Non au parc éolien sur le plateau remarquable d'Innimond


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/ #3597 Fan des énergies renouvelables, je suis devenu anti-éolien

2015-06-15 19:00

Il s’adresse à tous ceux « qui n’osent se défendre de peur de passer pour des emmerdeurs ». Le témoignage de ce militant anti-éolien en réaction à notre enquête sur les mots que souffle le lobby anti-éolien à ses sympathisants raconte comment cet écolo de cœur en est venu à créer le Collectif Allier Citoyen, qui s’oppose aux projets d’éoliennes.

Il n’est pas nécessaire d’être pronucléaire, retraité, avoir une résidence secondaire et plein d’argent pour ne pas vouloir subir des éoliennes industrielles de 150 mètres de haut.

J’habite avec ma femme et mes filles dans un petit village de l’Allier. Tout le monde dit que cet endroit est préservé : la nature est encore visible à perte de vue. C’est ce que nous sommes venus chercher, le calme, la tranquillité. Loin des villes, de la pollution.

Ce choix a un prix : peu de travail en milieu rural, des kilomètres pour voir un médecin, acheter à manger, emmener nos enfants à l’école, voir nos amis. Peu de loisirs : pas de théâtre, de musée, les cinémas sont à 35 kilomètres... en bref, bien pour les vacances mais un vrai choix de vie. Nous l’assumons, sans nous plaindre.

J’ai travaillé dans les énergies renouvelables pendant une vingtaine d’années. J’ai commencé par installer mon premier chauffage solaire chez un client, depuis, j’ai fait la promotion et l’installation de chaudières bois, pompes à chaleur, solaires photovoltaïques, poêles à bois avec bouilleur, appareils de traitement de l’eau « naturelle ».

Actuellement, je travaille dans un centre de traitement des déchets qui utilise des filières « propres », par conviction.

En janvier 2009, quand j’apprends qu’ils vont installer des éoliennes industrielles en face de notre maison, ma première réaction est de penser « c’est une bonne chose, ça participe à la protection de la planète ». Puis un voisin me dit de consulter le site de la Fédération Environnement Durable (FED), et là, je ne décroche plus, je me mets à me poser plein de questions.

Je décide de visiter des parcs pour me forger ma propre opinion, durant une semaine je parcours l’Aveyron, la Haute-Loire, je descends dans le Sud. Pour tout vous dire, durant cette semaine, je suis parcouru par un sentiment que je ne connaissais pas :

  • Mon côté « écolo » me pousse à dire que c’est nécessaire
  • Ma perception de ce qui m’entoure, cette impression de voir toujours les mêmes paysages

A mon retour, je contacte plusieurs personnes sur le département qui ont commencé avant moi à s’intéresser à l’éolien. Ils ont tous de bonnes raisons de ne pas vouloir de cette industrie aux portes de leurs maisons :

  • Le bruit
  • La perte de valeur de leur maison (tout le travail d’une vie)
  • Le coût pour les consommateurs
  • Les dangers de proximité,
  • La façon de faire des promoteurs
  • L’impact sur la santé
  • Le changement radical de leur environnement
  • Le fait de leur imposer « ça », sans tenir compte de leur avis
  • Le refus de nos élus d’évoquer les raisons de leur choix

Sur ce dernier point, quand je dis « évoquer », je suis gentil : je devrais plutôt dire la peur de dire que leur seule motivation, c’est l’argent.