSK avec certains milieux lillois. Bien avant que son nom n’apparaisse officiellement dans la procédure.

L’INTERVENTION EST-ELLE LéGALE ?

L’affaire du Carlton de Lille, comme toute information judiciaire est couverte par le secret de l’instruction. Au 15 mai, seuls les juges, le parquet et la police, ont connaissance de l’enquête. Aucune personne n’ayant été mise en examen, pas un seul avocat n’a pu avoir accès au dossier.

Toutefois, de façon parfaitement légale, le parquet de Lille a pu faire un rapport à sa hiérarchie, remonté à la chancellerie. De la même manière, comme dans tous les «dossiers signalés» (ce qui était le cas du Carlton), il est tout à fait plausible que les services de police aient rendu compte, dans le détail, de leurs investigations à la Direction générale de la police nationale (DGPN), place Beauvau.

Les cabinets des ministres de l’Intérieur et de la Justice pouvaient donc avoir connaissance de la procédure et de son «environnement», c’est-à-dire des développements à attendre de l’enquête.

Mais tous sont strictement soumis au secret de l’instruction avec interdiction de le violer sous peine de poursuites pénales… De surcroît, les échanges judiciaires entre Etats sont strictement soumis à des procédures d’entraide, très précises. S’il est avéré que des services de l’Etat ont parlé de l’affaire du Carlton à la justice américaine, le 15 mai, cette intrusion est donc totalement illégale.

LES QUESTIONS EN SUSPENS

Si Cyrus Vance Jr., le procureur de New York, confirme publiquement les coups de fil des deux ministères français, il renforcera le soupçon de la «surveillance» étroite dont faisait l’objet DSK par les services de renseignement. Le 28 avril, lors d’un déjeuner avec Libération, Strauss-Kahn disait redouter les mauvais coups et confiait avoir de fortes présomptions d’être surveillé. Au plus haut niveau et jusqu’à l’Elysée


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#8072 http://www.petitions24.net/forum/15254

2011-12-10 13:37

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Libé 10/12/2011

DSK : l’Etat français aggrave son cas
AnalyseEn appelant le bureau du procureur de New York pour lui livrer des informations concernant l’affaire du Carlton de Lille, deux hauts fonctionnaires français ont trangressé la loi.

Par ERIC DECOUTY

C’est une affaire dans l’affaire. Le soupçon d’une intervention de l’Etat français dans le scandale du Sofitel. Les faits sont simples. Comme Libération l’a révélé vendredi, deux hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay et du ministère de la Justice ont alerté, le 15 mai, les services du procureur de New York sur la possible implication de Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire du Carlton de Lille. Une démarche qui aurait eu une incidence directe sur l’incarcération de DSK, le lendemain, à la prison de Rikers Island.

Si les autorités françaises ont apporté vendredi un démenti vigoureux, les services du procureur de New York, n’ont nullement nié l’intervention de Paris, se contentant d’expliquer que «le dossier était protégé par le tribunal» américain (lire aussi page 4). Mais si cette affaire est susceptible d’éclairer d’une lumière crue certaines pratiques au plus niveau de l’Etat, elle n’est pas de nature à remettre en cause le fond du dossier du Sofitel.

L’intervention de deux ministères et les faits d’agression sexuelle reprochés à DSK contre Nafissatou Diallo constituent clairement deux chapitres distincts de l’histoire. L’intrusion de l’Etat dans la procédure américaine ne peut en aucun cas dédouaner l’ancien patron du FMI des accusations qui ont été portées contre lui. Elles ne peuvent également nourrir l’hypothèse d’un quelconque complot. En revanche, elles renforcent l’hypothèse de la surveillance étroite dont faisait l’objet le favori des sondages pour l’élection présidentielle. Et de la connaissance approfondie qu’avaient les services français de la vie privée de Dominique Strauss-Kahn.

Libération revient dans le détail sur les principales questions que posent les appels téléphoniques du dimanche 15 mai au bureau du procureur Cyrus Vance Jr.

QUI A TéLéPHONé LE 15 MAI ?

Selon nos informations, ce sont bien deux conseillers, l’un officiant au Quai d’Orsay et l’autre au ministère de la Justice, qui ont transmis des informations à John McConnell, l’adjoint du procureur Cyrus Vance Jr., le 15 mai, au lendemain de l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn.

Ces appels seraient intervenus «dans l’après-midi» (heure new-yorkaise), après que les avocats de Dominique Strauss-Kahn eurent négocié un accord avec le bureau du procureur pour sa remise en liberté, contre le versement d’une caution (250 000 dollars ou plus, le chiffre n’était pas définitivement fixé). Cet accord avait été obtenu à 16 heures, avant que le procureur ne change d’avis à 20 heures.

Longuement interrogés à plusieurs reprises par Libération, les deux conseillers ont démenti avoir passé ces coups de téléphone, et parlent de «manipulations et d’informations inventées». Mais ils suggèrent également «qu’on a pu utiliser leur ligne de téléphone». Il reste néanmoins troublant que leurs noms apparaissent bel et bien dans le dossier Strauss-Kahn à New York.

QUELLES INFORMATIONS ONT éTé DONNéES ?

Lorsqu’il intervient devant la juge Melissa Jackson, le lundi 16 mai, pour s’opposer à la remise en liberté sous caution de DSK, John McConnell précise avoir obtenu «des informations supplémentaires [à propos de DSK] sur une base quotidienne concernant sa conduite et ses antécédents [«background» en anglais]». Il ajoute : «Certaines de ces informations comportent le fait qu’il a en réalité eu une conduite similaire à celle qui lui est reprochée par la plaignante à au moins une autre occasion.» Tout le monde spécule alors sur le fait que le bureau du procureur a eu vent de l’affaire Tristane Banon. Mais, selon les sources contactées par Libération, les «informations supplémentaires» dont fait part John McConnell vont plus loin. Lors des deux appels passés depuis les ministères français, des références auraient ainsi été faites à l’éventuelle implication de Dominique Strauss-Kahn «dans une affaire de prostitution dans le Nord de la France». Une référence claire à l’affaire du Carlton de Lille. Un dossier qui est pourtant couvert par le secret de l’instruction.

QUE SAVAIT-ON DE L’AFFAIRE DU CARLTON LE 15 MAI ?

Publiquement strictement rien. Ce n’est qu’au mois d’octobre que l’affaire est apparue dans la presse avec la révélation d’un réseau de prostitution lié à l’hôtel Carlton de Lille. Dans la foulée, le nom de Dominique Strauss-Kahn a été cité comme ayant participé à des parties fines avec des chefs d’entreprises et des policiers. Le 15 mai, les deux hauts fonctionnaires qui auraient conversé avec le procureur Vance ne peuvent donc prétendre avoir entendu parler de l’affaire du Carlton dans la presse…

A cette date, les juges de Lille, Stéphanie Ausbart et Mathieu Vigneau, enquêtent depuis le 28 mars sur un dossier de «proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteur et blanchiment». Tout est parti, un mois plus tôt, d’écoutes téléphoniques qui ont permis de mettre au jour un réseau de proxénétisme. Des cadres du Carlton et un proxénète résidant en Belgique sont vite dans le collimateur des enquêteurs mais, au 15 mai, aucune poursuite n’a été formellement engagée. Quant au nom de Dominique Strauss-Kahn, il apparaît littéralement dans la procédure, à travers de nouvelles écoutes, le 15 mai. Deux acteurs de l’affaire du Carlton commentent en effet ensemble l’épisode de la veille au Sofitel de New York.

En revanche, il est vraisemblable, que les policiers aient été de longue date au courant des relations de DSK avec certains milieux lillois. Bien avant que son nom n’apparaisse officiellement dans la procédure.

L’INTERVENTION EST-ELLE LéGALE ?

L’affaire du Carlton de Lille, comme toute information judiciaire est couverte par le secret de l’instruction. Au 15 mai, seuls les juges, le parquet et la police, ont connaissance de l’enquête. Aucune personne n’ayant été mise en examen, pas un seul avocat n’a pu avoir accès au dossier.

Toutefois, de façon parfaitement légale, le parquet de Lille a pu faire un rapport à sa hiérarchie, remonté à la chancellerie. De la même manière, comme dans tous les «dossiers signalés» (ce qui était le cas du Carlton), il est tout à fait plausible que les services de police aient rendu compte, dans le détail, de leurs investigations à la Direction générale de la police nationale (DGPN), place Beauvau.

Les cabinets des ministres de l’Intérieur et de la Justice pouvaient donc avoir connaissance de la procédure et de son «environnement», c’est-à-dire des développements à attendre de l’enquête.

Mais tous sont strictement soumis au secret de l’instruction avec interdiction de le violer sous peine de poursuites pénales… De surcroît, les échanges judiciaires entre Etats sont strictement soumis à des procédures d’entraide, très précises. S’il est avéré que des services de l’Etat ont parlé de l’affaire du Carlton à la justice américaine, le 15 mai, cette intrusion est donc totalement illégale.

LES QUESTIONS EN SUSPENS

Si Cyrus Vance Jr., le procureur de New York, confirme publiquement les coups de fil des deux ministères français, il renforcera le soupçon de la «surveillance» étroite dont faisait l’objet DSK par les services de renseignement. Le 28 avril, lors d’un déjeuner avec Libération, Strauss-Kahn disait redouter les mauvais coups et confiait avoir de fortes présomptions d’être surveillé. Au plus haut niveau et jusqu’à l’Elysée


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#8073 http://www.petitions24.net/forum/15254

2011-12-10 13:37

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DSK : l’Etat français aggrave son cas
AnalyseEn appelant le bureau du procureur de New York pour lui livrer des informations concernant l’affaire du Carlton de Lille, deux hauts fonctionnaires français ont trangressé la loi.

Par ERIC DECOUTY

C’est une affaire dans l’affaire. Le soupçon d’une intervention de l’Etat français dans le scandale du Sofitel. Les faits sont simples. Comme Libération l’a révélé vendredi, deux hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay et du ministère de la Justice ont alerté, le 15 mai, les services du procureur de New York sur la possible implication de Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire du Carlton de Lille. Une démarche qui aurait eu une incidence directe sur l’incarcération de DSK, le lendemain, à la prison de Rikers Island.

Si les autorités françaises ont apporté vendredi un démenti vigoureux, les services du procureur de New York, n’ont nullement nié l’intervention de Paris, se contentant d’expliquer que «le dossier était protégé par le tribunal» américain (lire aussi page 4). Mais si cette affaire est susceptible d’éclairer d’une lumière crue certaines pratiques au plus niveau de l’Etat, elle n’est pas de nature à remettre en cause le fond du dossier du Sofitel.

L’intervention de deux ministères et les faits d’agression sexuelle reprochés à DSK contre Nafissatou Diallo constituent clairement deux chapitres distincts de l’histoire. L’intrusion de l’Etat dans la procédure américaine ne peut en aucun cas dédouaner l’ancien patron du FMI des accusations qui ont été portées contre lui. Elles ne peuvent également nourrir l’hypothèse d’un quelconque complot. En revanche, elles renforcent l’hypothèse de la surveillance étroite dont faisait l’objet le favori des sondages pour l’élection présidentielle. Et de la connaissance approfondie qu’avaient les services français de la vie privée de Dominique Strauss-Kahn.

Libération revient dans le détail sur les principales questions que posent les appels téléphoniques du dimanche 15 mai au bureau du procureur Cyrus Vance Jr.

QUI A TéLéPHONé LE 15 MAI ?

Selon nos informations, ce sont bien deux conseillers, l’un officiant au Quai d’Orsay et l’autre au ministère de la Justice, qui ont transmis des informations à John McConnell, l’adjoint du procureur Cyrus Vance Jr., le 15 mai, au lendemain de l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn.

Ces appels seraient intervenus «dans l’après-midi» (heure new-yorkaise), après que les avocats de Dominique Strauss-Kahn eurent négocié un accord avec le bureau du procureur pour sa remise en liberté, contre le versement d’une caution (250 000 dollars ou plus, le chiffre n’était pas définitivement fixé). Cet accord avait été obtenu à 16 heures, avant que le procureur ne change d’avis à 20 heures.

Longuement interrogés à plusieurs reprises par Libération, les deux conseillers ont démenti avoir passé ces coups de téléphone, et parlent de «manipulations et d’informations inventées». Mais ils suggèrent également «qu’on a pu utiliser leur ligne de téléphone». Il reste néanmoins troublant que leurs noms apparaissent bel et bien dans le dossier Strauss-Kahn à New York.

QUELLES INFORMATIONS ONT éTé DONNéES ?

Lorsqu’il intervient devant la juge Melissa Jackson, le lundi 16 mai, pour s’opposer à la remise en liberté sous caution de DSK, John McConnell précise avoir obtenu «des informations supplémentaires [à propos de DSK] sur une base quotidienne concernant sa conduite et ses antécédents [«background» en anglais]». Il ajoute : «Certaines de ces informations comportent le fait qu’il a en réalité eu une conduite similaire à celle qui lui est reprochée par la plaignante à au moins une autre occasion.» Tout le monde spécule alors sur le fait que le bureau du procureur a eu vent de l’affaire Tristane Banon. Mais, selon les sources contactées par Libération, les «informations supplémentaires» dont fait part John McConnell vont plus loin. Lors des deux appels passés depuis les ministères français, des références auraient ainsi été faites à l’éventuelle implication de Dominique Strauss-Kahn «dans une affaire de prostitution dans le Nord de la France». Une référence claire à l’affaire du Carlton de Lille. Un dossier qui est pourtant couvert par le secret de l’instruction.

QUE SAVAIT-ON DE L’AFFAIRE DU CARLTON LE 15 MAI ?

Publiquement strictement rien. Ce n’est qu’au mois d’octobre que l’affaire est apparue dans la presse avec la révélation d’un réseau de prostitution lié à l’hôtel Carlton de Lille. Dans la foulée, le nom de Dominique Strauss-Kahn a été cité comme ayant participé à des parties fines avec des chefs d’entreprises et des policiers. Le 15 mai, les deux hauts fonctionnaires qui auraient conversé avec le procureur Vance ne peuvent donc prétendre avoir entendu parler de l’affaire du Carlton dans la presse…

A cette date, les juges de Lille, Stéphanie Ausbart et Mathieu Vigneau, enquêtent depuis le 28 mars sur un dossier de «proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteur et blanchiment». Tout est parti, un mois plus tôt, d’écoutes téléphoniques qui ont permis de mettre au jour un réseau de proxénétisme. Des cadres du Carlton et un proxénète résidant en Belgique sont vite dans le collimateur des enquêteurs mais, au 15 mai, aucune poursuite n’a été formellement engagée. Quant au nom de Dominique Strauss-Kahn, il apparaît littéralement dans la procédure, à travers de nouvelles écoutes, le 15 mai. Deux acteurs de l’affaire du Carlton commentent en effet ensemble l’épisode de la veille au Sofitel de New York.

En revanche, il est vraisemblable, que les policiers aient été de longue date au courant des relations de DSK avec certains milieux lillois. Bien avant que son nom n’apparaisse officiellement dans la procédure.

L’INTERVENTION EST-ELLE LéGALE ?

L’affaire du Carlton de Lille, comme toute information judiciaire est couverte par le secret de l’instruction. Au 15 mai, seuls les juges, le parquet et la police, ont connaissance de l’enquête. Aucune personne n’ayant été mise en examen, pas un seul avocat n’a pu avoir accès au dossier.

Toutefois, de façon parfaitement légale, le parquet de Lille a pu faire un rapport à sa hiérarchie, remonté à la chancellerie. De la même manière, comme dans tous les «dossiers signalés» (ce qui était le cas du Carlton), il est tout à fait plausible que les services de police aient rendu compte, dans le détail, de leurs investigations à la Direction générale de la police nationale (DGPN), place Beauvau.

Les cabinets des ministres de l’Intérieur et de la Justice pouvaient donc avoir connaissance de la procédure et de son «environnement», c’est-à-dire des développements à attendre de l’enquête.

Mais tous sont strictement soumis au secret de l’instruction avec interdiction de le violer sous peine de poursuites pénales… De surcroît, les échanges judiciaires entre Etats sont strictement soumis à des procédures d’entraide, très précises. S’il est avéré que des services de l’Etat ont parlé de l’affaire du Carlton à la justice américaine, le 15 mai, cette intrusion est donc totalement illégale.

LES QUESTIONS EN SUSPENS

Si Cyrus Vance Jr., le procureur de New York, confirme publiquement les coups de fil des deux ministères français, il renforcera le soupçon de la «surveillance» étroite dont faisait l’objet DSK par les services de renseignement. Le 28 avril, lors d’un déjeuner avec Libération, Strauss-Kahn disait redouter les mauvais coups et confiait avoir de fortes présomptions d’être surveillé. Au plus haut niveau et jusqu’à l’Elysée


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2011-12-10 13:38

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DSK : l’Etat français aggrave son cas
AnalyseEn appelant le bureau du procureur de New York pour lui livrer des informations concernant l’affaire du Carlton de Lille, deux hauts fonctionnaires français ont trangressé la loi.

Par ERIC DECOUTY

C’est une affaire dans l’affaire. Le soupçon d’une intervention de l’Etat français dans le scandale du Sofitel. Les faits sont simples. Comme Libération l’a révélé vendredi, deux hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay et du ministère de la Justice ont alerté, le 15 mai, les services du procureur de New York sur la possible implication de Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire du Carlton de Lille. Une démarche qui aurait eu une incidence directe sur l’incarcération de DSK, le lendemain, à la prison de Rikers Island.

Si les autorités françaises ont apporté vendredi un démenti vigoureux, les services du procureur de New York, n’ont nullement nié l’intervention de Paris, se contentant d’expliquer que «le dossier était protégé par le tribunal» américain (lire aussi page 4). Mais si cette affaire est susceptible d’éclairer d’une lumière crue certaines pratiques au plus niveau de l’Etat, elle n’est pas de nature à remettre en cause le fond du dossier du Sofitel.

L’intervention de deux ministères et les faits d’agression sexuelle reprochés à DSK contre Nafissatou Diallo constituent clairement deux chapitres distincts de l’histoire. L’intrusion de l’Etat dans la procédure américaine ne peut en aucun cas dédouaner l’ancien patron du FMI des accusations qui ont été portées contre lui. Elles ne peuvent également nourrir l’hypothèse d’un quelconque complot. En revanche, elles renforcent l’hypothèse de la surveillance étroite dont faisait l’objet le favori des sondages pour l’élection présidentielle. Et de la connaissance approfondie qu’avaient les services français de la vie privée de Dominique Strauss-Kahn.

Libération revient dans le détail sur les principales questions que posent les appels téléphoniques du dimanche 15 mai au bureau du procureur Cyrus Vance Jr.

QUI A TéLéPHONé LE 15 MAI ?

Selon nos informations, ce sont bien deux conseillers, l’un officiant au Quai d’Orsay et l’autre au ministère de la Justice, qui ont transmis des informations à John McConnell, l’adjoint du procureur Cyrus Vance Jr., le 15 mai, au lendemain de l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn.

Ces appels seraient intervenus «dans l’après-midi» (heure new-yorkaise), après que les avocats de Dominique Strauss-Kahn eurent négocié un accord avec le bureau du procureur pour sa remise en liberté, contre le versement d’une caution (250 000 dollars ou plus, le chiffre n’était pas définitivement fixé). Cet accord avait été obtenu à 16 heures, avant que le procureur ne change d’avis à 20 heures.

Longuement interrogés à plusieurs reprises par Libération, les deux conseillers ont démenti avoir passé ces coups de téléphone, et parlent de «manipulations et d’informations inventées». Mais ils suggèrent également «qu’on a pu utiliser leur ligne de téléphone». Il reste néanmoins troublant que leurs noms apparaissent bel et bien dans le dossier Strauss-Kahn à New York.

QUELLES INFORMATIONS ONT éTé DONNéES ?

Lorsqu’il intervient devant la juge Melissa Jackson, le lundi 16 mai, pour s’opposer à la remise en liberté sous caution de DSK, John McConnell précise avoir obtenu «des informations supplémentaires [à propos de DSK] sur une base quotidienne concernant sa conduite et ses antécédents [«background» en anglais]». Il ajoute : «Certaines de ces informations comportent le fait qu’il a en réalité eu une conduite similaire à celle qui lui est reprochée par la plaignante à au moins une autre occasion.» Tout le monde spécule alors sur le fait que le bureau du procureur a eu vent de l’affaire Tristane Banon. Mais, selon les sources contactées par Libération, les «informations supplémentaires» dont fait part John McConnell vont plus loin. Lors des deux appels passés depuis les ministères français, des références auraient ainsi été faites à l’éventuelle implication de Dominique Strauss-Kahn «dans une affaire de prostitution dans le Nord de la France». Une référence claire à l’affaire du Carlton de Lille. Un dossier qui est pourtant couvert par le secret de l’instruction.

QUE SAVAIT-ON DE L’AFFAIRE DU CARLTON LE 15 MAI ?

Publiquement strictement rien. Ce n’est qu’au mois d’octobre que l’affaire est apparue dans la presse avec la révélation d’un réseau de prostitution lié à l’hôtel Carlton de Lille. Dans la foulée, le nom de Dominique Strauss-Kahn a été cité comme ayant participé à des parties fines avec des chefs d’entreprises et des policiers. Le 15 mai, les deux hauts fonctionnaires qui auraient conversé avec le procureur Vance ne peuvent donc prétendre avoir entendu parler de l’affaire du Carlton dans la presse…

A cette date, les juges de Lille, Stéphanie Ausbart et Mathieu Vigneau, enquêtent depuis le 28 mars sur un dossier de «proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteur et blanchiment». Tout est parti, un mois plus tôt, d’écoutes téléphoniques qui ont permis de mettre au jour un réseau de proxénétisme. Des cadres du Carlton et un proxénète résidant en Belgique sont vite dans le collimateur des enquêteurs mais, au 15 mai, aucune poursuite n’a été formellement engagée. Quant au nom de Dominique Strauss-Kahn, il apparaît littéralement dans la procédure, à travers de nouvelles écoutes, le 15 mai. Deux acteurs de l’affaire du Carlton commentent en effet ensemble l’épisode de la veille au Sofitel de New York.

En revanche, il est vraisemblable, que les policiers aient été de longue date au courant des relations de DSK avec certains milieux lillois. Bien avant que son nom n’apparaisse officiellement dans la procédure.

L’INTERVENTION EST-ELLE LéGALE ?

L’affaire du Carlton de Lille, comme toute information judiciaire est couverte par le secret de l’instruction. Au 15 mai, seuls les juges, le parquet et la police, ont connaissance de l’enquête. Aucune personne n’ayant été mise en examen, pas un seul avocat n’a pu avoir accès au dossier.

Toutefois, de façon parfaitement légale, le parquet de Lille a pu faire un rapport à sa hiérarchie, remonté à la chancellerie. De la même manière, comme dans tous les «dossiers signalés» (ce qui était le cas du Carlton), il est tout à fait plausible que les services de police aient rendu compte, dans le détail, de leurs investigations à la Direction générale de la police nationale (DGPN), place Beauvau.

Les cabinets des ministres de l’Intérieur et de la Justice pouvaient donc avoir connaissance de la procédure et de son «environnement», c’est-à-dire des développements à attendre de l’enquête.

Mais tous sont strictement soumis au secret de l’instruction avec interdiction de le violer sous peine de poursuites pénales… De surcroît, les échanges judiciaires entre Etats sont strictement soumis à des procédures d’entraide, très précises. S’il est avéré que des services de l’Etat ont parlé de l’affaire du Carlton à la justice américaine, le 15 mai, cette intrusion est donc totalement illégale.

LES QUESTIONS EN SUSPENS

Si Cyrus Vance Jr., le procureur de New York, confirme publiquement les coups de fil des deux ministères français, il renforcera le soupçon de la «surveillance» étroite dont faisait l’objet DSK par les services de renseignement. Le 28 avril, lors d’un déjeuner avec Libération, Strauss-Kahn disait redouter les mauvais coups et confiait avoir de fortes présomptions d’être surveillé. Au plus haut niveau et jusqu’à l’Elysée


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2011-12-10 13:39

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Par ERIC DECOUTY

C’est une affaire dans l’affaire. Le soupçon d’une intervention de l’Etat français dans le scandale du Sofitel. Les faits sont simples. Comme Libération l’a révélé vendredi, deux hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay et du ministère de la Justice ont alerté, le 15 mai, les services du procureur de New York sur la possible implication de Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire du Carlton de Lille. Une démarche qui aurait eu une incidence directe sur l’incarcération de DSK, le lendemain, à la prison de Rikers Island.

Si les autorités françaises ont apporté vendredi un démenti vigoureux, les services du procureur de New York, n’ont nullement nié l’intervention de Paris, se contentant d’expliquer que «le dossier était protégé par le tribunal» américain (lire aussi page 4). Mais si cette affaire est susceptible d’éclairer d’une lumière crue certaines pratiques au plus niveau de l’Etat, elle n’est pas de nature à remettre en cause le fond du dossier du Sofitel.

L’intervention de deux ministères et les faits d’agression sexuelle reprochés à DSK contre Nafissatou Diallo constituent clairement deux chapitres distincts de l’histoire. L’intrusion de l’Etat dans la procédure américaine ne peut en aucun cas dédouaner l’ancien patron du FMI des accusations qui ont été portées contre lui. Elles ne peuvent également nourrir l’hypothèse d’un quelconque complot. En revanche, elles renforcent l’hypothèse de la surveillance étroite dont faisait l’objet le favori des sondages pour l’élection présidentielle. Et de la connaissance approfondie qu’avaient les services français de la vie privée de Dominique Strauss-Kahn.

Libération revient dans le détail sur les principales questions que posent les appels téléphoniques du dimanche 15 mai au bureau du procureur Cyrus Vance Jr.

QUI A TéLéPHONé LE 15 MAI ?

Selon nos informations, ce sont bien deux conseillers, l’un officiant au Quai d’Orsay et l’autre au ministère de la Justice, qui ont transmis des informations à John McConnell, l’adjoint du procureur Cyrus Vance Jr., le 15 mai, au lendemain de l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn.

Ces appels seraient intervenus «dans l’après-midi» (heure new-yorkaise), après que les avocats de Dominique Strauss-Kahn eurent négocié un accord avec le bureau du procureur pour sa remise en liberté, contre le versement d’une caution (250 000 dollars ou plus, le chiffre n’était pas définitivement fixé). Cet accord avait été obtenu à 16 heures, avant que le procureur ne change d’avis à 20 heures.

Longuement interrogés à plusieurs reprises par Libération, les deux conseillers ont démenti avoir passé ces coups de téléphone, et parlent de «manipulations et d’informations inventées». Mais ils suggèrent également «qu’on a pu utiliser leur ligne de téléphone». Il reste néanmoins troublant que leurs noms apparaissent bel et bien dans le dossier Strauss-Kahn à New York.

QUELLES INFORMATIONS ONT éTé DONNéES ?

Lorsqu’il intervient devant la juge Melissa Jackson, le lundi 16 mai, pour s’opposer à la remise en liberté sous caution de DSK, John McConnell précise avoir obtenu «des informations supplémentaires [à propos de DSK] sur une base quotidienne concernant sa conduite et ses antécédents [«background» en anglais]». Il ajoute : «Certaines de ces informations comportent le fait qu’il a en réalité eu une conduite similaire à celle qui lui est reprochée par la plaignante à au moins une autre occasion.» Tout le monde spécule alors sur le fait que le bureau du procureur a eu vent de l’affaire Tristane Banon. Mais, selon les sources contactées par Libération, les «informations supplémentaires» dont fait part John McConnell vont plus loin. Lors des deux appels passés depuis les ministères français, des références auraient ainsi été faites à l’éventuelle implication de Dominique Strauss-Kahn «dans une affaire de prostitution dans le Nord de la France». Une référence claire à l’affaire du Carlton de Lille. Un dossier qui est pourtant couvert par le secret de l’instruction.

QUE SAVAIT-ON DE L’AFFAIRE DU CARLTON LE 15 MAI ?

Publiquement strictement rien. Ce n’est qu’au mois d’octobre que l’affaire est apparue dans la presse avec la révélation d’un réseau de prostitution lié à l’hôtel Carlton de Lille. Dans la foulée, le nom de Dominique Strauss-Kahn a été cité comme ayant participé à des parties fines avec des chefs d’entreprises et des policiers. Le 15 mai, les deux hauts fonctionnaires qui auraient conversé avec le procureur Vance ne peuvent donc prétendre avoir entendu parler de l’affaire du Carlton dans la presse…

A cette date, les juges de Lille, Stéphanie Ausbart et Mathieu Vigneau, enquêtent depuis le 28 mars sur un dossier de «proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteur et blanchiment». Tout est parti, un mois plus tôt, d’écoutes téléphoniques qui ont permis de mettre au jour un réseau de proxénétisme. Des cadres du Carlton et un proxénète résidant en Belgique sont vite dans le collimateur des enquêteurs mais, au 15 mai, aucune poursuite n’a été formellement engagée. Quant au nom de Dominique Strauss-Kahn, il apparaît littéralement dans la procédure, à travers de nouvelles écoutes, le 15 mai. Deux acteurs de l’affaire du Carlton commentent en effet ensemble l’épisode de la veille au Sofitel de New York.

En revanche, il est vraisemblable, que les policiers aient été de longue date au courant des relations de DSK avec certains milieux lillois. Bien avant que son nom n’apparaisse officiellement dans la procédure.

L’INTERVENTION EST-ELLE LéGALE ?

L’affaire du Carlton de Lille, comme toute information judiciaire est couverte par le secret de l’instruction. Au 15 mai, seuls les juges, le parquet et la police, ont connaissance de l’enquête. Aucune personne n’ayant été mise en examen, pas un seul avocat n’a pu avoir accès au dossier.

Toutefois, de façon parfaitement légale, le parquet de Lille a pu faire un rapport à sa hiérarchie, remonté à la chancellerie. De la même manière, comme dans tous les «dossiers signalés» (ce qui était le cas du Carlton), il est tout à fait plausible que les services de police aient rendu compte, dans le détail, de leurs investigations à la Direction générale de la police nationale (DGPN), place Beauvau.

Les cabinets des ministres de l’Intérieur et de la Justice pouvaient donc avoir connaissance de la procédure et de son «environnement», c’est-à-dire des développements à attendre de l’enquête.

Mais tous sont strictement soumis au secret de l’instruction avec interdiction de le violer sous peine de poursuites pénales… De surcroît, les échanges judiciaires entre Etats sont strictement soumis à des procédures d’entraide, très précises. S’il est avéré que des services de l’Etat ont parlé de l’affaire du Carlton à la justice américaine, le 15 mai, cette intrusion est donc totalement illégale.

LES QUESTIONS EN SUSPENS

Si Cyrus Vance Jr., le procureur de New York, confirme publiquement les coups de fil des deux ministères français, il renforcera le soupçon de la «surveillance» étroite dont faisait l’objet DSK par les services de renseignement. Le 28 avril, lors d’un déjeuner avec Libération, Strauss-Kahn disait redouter les mauvais coups et confiait avoir de fortes présomptions d’être surveillé. Au plus haut niveau et jusqu’à l’Elysée