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/ #2384 ___Trudeau et la sémantique primaire.

2016-04-02 14:46

 

 

Vendredi,  25  mars  2016  -  Journal  de  Montréal 

 

 

Denise   Bombardier

 

 

Le   pouvoir   des   islamistes

 

 

Ni la démocratie, paradis des libertés, ni les régimes tyranniques ou autoritaires comme au Yémen, en Turquie, au Maroc ou en Russie ne sont capables d’arrêter le terrorisme islamiste. Le djihadisme triomphe donc à la grandeur de la planète. L’Europe en particulier est atteinte dans son cœur, son esprit et son corps.

Durant la Seconde Guerre mondiale, une guerre traditionnelle entre États, d’exceptionnels dirigeants politiques ont incarné la résistance aux nazis. Churchill, Roosevelt et de Gaulle avaient compris, eux, le cataclysme qui s’abattait sur l’humanité tout entière. Sans ces trois hommes qui ont refusé de se soumettre, les deux premiers, à la politique d’apaisement et le troisième à la défaite de la France en 1940, le monde occidental aurait été écrasé sous les bottes nazies.

Le mot «guerre» prend un autre sens, mais s’applique encore malgré ce qu’affirme­­ Trudeau, l’adepte de la sémantique­­ primaire. Les fous d’Allah traversent les frontières, se terrent dans nos pays, usent de nos droits et passent à l’acte au moment qu’ils jugent opportun.

Partisanerie politique

Les politiciens chez nous comme ailleurs sont impuissants face aux porteurs de mort. Ils nous invitent à résister à la haine, à la terreur, et se font les chantres de nos libertés bafouées. Plusieurs ne résistent pas à la politicaillerie. Les intérêts partisans prennent alors le pas sur la sécurité de l’État.

Chez nous, Justin Trudeau s’indigne en limitant ses blâmes au terrorisme en général, s’abstenant de le qualifier d’islamiste, même si c’est exclusivement de ce dernier qu’il s’agit. Son action contre les djihadistes est plus que timide. En février dernier, il a abrogé la loi votée par Stephen Harper sur la déchéance de nationalité des binationaux condamnés pour terrorisme ou crimes contre l’intérêt national.

Pierre Elliott Trudeau avait, lui, aboli les libertés civiles au Canada en octobre 1970 alors qu’une poignée de felquistes avait kidnappé un diplomate anglais et un ministre libéral. Qu’aurait fait le père de Justin en réaction aux djihadistes binationaux­­ condamnés au Canada? Poser­­ la question, c’est y répondre.

Le prix de la surveillance

La démocratie est donc impuissante. Les pays qui s’en réclament ne sont pas équipés pour surveiller tous ces jeunes islamistes, radicalisés par des imams fanatisés et qui circulent librement dans nos contrées. Nos pays n’ont pas les moyens matériels qu’imposerait une surveillance généralisée. Les coûts de la sécurité au quotidien sont pharaoniques. On parle de milliards de dollars.

Toutes les grandes villes sont le terrain privilégié pour ces terroristes. Ceux qui se vantent de ne pas avoir peur, qui se croient à l’abri estimant que ça n’arrivera qu’aux autres et ailleurs, sont des têtes heureuses. Il en existe une proportion très importante au Canada. Ce sont les mêmes qui aiment à qualifier d’«agités islamophobes» qui sèmeraient l’intolérance ceux qui sont moins optimistes.

Diviser pour régner, c’est aussi ce que comprennent ces tueurs qu’attendent les vierges dans leur paradis infernal.

 
Denise   Bombardier
 

 

http://www.journaldemontreal.com/ 2016/03/25/le-pouvoir-des-islamistes