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2012-02-19 21:20

 DISCOURS  À  PÉKIN TRADUIT EN FRANÇAIS


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Discours DSK Pékin en français
Je tiens d’abord à vous remercier de m’avoir invité ici, pour parler à Pékin. C’est un moment important, et c’est surtout un très bon endroit pour parler de la crise de l’économie mondiale.
Comme chacun sait, la crise actuelle a des causes lointaines et des causes plus proches. La crise en Europe est liée au niveau de la dette. J’y reviendrai plus tard.

1. Mais commençons par le problème structurel.

1.1. Nous vivons un changement radical dans l’économie mondiale.
la mondialisation, qui est un fait et une «donnée», une partie de la façon dont nous vivons, mais nous vivons la fin d’une période singulière.
Pendant des siècles, je pourrais dire des millénaires, le pouvoir économique a été fortement corrélé avec la quantité de main-d’œuvre existante. Bien sûr, l’innovation et la technologie aux mains de quelques uns pouvaient modifier temporairement l’équilibre du pouvoir, mais après une courte période de temps ces nouvelles technologies étaient disponibles pour tous, et l’équilibre était rétabli.
• Toutefois, ces deux derniers siècles ont été une exception historique à cette règle. Pour la première fois de l’histoire de l’humanité, certains pays, une petite proportion du total, ont réussi à garder pour eux-mêmes la nouvelle technologie qu’ils avaient inventée ou adaptée, et ils l’ont utilisée pour dominer le monde. L’histoire globale du 19e et 20e siècles est une histoire de la domination occidentale basée sur des technologies propriétaires. Ce fut également le cas pour les industriels ainsi que pour les technologies militaires

• Cette période, cette singularité, touche à sa fin. Nous sommes de retour à la tendance à long terme. Les technologies ne peuvent être conservées, le secret n’existe plus. L’éducation, les transferts de technologie volontaires, la circulation des personnes, et aussi l’espionnage industriel (y compris l’utilisation de l’Internet) ont contribué à répandre l’information.
Bien sûr, ce processus ne se déroule pas rapidement. Il faut du temps pour revenir à la normale, le processus de changement peut prendre plusieurs décennies. Mais le mouvement ne peut pas être arrêté. Nous pouvons envisager la fin de l’ère de l’exception technologique.

1.2. Cela signifie-t-il la fin de la période de domination par les économies avancées?

• Est-ce que cela signifie que les grands pays, comme la Chine ou l’Inde, vont inexorablement devenir les superpuissances des décennies à venir? Peut-être, mais la technologie seule ne suffit pas pour accomplir cette transition. L’ensemble de la société doit être en mesure de tirer profit du processus d’innovation. La diffusion de l’innovation dans toute l’économie repose sur l’existence d’une société plus inclusive, où la créativité peut s’épanouir. Il est peu probable que les anciennes politiques de technologie axée sur l’état seront appropriées à ce second défi. La success story américaine repose sur la technologie ainsi que l’entrepreneuriat, qui à son tour exige de la créativité débridée.

Voilà donc ce qui est en jeu aujourd’hui. Pendant deux siècles, nous avons connu une situation incroyablement bizarre où certains pays (dont l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et, bien sûr, les Etats-Unis) ont pu jouer un rôle démesuré en dépit du fait qu’ils représentaient une faible partie de la population et de la superficie du globe. (Cela est vrai même pour les Etats-Unis).
• Combien de temps cela prendra pour revenir à la normalité? Je ne sais pas. Mais ça va arriver. Et qui va prendre la tête? Probablement les pays ayant les plus fortes populations, comme cela a toujours été le cas;
à condition qu’ils soient en mesure de rattraper leur retard sur le plan technologique (et personnellement je n’ai guère de doute à ce sujet), et peuvent développer un modèle de société inclusif et suffisamment libre pour stimuler la créativité. Ceci est le réel défi. Ces deux tâches sont les deux clés d’égale importance qui permettront d’accéder à la meilleure compétitivité.
C’est la compétitivité qui est vraiment la question de l’économie mondiale, aussi longtemps que les liens entre les différentes parties de l’économie mondiale fonctionnent bien.
Ces liens ont un nom – le système monétaire international (SMI)

2. Cela m’amène à mon second point. Est-ce que le SMI (IMS en anglais NDLR) fonctionne correctement? Et sinon, que doit-on faire pour l’améliorer?

Ceux qui contestent mon affirmation que l’IMS n’a pas un fonctionnement optimal utilisent les arguments suivants: Ils disent que, après tout:
- l’ IMS actuel a permis des progrès remarquables dans l’économie mondiale, ainsi que l’intégration financière.
- A favorisé une forte croissance mondiale du niveau de vie.
- A récemment survécu à une crise financière mondiale aux proportions historiques.

Je réponds que ce système a également présenté des symptômes d’instabilité, comme on le voit par:
- Les crises fréquentes, la persistance de déséquilibres des comptes courants et des taux de change très instables.
- Les flux de capitaux volatils et la volatilité des devises.

Ces symptômes d’instabilité ont été – de surcroit – la source de tensions qui, si aucune réponse n’est apportée, vont menacer les progrès de la mondialisation. Nous devons nous attaquer aux causes profondes de ces instabilités.

Quelles sont ces causes ? J’en vois quatre:
- l’absence de mécanismes efficaces d’ajustement mondial,
- la volatilité des flux de capitaux,
- l’accès limité aux liquidités mondiales,
- la faiblesse de l’offre de «sécurité» globale, quelle que soit la classe d’actifs.

2.1. Comment pouvons-nous promouvoir un ajustement mondial efficace?

La coopération est une réponse évidente. Ce fut le cas pendant la crise de 2008, mais l’élan est aujourd’hui disparu, malgré les efforts déployés par le FMI et le G20.
La surveillance du FMI devrait être un instrument clé dans la promotion effective d’un ajustement global. Mais en pratique cela n’a pas toujours été le cas. Pourquoi? La conception de l’IMS n’est pas seule coupable, les pays (sauf pour la politique de taux de change) n’ont aucune obligation de rendre leurs politiques compatibles avec la stabilité systémique. Cela ne semble guère attractif dans notre monde interdépendant. Ainsi, les obligations multilatérales des pays devraient être renforcées, et aussi leur responsabilité en cas de non respect des règles établies.
Ces questions se posent tant au niveau mondial que régional, et notamment au niveau de l’UE.

2.2. Peut-on rendre plus surs les flux de capitaux entre pays?

La question est souvent présentée comme l’une des principales inquiétudes des économies émergentes. Cela est vrai, bien entendu, mais chaque décideur politique, dans chaque pays, devrait s’en préoccuper. La majeure partie des flux de capitaux transfrontaliers se produit entre économies avancées, et ces dernières années ont montré que les économies avancées ne sont pas à l’abri des bulles d’actifs et des effondrements associés à des flux importants de capitaux volatiles. Ceci suggère que le bon fonctionnement du SMI dépend avant tout de flux de capitaux transfrontaliers ordonnés.
Mais il n’y a aucune organisation en ce domaine: les flux sont pilotés par chaque pays selon des objectifs politiques (en matière monétaire, prudentielle et de comptes de capitaux) qui ont jusqu’à présent mis l’accent sur le seul objectif de stabilité intérieure.
Il est donc opportun de se poser la question de l’utilité d un « code de la route financier » mondial? Les flux entrants ne sont pas la seule question, on doit également garder à l’esprit les flux sortants. C’est la raison pour laquelle il y a un besoin urgent de coopération, que ce soit pour les pays sources ou pour les pays destinataires, (en gardant à l’esprit le fait que la plupart des pays sont à la fois sources et destinataires). Que signifie le terme «coopération»? Nous avons besoin de mécanismes de coordination des macro-politiques en temps de crise, tout comme nous l’avons fait en 2009. Pourquoi ne pas mettre en place des mécanismes de coordination entre pays sources et pays destinataires de capitaux ? C’est précisément le type de coopération internationale que les fondateurs du FMI avaient en tête.

2.3 Comment peut-on améliorer la liquidité mondiale ?

C’est la question du « filet de sécurité financier mondial » que le FMI et le Gouvernement Coréen ont soulevé durant la rencontre du G20 à Séoul en Novembre 2010.
Depuis la crise de 2008, nous avons parcouru un long chemin en améliorant les provisions de liquidité en période d’extrême volatilité. Les banques centrales ont fait leur travail et les ressources du FMI ont augmenté de façon significative.

Mais la taille de la production mondiale, le volume du commerce et des flux de capitaux rendent insignifiantes les ressources du fond. Elles doivent être augmentées de façon conséquente. En l’absence de ressources du FMI correctement dimensionnées pour ce défi, beaucoup de pays, à juste titre, ne sont pas convaincus que le filet de sécurité mondial est assez résistant. Donc l’accumulation couteuse de réserves continue.

Que peut-on faire d’autre ?

Une importante voie à explorer est le renforcement des partenariats financiers régionaux : par exemple l’UE, ou l’initiative de Chang Mai (CMI).
Une autre voie possible est d’améliorer les prévisions de mise à disposition de liquidités systémiques au lieu de laisser cette tâche exclusivement aux banques centrales, qui ont toujours à faire face à la contradiction entre objectifs nationaux et objectifs mondiaux.

2.4. Comment favoriser la diversification des actifs de réserve?

La demande de classes d’actifs mondiaux sûrs a augmenté plus rapidement que l’offre. Ceci reflète le fait que les actifs monétaires mondiaux et financiers sont moins diversifiés en termes de devises que ne l’est le PIB mondial. Il serait possible d’améliorer la stabilité du système en encourageant une plus grande utilisation internationale des devises autres que les 4 monnaies actuellement présentes dans le panier du DTS (Droits de Tirages Spéciaux). Un système multipolaire ne serait en aucun cas un problème. Il pourrait y avoir également d’autres changements utiles à considérer pour les DTS , y compris :

-L’augmentation de stock mondial de DTS afin de répondre à la demande de réserves de précaution

-L’utilisation des DTS comme référence pour le commerce mondial, ainsi que pour libeller les actifs financiers.

-L’émission d’obligations libellées en DTS par les pays souverains et les institutions financières internationales ;

-Et même si c’est une « Idée Folle », comme je l’appelle, l’émission d’obligations en DTS sur les marchés publics. L’idée est que le FMI émette ses propres obligations libellées en DTS afin d’augmenter ses ressources propres, créant « de facto » un nouveau marché en DTS.
Sur cette voie nous rencontrerons un nombre important de difficultés techniques. Mais le principal obstacle demeure la nécessité d’une avancée majeure en matière de coordination des politiques internationales.

Pour conclure cette section, je dirais que le SMI actuel n’est pas inefficace mais qu’il possède de sérieuses failles. Si elles sont laissées en l’état, elles rendent le système entier vulnérable.

3. Abordons mon dernier point, l’épicentre de la crise actuelle : La dette de la zone Euro

3.1 Cette crise est bien sûr une crise de la dette.

Mais c’est plus encore une crise de la croissance, du secteur bancaire, et pour certains pays, de la compétitivité.

Le niveau élevé de dette publique serait un problème en soi, même si le ratio d’endettement Européen est à un niveau similaire à celui des Etats-Unis. Mais la particularité de la faiblesse structurelle européenne vient du fait que durant les années de forte croissance, les bénéfices ont été dépensés plutôt qu’utilisés pour réduire la dette. Donc la question est de savoir si oui ou non, les principaux pays Européens seront capables de réduire leur niveau de dette en utilisant les ressources provenant de leur future croissance ? Et encore davantage, s’il y aura réellement croissance ? Les perspectives ne sont pas bonnes, c’est le moins que l’on puisse dire.

3.2 Au dessus du problème de la dette, nous observons le problème de la mise en place d’une politique d‘austérité, alors que les politiques d’austérité, qui semblent être l’actuel « mantra» européen serviront à rendre le ratio d’endettement pire et non meilleur.
Ajoutez à cela un secteur financier qui n’a toujours pas été assaini, qui est en outre, menacé par la détention d’importants montants de dette publique d’une valeur douteuse, et qui, en se conformant aux exigences basées sur les ratios en capital de Bâle III, est en pratique, en train de réduire la valeur du dénominateur (Consentir moins de prêts) plutôt que d’augmenter celle du numérateur (Recapitaliser) et vous avez une parfaite tempête. Tempête qui assaille en ce moment les économies de la zone Euro.

3.3 Dans ce contexte, la position des leaders politiques Européens a, d’abord, été le déni du problème.

Le FMI n’était pas au départ le bienvenu car les européens croyaient qu’ils étaient capables de résoudre le problème eux-mêmes. Puis, Ils semblaient avoir parcouru un long chemin quand il apparût, en Mai 2009, que le FMI n’était pas seulement utile mais essentiel. Mais le FMI a été traité à ce moment là comme un partenaire junior, et quand le Fond argumenta que l’échéance de l’emprunt grec devait être plus longue et le taux d’intérêt plus bas, de façon à ne pas ‘tuer’ la croissance, son point de vue ne prévalut pas.

Chacun des leaders européens se concentra sur le niveau de la dette, et personne ne voulut porter une attention suffisante au problème de compétitivité – la clé réelle de la croissance.

Comme c’est souvent le cas, le problème de la solvabilité à long terme fut occulté par le problème de la liquidité à court terme. L’attention a été portée sur l’issue la plus facile politiquement, aux dépens du problème fondamental. Les leaders politiques étaient dans le déni. Ils y sont toujours.

Parce que des erreurs politiques ont été commises par les gouvernements grecs (et cela est également vrai pour d’autres pays au delà de la Grèce, comme le Portugal), des milliards d’Euros ont été perdus. Mais la responsabilité de cette perte ne peut pas être uniquement attribuée à ces pays.

La surveillance de la zone euro a été remise en cause par ce qui s’est passé, ainsi que, dans une certaine mesure, la surveillance du FMI. Par conséquent, Il est tout simplement équitable de partager le coût entre tous les membres de la zone. C’est la meilleure chose à faire. Ce n’est pas simplement équitable, c’est également réaliste. Il est en effet tout à fait irréaliste de penser que l’autre choix peut en tout cas, fonctionner. La perte est trop importante pour être remboursée par la seule Grèce.

L’autre alternative, comme le PIB de la Grèce ne représente que 2% du PIB de la zone euro, est que les coûts peuvent être partagés entre tous les membres de l’UE, même si ce n’est pas sans douleur.

Mais l’idée de base, le choix initial retenu n’a pas été cela. La zone euro n’a pas été considérée comme une zone de solidarité, comme toute union monétaire devrait l’être. Il a été demandé aux Grecs de payer pour leurs erreurs, de payer des intérêts supérieurs au coût des emprunts réalisés par les partenaires européens.

Pourquoi ? Parce que personne ne voulait reconnaitre la perte même si les résultats du déni pouvaient être, et ont été, d’accroitre cette perte.

Les pays européens sont maintenant en train de passer d’une alternative à l’autre, d’un sommet de la dernière chance à l’autre, n’acceptant ou ne reconnaissant toujours pas leurs pertes, ne permettant pas à la croissance de redémarrer, et par conséquent, échouant à restaurer la confiance en l’avenir.

3.4 Le dernier épisode à Bruxelles, le 9 Décembre, a juste été un exemple de plus, dépeçant jour après jour les restes de confiance que les investisseurs et les prêteurs potentiels peuvent avoir dans les capacités des politiciens à résoudre la crise.

Sur le court terme, le plan de Bruxelles ne résout pas le problème de liquidité

Le rôle de la BCE est toujours celui défini dans le traité. Il est juste de dire que la BCE a bien joué jusqu’à maintenant, mais la BCE reste la seule banque qui n’est pas un prêteur de dernier ressort.

Or, Le risque est un risque de défaut, et non pas un risque de monétisation.

Le scénario inverse peut encore se produire. Il est possible que, face à une crise imminente de la zone euro bancaire, et devant la nécessité de refinancement de la dette d’Etat, la BCE puisse simplement décider d‘utiliser la « planche à billet » par des mesures non conventionnelles et d’agir comme une quasi réserve fédérale. Si la zone est vraiment au bord de la falaise, ce ne sera pas mauvais. Mais bien sûr cette politique aura d’autres inconvénients importants, et ne résoudra aucun des problèmes structurels. La falaise s’éloignera mais ne disparaitra pas.

Pour essayer d’éviter cela, un pare-feu (SFES + FME + FMI) de près de un trillion d’euro (sans effet de levier) a été annoncé, mais les 500 Milliards Euro de la FME n’existeront pas avant au moins six mois, ce qui est trop lointain.

-Les 200 Milliards d’Euros qui sont supposés venir du FMI sont dans les limbes tant que la Bundesbank argumentera qu’elle ne peut pas accepter sans l’implication des Etats Unis, ce qui n’arrivera pas.

- un possible complément pourrait venir des pays asiatiques qui sont prêts à apporter leur aide, parce qu’ils comprennent que diminuer le commerce et réduire les opérations à effet de levier des banques européennes est en train de porter atteinte à leurs économies. Mais la contrepartie demandée sera probablement dans le domaine des quotas et la répartition des voix à la direction du FMI, et là, nous faisons face à un nouveau déni européen.

Concernant le long terme, ce n’est pas tellement mieux.

Ce dont a besoin la zone euro est d’une vraie union fiscale. Il n’est pas nouveau que l’euro soit toujours « assis au milieu de la rivière ». Une union monétaire sans un budget central n’a tout simplement aucun sens. La question a été abondamment discutée en 1998 au lancement de l’euro mais sans accord sur une résolution.

Durant la première partie de la dernière décade, plutôt calme, le radeau a survécu confortablement sur une mer placide, mais avec la récente tempête il apparaît que le radeau n’est pas suffisamment robuste pour éviter de couler.

Ce dont la zone euro a besoin est à la fois d’un marché obligataire uni et d’une union fiscale, avec des institutions centrales fortes, et non d’un « pacte de super stabilité » Mais ce qui a été mis en place est seulement un « pacte de super stabilité » , comme Jens Weidmann, le Président de la Bundesbank l’expliqua clairement récemment. Ceci est peut être une bonne nouvelle pour la politique intérieure allemande, mais une très mauvaise nouvelle pour la population européenne.

Même le pacte de super stabilité est boiteux. La règle dite d’Or est source de confusion, car elle a déjà été interprétée et définie de plusieurs manières différentes et parce que le processus d’application des sanctions n’est pas clair.

Laissez-moi poser une question directe. Que pensez vous qu’il se passera si un pays refuse de payer ? Et s’il paye, ceci sera manifestement pro-cyclique. Ne vous méprenez pas sur mes propos. Je ne dis pas que les règles sont inutiles, mais ce qui rend la règle allemande crédible en Allemagne est que l’homme de la rue pense que cette règle est bonne, pas le fait que la règle est bonne en elle-même. Ainsi, je crains que la même règle transposée dans un autre pays de la zone Euro ne rencontrerait pas la même légitimité ni le même respect de la part de l’homme ou la femme de la rue des villes et des pays à l’Est, à l’Ouest et au Sud de Francfort.

4 Donc ou en sommes-nous ?

Aucun des problèmes principaux n’a été résolu : pas de budget central, pas de centre institutionnel, pas de prêteur de dernier recours, pas de politique monétaire globale (ce qui aurait aidé à résoudre le problème de compétitivité si l’inflation était comparativement plus faible chez le débiteur et les pays à problème), sans parler du manque de mobilité de ceux qui sont la force de travail.

La seule bonne nouvelle est que les Eurobonds (Euro -obligations) n’ont pas été bannis. Ceci est utile, même s’ils ne représentent qu’un outil parmi d’autres et non l’étape politique essentielle qui est nécessaire.

L’incapacité à gérer le cas Grec et d’autres cas similaires révèle les faiblesses politiques Européennes fondamentales. Je n’adhère pas à l’argument qui dit que, si le cas Grec avait été résolu, le problème se serait reporté sur l’Italie, pour au moins une raison : l’économie italienne peut vivre avec les taux d’intérêts actuels pendant une assez longue période, grâce à la longue maturité de sa dette. Je pense que, si, pour une fois, la zone euro montre qu’elle a correctement compris le problème, les marchés devraient suivre. Mais pas avant. Les prêteurs ne reviendront pas en l’absence de cet acte de reconnaissance politique.

Jour après jour le choix devient plus clair.

Nous, européens, pouvons essayer de rester au milieu de la rivière, tentant de continuer à faire rouler une croissante boule de neige de dettes, en supportant inévitablement une longue période de faible croissance avec ses accompagnements de turbulences sociales. Ou bien, nous pouvons essayer, comme plusieurs commencent à le suggérer, de retourner sur la berge et d’accepter le démantèlement, premièrement de la zone euro, puis ensuite comme je le crois, de l’Union. Dans ce cas, notre avenir est voué au déclin et à la soumission envers nos puissants cousins d’outre mer. Ou bien nous pouvons décider de faire la traversée vers l’autre berge, et c’est la meilleure chose à faire. Cela veut dire, continuer à construire l’Union Européenne, et bien que nous puissions appartenir à la nation française, à la nation allemande ou, oserais-je dire, à la tribu britannique, vus par un monde globalisé, et en particulier depuis Pékin, où vous et moi sommes aujourd’hui, nous soyons considérés comme des européens. Ensuite, le défi ne sera plus technique, il sera démocratique.

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2012-02-19 21:23:56

 

Interview d'Anne Sinclair dans le quotidien espagnol El pais le  5  février 2012

http://db3.stb.s-msn.com/i/71/FD7564BDE4835E1B2616DD959CEE25.jpg...

 


El pais : le 7 mars prochain vous  publierez  un  livre sur  votre grand-père . Ce fut  un personnage  tr-s  important  pour vous ?

Anne Sinclair  : il a été l'ami et le marchand de  Picasso, Braque , Léger et Matisse et à beaucoup qu'il a contibué  à faire connaître et France et ailleurs Il a  quitté  la France  en  parce qu'il était  juif et  persécuté par  le Gouvernement de Vichy. Quand  il s'est  installé  à new York, une partie  importante de sa  colection a été dérobée par les  nazis et sa galerier est devenue  un  local de la Gestapo. Le livre raconte cette  histoire avec de  brefs morceaux  impressionistes : c'est  mon  hommage  et d'une certaine manière  une revanche  , un retour à cette  identité qui  jusqu'à maintenant était  plus tournée  vers le  journalisme que vers l'art  moderne .

EP- A l'université vous avez  étudié le  Droit , Quand avez  vous senti l'appel du  journalisme ?

AS -Depuis  l'êge de  10 ans je voulais être journaliste et je crois que  pour  moi cela  signifiait aider les autres et comprendre le monde . Mais  j'ai étudié le Droit et le Sciences Politiques et je  n'ai  jaùmais fait de reportages ou d'investigations. Soudain je me suis retrouvé presque par hasard à la radio et ensuite  à la télévision  où j'aie la chance de me faire  une  place  à  une époque  où il n'y avait pas de femmes dirigeant  des  programmes  politiques. Pendant  13 ans j'ai  produit et présenté 7/7 le rendez vous politique du dimanche soir . Le programme a  eu  un grand succès , avec une audience de  10 à 12 millions de personnes et j'ai eu la chance de  gagner  quatre  7 d'or .

EP: et vous vous  êtes convertie en mythe de la "superwoman" : famille  , enfant , réussite professionnelle....

AS: Comme toutes les femmes , j'ai essayé de concilier toutes les vies , sans y réussir toujours . Vie  professionnelle , famille avec marie et deux enfants ensuite six dans  une  famille recomposée...Comme toutes les femmes qui travaillent  j'ai fait ce que  je  pouvais ...

EP: Dans votre cas avec  plus de  moyens . Etant l'unique héritière de votre grand-père c'était  plus facile ..le salaire vous importait ?

AS : Je ne  me suis jamais considéré comme  l'héritière de la  famille et  j'ai essayé d'ignorer l'histoire de  mon grand  père . J'ai fait ma carrière seule et je  mesuis toujours sentie fière de  gagner  très  bien ma  vie . Je n'ai jamais dédaigné  mon salaire et je  n'ai  pas compté sur d'autres ressources.

EP: Et la collection ?

AS: On a dit que  j'avais  des centaines de  tableaux , mais ce  n'est pas vrai . J'ai seulement reçu une petite partie quand  ma  mère est décédée il y'a quelques années. mais mes parents  l'ont élevé toujours avec  l'idée que  je devais  gagner  ma  vie toute seule .

EP: vous avez abandonné  la télévision quand  votre mari a été  nommé  Ministre. ce fut  seulement  pour ne pas  vous retrouver en  conflit d'interêts ?

AS -Je ne  l'ai pas  fait parce que  j'étais  la  "femme de" si j'avais été la  "soeur de " j'aurais fait la  même chose . Mais  j'ai considéré - et c'est quelque chose de très  personnel, je ne veux donner  aucune  leçon, chacun fait ce qu'il veut  - que cela  supposait  une conflit  d'interêts J'ai toujours gardé  un ton très  libre , je posais les questions que  je voulais et je  ne voulais pas perdre cette  liberté en me risquant  à être vue comme  la "femme du ministre de l'economie "De  plus il y'avait   13 ans que le programme existait et je commençais  à m'ennuyer . Je savais qu'un  jour  ou l'autre je devrai quitter la  télévision et  j'ai  pensé qu'il valait  mieux le décider seule plutôt que  d'être  obligée de  le faire  . Ensuite j'ai créé la web de TF1 , qui n'existait  pas et  j'ai  fait  quelques  porgrammes culturels à la radio avant de quitter la france quand  mon ari est a  été  nommé directeur du FMI.

EP: Vous  êtes partie  à Washington en étant  un symbole  féministe, mais quand  vours  êtes revenue les féministes  vous  ont accusé de  trahison , indignées parce que vous  n'aviez pas abandonné  votre mari . Vous en avez souffert ?

AS : je suis aussi féministe que celles qui le proclament ! J'ai contribué  à ce que les femmes puissent exercer  un métier d'hommes . je me suis battue  et je continue  à me battre pour  l'égalité des salaires et des reponsabilités  et  je crois  être aussi féministe qu'une autre . En ce qui concerne ma vie  privée, cela  regarde   seulement   mon  mari et ma  famille et  à personne d'autre  Je ne  me permettrai pas de juger la  vie de quiconque et je revendique mon droit  à  conduire ma  vie comme  je  l'entends et sans que  personne s'en  mêle

EP-On a dit que vous  poussiez  DSK  à être candidat à l'élection  présidentielle parce que  vous r^eviez que la France ait le  premier  Président juif depuis Léon Blum  .Est ce  vrai ?

AS : On a dit tout et  n'importe  quoi (elle rit  )  Je n'ai jamais souhaité que  mon mari soit candidait , amsi je  lui ai dit que si il le décidait je  m'adapterai  et je  l'aiderai  Pour  finir ça  n'est pas arrivé .... Vous savez  j'ai connu le  pouvoir de très  près . Ca ne  m'épate  ni ne  mimpressionne . Au contraire des créateurs et des  penseurs pour qui j'ai une  véritable admiration . je comprends que quelqu'un ait envie de diriger  un pays, mais  être la femme du président de la république ...ce  n'est pas  une ambition ! En France la  première dame ne  tient  pas le  moindre rôle et c'est très bien comme cela .Seuls les élus ont  un rôle . Enfin, jamais je  n'ai eu ce rêve .Cela  fait  partie des histoires qui se racontent .

EP- l'antisémitisme  en France est-il  un handicap ?

AS- Il existe toujours , mais beaucoup  moins qu'à d'autres  moments .Et je ne crois pas qu'il y'ait  un  obstacle  à ce qu'il y'ait  un président  juif . Par contre  nous sommes beaucoup  plus  loin d'accpeter  un musulman. Finalement les américainc en  élisant Barack Obama ont trangressés  beaucoup plus de tabous que  nous ....

EP- le blog que vous écriviez quand  vous étiez à Washington montrait votre admiration pour Obama . Vous l'avez connu ?

AS- Vivre  aux Etats Unis a été  une expérience très riche . premièrement parce que  je  n'avais  jamais  vécu  hors de france  ( sauf quand j'étais  bébé ) . Ensuite parce que c'est  un pays fascinant, avec  un côté stimulant et très différent de l'Europe . Et de toute manière  vivre  "in situ" l'lection d'Obama et la plus grande partie de son mandat a  été passionant . C'est  pour quoi j'ai décidé de faire ce  blog , pour essayer d'expliquer aux français ce qui arrivait dans  ce  pays  où je vivais . son système  politique et  aussi la  vie  quotidienne . J'ai seulement vu Obama et sa femme  une seule fois . ce fut  lors d'une réunion du G-20 à londres  où j'avais accompagné  mon mari. les deux  m'ont fait  une trsè forte  impression.

EP- le 15 mai vous avez reçu la  pire  nouvelle  possible . Comment  on vit de se retrouver  à la Une du monde entier ?

AS- ce fut violent de se sentir  espionnée, scrutée, traquée . Ne pas  pouvoir sortie sans que les paparazzi vous suivent , avoir les caméras visant  les fenêtres de  votre maison. Je crois que certianes  limites  ont été dépassées et  il est  urgent  de rétablir  de  frontières entre la vie  publique et la vie  privée .

EP- mais j'imagine que  vous comprenez que cette affaire était  un roman ....

AS- oui je  le comprends  très  bien . Mais  une chose est de de s'occuper des personnes ayant du  pouvoir et une autre de rentrer de manière  obscène chez  lui , de regarder derrière les rideaux ....

EP- Vous diriez que la  presse française a changé depuis le temps de  Mitterrand ou Chirac. Avant  on ne disait rien sur la  vie privée mais dans l'affaire de votre mari  on  nous a  tout dit  en  long et en large ...cela dépend de quoi ?

AS- cette fois la presse française a opéré  un virage . Avant elle était très timide , maintenat elle s'et  mise à un  niveau proche du voyeurisme. Mais ce  n'est pas la seule , en Espagne et  au Royaume uni les tabloÏds s'alimentent avec les  histoires de la  vie  privée . La  nouveauté c'est que dans ce cas des  journaux théoriquement sérieux s'y sont  mis aussi . je crois qu'il s'agit d'un changement d'époque plus que d'une question de  pouvoir . Que voulez vous ? Il faut  bien vendre ...(elle sourit )


EP- croyez vous qu'en  France  il y'ait  trop de  promiscuité entre presse et  pouvoir ?

AS - Ce phénomène est  très français , mais d'une autre nature et vient du  non renouvellement de la classe  politique et en  même temps du  non renouvellement des  journalistes . Maintenant je le dis d'autant  plus que  je  fais parie de ces antiquités ...bien que  je sois passée par  une large  eclipse !

EP- Quelles différences voyez  vous entre la presse françise et la presse des Etats Unis ?

AS- la  bas  c'est  moins révérencieux et  plus directe autant face  à l'exercice du  pouvoir du président que face aux  propositions de  l'opposition . Il y'a moins de espect pour ceux qui exercent le  pouvoir . le président se soumet régulièrement  à des conférences de  presses dans  lesquelles on peut  poser des questions très dures et  où il est attendu des réponses directes . en France il y'a plus de déférence  face au  pouvoir . Le  président rend des comptes ( et c'est vrai  pour  Mitterrand , Chirac et maintenant Sarkozy ) sous la forme d'un schow télévisé ( souvent diffusés sur  plusierus chaines ce qui est  impensable aux Etats unis  à part  le discours sur l'Etat de la nation  une fois par  an ) assez  monarchique et  où les  journalistes s'efforcent d'être de bons  professionnels . Ici il n'ya ni l'intensité ni la simplicité du contact direct avec la  presse . Là bas  c'est  ordinaire , ici c'est solennel .

EP- Parlons d'Internet . Souvent les rumeurs deviennent des  nouvelles . est-ce  une  menace  pour le  journalisme ?

AS- Sur Internet  il y'a le  pire et  le meilleur. Le meilleur est la rapidité et la  transparence . le  pire c'est assi la rapidité et la transparence. Vouloir aller  vite ne signifie pas cesser de vérifier et  copier les autres . la transparence signifie aussi l'incursion dans la  vie privée , la diffusion de la rumeur qui peut se révéler  fausse le  jour suivant et  ou se dissiper par ce que  l'on appelle  l'effet gommage : une  information en relègue une autre et  il n'ya pas de  hiérarchie .

EP- Votre arrivée au Huffington Post a été  presque  un secret jusqu'à la  fin .On a dit que vous vouliez partir vivre en Israel . Vous pensez  quitter votre  pays ?

AS- jusqu'à ce qu'un  projet n'a pas recueilli l'accord des deux parties on ne peut rien annoncer . Quand les actionnaires ont scellés l'accord ,  nous  nous sommes  mis en  marche le  plus vite  possible et  nous avons annonce  en  même temps les termes de  l'accord entre AOL-Huffington et les actionnaires français  et la composition de l'équipe . Nous n'avons pas voulu faire  un coup mais mettre en  marche le web le  plus en avant possibles  pour que les  internautes  puissent  juger en  toute connaissance de cause .Quant  à un départ  en Israël, je  dis  toujours la  même chose sur le besoin de roman des quelques  journalistes . Nous  n'avons  jamais envisagé  partir  vivre  hors de  France .

EP- Vous avez  montré beaucoup de reconnaissance  à Arianna Huffington pour vous avoir permis de recommencer à travailler  . Vous ne comptiez  pas dessus ?

AS - Je n'avais pas de  plans concrets . Je savais que  je  pouvais revenir à ma  profession et de retour en France  l'exercer normalement ce qui était  plus difficile  à Washington. La  proposition de Arianna Huffington est arrivée  à ce  moment  là et c'est  une  merveilleuse  opportunité.Rendez vous compte , le lancement d'un  nouveau  média de communication, un pure  player d'Internet au débt  d'une année  riche en évènements ....Présidentielles en France , aux Etats Unis , en Russie ; des révoltes démocratiques , ....la solidité de  l'euro , les difficultés de l'Europe ...Cest  un cadeau  pour ceux qui aiment  l'information ! Je suis flattée et  émue  que Arianna Huffington , dont je connais le travail parce que je  lisais  son web tous les jours , m'ait demandé de diriger le site . C'est le genre d'offre que personne ne  peut refuser . Cest  une femme  intelligente et courageuse , avec une  intuition qui lui a permis de  créer le  premier de moyen de communication on  line des Etats Unis.

EP- Et maintenant  il vous appartient de  lui donnez  une touche française ! Qu'allez  vous faire ?

AS- Arianna  a  vu clairement q'en Europe  pouvait se développer  ma  formidable palteforme et le savoirf aire du Huuf Post , masi seulement si  on  lui associe  la culture de  chaque pays . Je crois que  c'est  ce qui va se faire en Espagne avec  vous et après  en Italie . Avoir  les rênes  de ce magnifique attelage pour faire quelque chose en France est  une  grande  opportunité . Bien que les rédactions  européennes  commencent avec  peu de  moyens et des équipes réduites  la machinerie est  puissante . Nous serons comme  le  modèle  original , un site d'infos d'actualités avec des  points de vue , nous ne donnerons pas seulement  une  information brute. de  plus  il y'a  un grand espace paour des  blogs des  opinions  qui son une partie  important de  l'ADN du journal. En France  il n'ya pas de grands  débats et  je souhaiterais les  ouvrir  plus . Aux experts , aux anonymes  , une  infirmière  ou un porfesseur des quartiers Nord de marseille , mais aussi à des  philosophes , à l'économiste , le cinéaste , le  ùmédecin . Nous  mélerons les signatures , les célébrités , les  jeunes et  les  plus  âgés pour  être  un vrai forum de débat . Ceci est  essentiel  pour  moi .

EP- Vous croyez  que  nous sommes  au terme de la  presse traditionnelle . Les  journalistes allons  nous  nous éteindre ?

AS- je ne crois pas à la  mort des  journaux de papier et  dans le tout Internet . C'est aussi ce qui a été dit à la naissance de la radio et ensuite  la télévision. L'offre s'enrichit, et tout le  monde doit s'adapter . Les  journaux sont chaque fois  plus pertinents pour amener ce qu'Internet ne sait pas faire . On doit être très prudents avec Internet : aujourd'hui en effet  tout le  monde peut  être reporter ou photographe  avec son blog, son tweeter ou son I phone. Mais  il reste au  journalisme l'essentiel de son rôle quel que soit le support , choisir entre l'important et  l'accessoire, entre la rumeur et  l'info. ceci est  l'essence  même  du  journalisme . Sur Internet et le reste . Nous  devons vérifier les  informations qui arrivent et  nous  questionner  toujours même  dans  l'urgence  : est-ce vrai ? Quelle  importance devons nous donner  à cette  info ? devons  nous  la donner "brute"  ou l'nalayser  ? C'est ce que  nous devons tenter de faire .Modestement . Comme  tous les journaux !

EP- prendrez  vous partie clairement  pour les élections .?

AS nous prendrons partie pour les valeurs que  nous défendons . Toutes les  opinions seront les  bienvenues , du  moment qu'elles sont républicaines et démocratiques .

EP- Hollande offre t-il de meilleure recette pour la crise que Sarkozy ?

AS- Je ne vais pas vous répondre ( elle sourit ) . je suis  une citoyenne qui vote , comme tout le  monde et  bien que  mes opinions soient connues  , je sépare la  vie  professionnelle de la  vie personnelle là dessus comme sur le reste  .

EP- Il ne vous paraît pas que la campagne est trop franco-française et pas assez  européenne . Est ce que la  montée du Front National  vous préoccupe ?

AS- J'ai toujours  lutté contre ses  idées  . Elles sont le contraire de  ce que les françaises attendent , maintena t que  nous sommes dans  un  monde  ouvert  dans  une Europe  ouverte et que  nous devons faire face aux difficultés et aux drames liés  à la  globalisation. Evidemment faire  du  populisme est  facile  et pour le  moins rentable . La réponse c'est  une  union des pays européens unis par leurs cultures , leurs valeurs et son développement peut freiner la décadence du continent  . Je me situe contre la  peur et l'obscurantisme. Je crois  ue  lors de  l'élection  il y'aura  un projet de  droite face  à un projet de gauche  Comme dans tous les  pays  qui  nous entoure  Comme en espagne  C'est du  moins ce que  je souhaite.