Non à la modification du PLU d'ALBA LA ROMAINE

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#301

2012-03-19 17:07

Quoi qu’il en soit, limiter l’étalement urbain ne pourra se faire sans l’adhésion des populations locales, souvent très réticentes à l’implantation, à proximité de leur lieu de résidence, de nouveaux habitats collectifs : c’est le phénomène communément appelé « NIMBY » pour « not in my back yard ». Des efforts sont entrepris afin de démontrer au plus grand nombre que la recherche de densité est compatible avec le maintien d’espaces verts (« il faut de la chlorophylle à chaque Français », disait le Baron Haussman) et une qualité de vie élevée (présence d’équipements collectifs, de commerces de proximité...). C’est toute la logique de la gouvernance, quatrième pilier du développement durable, qui vise à associer étroitement le public à la prise de décision et à valoriser sa collaboration. Cette gouvernance est désormais à l’œuvre dans la majorité des programmes d’aménagement locaux.
un doux rêveur

#302 JE REVE D'UN VILLAGE ...

2012-03-19 17:22

Je rêve d’un village où des habitants inquiets de projets d’urbanisation démesurés rencontreraient le maire et ses conseillers, seraient honnêtement renseignés et discuteraient de manière constructive sans avoir à créer une association, faire signer une pétition et diviser le village.

Je rêve d’un village où il ne serait pas nécessaire que la population se mobilise avant que ne soit distribuée une lettre explicative du PLU et où cette lettre ne serait pas stupidement intitulée « les points sur les i ».

Je rêve d’un village où, concernant les messages qui accompagnent la pétition sur Internet, le maire prendrait en considération l’immense majorité des messages exprimant l’inquiétude des habitants et non pas les quelques messages insultants (et déplacés), caractéristiques de querelles personnelles.

Je rêve d’un village où le maire ne prendrait pas les administrés pour des imbéciles en qualifiant l’accroissement de la population de « raisonné » tout en nous informant que l’urbanisation de la Grand’Terre devra obligatoirement se faire d’un seul coup. Ce qui signifie que si le PLU est validé, les 100 logements prévus seront réalisés d’ici l’année prochaine et il faudra y ajouter une partie des 120 maisons prévues quartier La Roche.

Je rêve d’un village où l’on pourrait faire confiance à nos élus qui, tenant compte de l’opinion des habitants, décideraient avec sagesse.

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#303 http://www.actu-environnement.com/ae/news/etalement-urbain-mobilite-precarite-energetique-12742.php4

2012-03-19 19:00

Etalement urbain : vers une catastrophe sociale et environnementale ?
La loi Grenelle 2 aborde la question de l'étalement urbain et de l'artificialisation des sols sans fixer d'objectifs chiffrés. Pourtant, l'enjeu est social, économique et environnemental, comme le quantifie la FNAUT dans une étude sur la mobilité.
Amenagement | 09 juin 2011 | Actu-Environnement.comRéduire la taille du texteAugmenter la taille du texteImprimer cette pageEnvoyer par e-mail

80 % des Français jugent que la voiture reste aujourd'hui un moyen de transport indispensable, selon un sondage Ifop publié le 25 mai dernier. Ce chiffre passe à 90 % pour les ruraux et les plus de 65 ans. Pourtant, la voiture ne fait plus rêver… Seulement 30 % des personnes interrogées estiment qu'elle est un outil de plaisir. Depuis l'augmentation du prix des carburants, 56 % des sondés l'utilisent moins, 4 % envisagent de s'en séparer. Il y a également ceux qui envisagent de déménager pour diminuer leurs dépenses transport (4 %)… Les transports pèsent en moyenne pour 15 % du budget des ménages aujourd'hui. C'est le deuxième poste de dépense, avant l'alimentation.

Dans une étude financée par l'ADEME, la fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT), qui dénonce l'étalement urbain et ses impacts sur les pratiques de mobilité, a suivi les pratiques de déplacement de 19 ménages ayant déménagé d'une zone périphérique vers le centre de Tours. Conclusions ? Si le nombre de déplacements reste stable, la longueur moyenne des trajets et l'usage de l'automobile sont nettement en baisse.

Déménagement en ville : place à une mobilité plus douce

Une précédente étude réalisée par l'agence d'urbanisme de Tours et Beauvais-Consultants avait montré qu'un ménage périurbain émettait en moyenne deux fois plus de CO2 qu'un habitant du centre ville au cours de ses déplacements (979 équivalent CO2/an/hbt contre 488). Bémol de cette étude : la sociologie de la population périurbaine n'est pas la même que celle du centre, il est donc difficile d'en tirer des conclusions claires. C'est pourquoi la FNAUT et Beauvais-Consultants ont souhaité poursuivre l'étude, en étudiant les pratiques de déplacement de 19 ménages qui déménageaient de la périphérie au centre-ville de Tours pour diverses raisons.

Premier constat : le nombre de déplacements n'a pas varié, mais la raison de se déplacer a changé. Pour le travail, les études, les achats et les loisirs, ils sont en hausse (de 7 à 14 %). Au contraire, les déplacements d'accompagnement (des enfants…) ont nettement chuté : - 40 %.

La longueur moyenne des déplacements est quant à elle passée de 9 à 6 km (- 33 %). Cette baisse est particulièrement marquée pour les achats (- 75 %), l'accompagnement (- 65 %) et les études (- 65 %), qui ne nécessitent plus que des déplacements de 2 km en moyenne. Elle est plus faible pour le travail (- 25 %) et les loisirs (- 15 %).

Les modes de déplacement ont nettement évolué. L'utilisation de la voiture chute de 42 %, au profit des transports collectifs (+ 40 %), du vélo (+ 100 %) et de la marche (+ 243 %).

Résultat : le kilométrage annuel effectué en voiture passe de 6.000 km à 3.700. La consommation annuelle de carburant passe de 474 litres à 298. Les émissions de gaz à effet de serre des ménages pour les déplacements ont baissé de 35 %.

Densifier l'habitat et créer une mixité des fonctions en ville

Cette étude qualitative et exploratoire, qui nécessite d'être poursuivie et menée sur un échantillon plus large pour pouvoir être extrapolée, démontre néanmoins l'impact d'une densification de l'habitat sur les pratiques de déplacement. ''L'idée qu'en s'installant loin du centre, on fait des économies est fausse, souligne Jean Sivardière, président de la FNAUT. Si le foncier est moins cher, les dépenses en chauffage, en transports sont plus élevées. Avec une hausse des prix de l'énergie, on s'oriente vers une catastrophe sociale''. Les dépenses d'énergie (habitat, transport) peuvent constituer jusqu'à 60 % du budget des ménages les plus pauvres aujourd'hui. Or, les politiques de la ville peinent à prendre ces questions en compte.

''On touche à des problèmes d'urbanisme, de localisation des activités. Cela dépasse la simple question des transports, analyse Pierre-Yves Appert, directeur Villes et Territoires durables de l'ADEME. On est très loin d'avoir résolu le problème''. Les enjeux sont pourtant économiques (coût des infrastructures), sociaux et environnementaux.

Si la loi Grenelle 2 inclut dans les documents d'urbanisme (SCOT, PLU, PADD…) un objectif de ''consommation économe d'espace'' et une ''analyse de la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers'', aucun objectif chiffré n'est donné. ''L'étalement urbain se poursuit et même le SCOT le plus ambitieux conduit à un étalement urbain'', relève Pierre-Yves Appert.


Au Canada, il faut payer pour habiter loin
Dans plusieurs provinces canadiennes, comme en Ontario, les promoteurs développant des projets de construction éloignés des centres-villes paient aux collectivités une taxe, selon le principe du pollueur-payeur. Cette pénalité est souvent reportée sur les acheteurs de maisons neuves.

Pour la FNAUT, il faut densifier l'habitat autour des gares afin de concevoir un aménagement en étoile autour des axes de transport collectif, développer des contrats d'axe pour développer les nouveaux quartiers autour de nouvelles lignes de transport. ''Pour cela, il faut élargir les compétences des autorités organisatrices de transport au logement'', explique Jean Sivardière. Il faut également se méfier des idées reçues : densifier, ce n'est pas entasser les gens dans des immeubles. Les logements haussmanniens sont beaucoup plus denses que les tours du XIIIè [arrondissement de Paris]".


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#304 La désillusion du périurbain - James Howard Kunstler

2012-03-19 19:05

La désillusion du périurbain

Le marketing des espaces périurbains contemporains est devenu si abstrait. C’est un secret de polichinelle qu’aucun de ces endroits ne sont de vrais lieux, ce ne sont pas de vraies communautés qui ont un quelconque réseau social ou économique, ce ne sont que des dortoirs, dans le sens le plus froid.

Donc leur marketing est strictement abstrait et sentimental. Les lotissements sont toujours nommés d’après ce qu’ils détruisent. Si cela s’appelle « Clairière des écureuils », cela veut dire que tous les écureuils ont été exterminés. Si c’est « La chênée », il n’y a plus de chênes.

Même les gens qui y vivent trouvent cela assez facile de les ridiculiser. Cela vous dit quelque chose sur la réelle conscience profonde de base de son échec. Cela n’a pas offert ce que ça avait promis, ce n’est vraiment pas de la vraie vie à la campagne. C’est une sorte de moquerie de l’idée de vivre à la campagne.

Dans tous les cas, l’idée périurbaine telle qu’elle a été connue à la fin du 20ème siècle arrive vraiment à une fin. Les lotissements résidentiels n’ont pas de très bonnes perspectives pour être réhabilités. Parce que l’on ne peut pas rapprocher plus les maisons, cela n’aurait pas de sens.

La plupart des idées optimistes à propos de la réhabilitation des espaces périurbains tournent autour de la reconversion des centres commerciaux en lieux multifonctions où les gens peuvent vivre, travailler, acheter des biens. En d’autres mots, transformer des lieux d’usage unique en vrais villages urbains.

Les quartiers périurbains qui ont été construits après les années 60, ceux qui sont vraiment au-delà du cercle intérieur de la ville, vont produire des dysfonctionnements assez profonds. On va peut-être voir plus d’une famille vivant dans la même maison, faire pousser des légumes sur ce qui était le gazon.

Je pense qu’ils seront en fait les bidonvilles du futur.

James Howard Kunstler

Interview tirée du documentaire « THE END OF SUBURBIA: Oil Depletion and the Collapse of The American Dream »


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#305 Quel avenir pour les lotissements périurbains?

2012-03-19 19:10

Quel avenir pour les lotissements périurbains?


Les lotissements périurbains avec leurs pavillons standardisés, fortement consommateurs d’espace et éloignés de tout, vont être les premières victimes des grandes crises énergétiques et environnementales qui se profilent dans un futur proche. Quel peut être l’avenir de cet urbanisme des périphéries automobiles?

L’urbanisme périurbain, que les américains appellent la Suburbia, est la forme urbaine majeure des 40 dernières années dans les pays occidentaux. Elle répond à l’idéal d’une maison par foyer et d’une voiture par personne, au milieu de nulle part dans un petit coin de nature sauvage. Et puis le rêve s’est effondré. Le petit coin de nature sauvage a laissé la place à un espace standardisé, le lotissement, qui s’est mis en place en détruisant la nature qui constituait son premier argument de vente.

Le lotissement périurbain n’a pas offert ce qu’il avait promis, ce n’est vraiment pas de la vraie vie à la campagne. C’est une sorte de moquerie de l’idée de vivre à la campagne. Et même les gens qui y vivent trouvent cela assez facile de les ridiculiser.

Avec l’épuisement des ressources pétrolières, l’augmentation du prix du baril de pétrole et du prix de l’essence, ces lotissements perdus loin des aménités de la ville vont devenir invivables pour leurs habitants.


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#306

2012-03-19 19:16

Ils ne veulent plus être les parents pauvres de l'organisation territoriale en France. Mercredi 8 février, les maires ruraux ont adressé aux candidats à l'élection présidentielle un document fixant dix priorités pour la ruralité. "Nous souhaitons entendre les candidats sur ces propositions, et surtout les voir passer à l'acte, et non pas les oublier une fois l'élection passée", explique Vanik Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France et maire MoDem de Gargilesse-Dampierre (Indre), qui déplore "une absence de volonté politique, depuis des années, pour intégrer la ruralité à l'aménagement du territoire".

Quelles sont les difficultés que rencontrent aujourd'hui les zones rurales ?

Les territoires ruraux sont confrontés à un manque de connaissance et de reconnaissance de la part de l'Etat. Ils sont traités avec une lecture urbaine et technocratique. Conséquence : ces zones souffrent depuis longtemps d'une absence d'aménagement du territoire qui se traduit dans tous les secteurs. Concernant la mobilité, indispensable au travail aujourd'hui, les habitants des zones rurales sont confrontés à une double peine : ils n'ont pas accès aux transports collectifs, trop chers pour des densités de population parsemées, et doivent payer un carburant au coût prohibitif. La solution serait d'utiliser les TER, mais avec les nouveaux cadencements, la SNCF a supprimé de nombreux arrêts dans des petites gares pour privilégier les longues distances.

>> Lire : Peut-on se passer des voitures hors des villes ?

Même constat en ce qui concerne les nouvelles technologies : le très haut débit est concentré dans les zones urbaines. Dans les zones périurbaines, les habitants peuvent encore avoir accès à du haut débit (512 Ko), mais au-delà, dans les zones rurales, il n'y a souvent plus de réseau du tout. Du côté de la santé et de l'éducation, on observe aussi un regroupement de l'offre médicale dans les pôles urbains, de même que pour les groupes scolaires, concentrés dans les chefs-lieux de canton.

Nous militons donc pour une meilleure prise en compte de la spécificité des territoires ruraux dans les politiques publiques, qui passe par le maintien de l'activité dans certains cas et son développement dans d'autres.

Comment peut-on davantage intégrer la ruralité à l'aménagement du territoire ?

Il manque avant tout une véritable volonté politique. Le président de la République en a fait le constat lors d'une réception avec les maires de France en 2009, lorsqu'il avait reconnu que l'aménagement du territoire était un "caillou dans [son] soulier". Mais depuis, il ne s'est pas passé grand-chose. Il y a seulement eu un éphémère ministère de l'aménagement du territoire, dirigé par Michel Mercier, qui a disparu avec le remaniement ministériel de 2010. Aujourd'hui, ces problématiques sont rattachées au ministère de l'agriculture, ce qui montre une méconnaissance de ce sujet et une approche bancale. Les territoires ruraux sont loin d'être seulement des territoires agricoles. L'aménagement du territoire englobe en effet aussi la question de la cohérence et de la complémentarité entre l'urbain et le rural. Tout cela n'est pas abordé par le ministère de l'agriculture de Bruno Le Maire.

Nous demandons donc la mise en place d'une mission interministérielle sur la ruralité, qui touche tous les domaines, qu'il s'agisse de l'éducation, de la santé, du développement économique ou de l'agriculture. Cette problématique doit par ailleurs être intégrée dans une vision de long terme et pas seulement avant les élections, lorsque les candidats cherchent des parrainages.

Quelles sont les principales priorités que vous fixez aux candidats à la présidentielle ?

La principale des priorités, c'est le développement du très haut débit sur l'ensemble du territoire avant la fin du prochain mandat présidentiel, soit en 2017 au lieu de 2025 comme prévu. Il ne peut en effet pas y avoir de développement en zone rurale, ni même de maintien de l'activité, sans cet équipement.

Nous souhaitons aussi que la charte des services publics en milieu rural, signée en 2006, devienne contraignante. Aujourd'hui, elle n'est en effet pas appliquée. Par exemple, elle prévoit qu'en matière d'éducation, les élus soient informés d'une fermeture de classe deux ans avant, et que la décision soit accompagnée d'une étude d'impact, ce qui est rarement le cas.

Nous demandons aussi une rénovation de la politique de l'habitat, pour inciter les populations à réinvestir les cœurs de villages et limiter l'étalement urbain dans des lotissements qui accaparent des terres agricoles. Enfin, l'accent doit être mis sur la vie associative, qui souffre de moyens, et l'égalité de traitement entre les élus urbains et ruraux. Aujourd'hui, pour toutes les dotations de l'Etat aux collectivités, l'urbain reçoit deux fois plus que le rural. Nous en avons ras-le-bol d'être considérés comme des demi-portions.

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#307

2012-03-19 19:18

Qui a dit que la France rurale était celle des "sans voix"? Dans le Limousin, le tapage des enseignants et élèves du lycée professionnel du Mas-Jambost, à Limoges, a résonné, tout au long du mois de janvier, aux oreilles de la communauté éducative. Cet établissement de ZUP (zone à urbaniser en priorité), spécialisé dans les métiers d'art, notamment la porcelaine, était menacé de fermeture pour la rentrée scolaire 2012.

Aux "AG", aux manifestations, aux opérations de tractage, se sont mêlés les enseignants de l'établissement régional d'enseignement adapté (EREA) de Meymac, en Corrèze, dont la fermeture était programmée pour 2013, et ceux d'autres lycées qui devaient perdre une ou plusieurs filières. Avec le même sentiment partagé de colère et d'incompréhension. "Bien sûr que c'est la crise! Mais nous, justement, on accueille des gamins de 15ans qui sont perdus. On leur fait découvrir des métiers, on essaie de les remotiver, on les emmène jusqu'au bac, voire au BTS, et ça marche! On arrive à les insérer sur le marché de l'emploi!, s'indigne Laurent Lévêque, professeur au Mas-Jambost. A croire qu'on se fiche complètement de la jeunesse et de l'éducation!"

Vendredi 20 janvier, ils ont obtenu gain de cause. Le recteur de l'académie de Limoges, Jean Bertsch, a annoncé qu'il réviserait sa carte des formations, car "les esprits n'étaient pas prêts". Mais la victoire des enseignants est toute relative. Le recteur a prévenu: ses décisions sont reportées, pas abandonnées. Lundi 30 janvier doit se tenir une table ronde avec les représentants du personnel de Mas-Jambost. M. Bertsch veut leur faire accepter son projet de rassembler, en un "pôle", toutes les formations - du CAP au bac pro- d'un même secteur d'activité. "Le Mas-Jambost est un peu vieillot. Il faut que nous réfléchissions à son rapprochement avec un autre lycée de Limoges, ultra moderne et surdimensionné, pour construire un grand pôle de formation autour des métiers de l'art et de la communication", explique-t-il.

LE LIMOUSIN LA RÉGION LA PLUS TOUCHÉE PAR LES SUPPRESSIONS DE POSTES

Après avoir supprimé 66000 postes dans l'éducation nationale depuis 2007, après avoir diminué le vivier de remplaçants, augmenté la taille des classes... les recteurs ont atteint "l'os" (lire l'article du Monde du 19 décembre). Et n'ont d'autres choix, pour supprimer encore 14 000 postes à la rentrée 2012, que de prendre des mesures structurelles. De "rationnaliser la carte des formations", comme ils le disent. C'est le cas du recteur de Limoges. "L'académie a connu une perte démographique permanente et, de ce fait, le maillage des formations est devenu trop dense, avec des doublons", estime-t-il. Tout l'enjeu pour lui est de supprimer 147 postes dans le second degré à la rentrée prochaine. Ce qui fait du Limousin la région la plus touchée par les suppressions de postes (3,4 % des emplois).

Problème, les lycées sont la propriété des régions. Et pour le président du conseil régional du Limousin, Jean-Paul Denanot, il n'est pas question de fermer des établissements dans lesquels il a beaucoup investi. A la "rationalisation des moyens", M. Denanot oppose une logique d'aménagement du territoire. "Une filière, un établissement qui ferme, cela a des conséquences sur l'ensemble du tissu économique, assure-t-il. On fait tout pour inverser la tendance d'exode rural, on mène des politiques d'accueil pour faciliter l'arrivée de nouvelles populations et on se heurte à l'Etat!" Partout, la préparation de la rentrée 2012 engendre un bras de fer entre l'Etat et les régions. L'Association des régions de France, dans une lettre adressée au ministre Luc Chatel datée du 10 janvier, dénonce le "gâchis financier incompréhensible" que représentent les fermetures de filières ou d'établissements. "Les lycées, peut-on y lire, sacrifiés sur l'autel d'une vision strictement comptable de l'éducation, vont payer un lourd tribut à cette réduction drastique des moyens consacrés à l'enseignement."

Le ministère de l'éducation nationale avait préparé le terrain. La réforme du lycée professionnel, dont la durée de formation a été réduite de quatre à trois ans - entraînant la perte de 33000 élèves à la rentrée 2012 -, doit permettre de réaliser de belles économies. La réforme du lycée technologique, dont le nombre de spécialités a été réduit, et celle du lycée général instaurant un "tronc commun" entre les trois séries scientifique, littéraire et économique et sociale, permettront également de grappiller quelques postes.

"MISES EN RÉSEAUX", "FUSIONS"

Les rectorats lorgnent tout particulièrement sur les petits établissements, les plus coûteux. Selon les données du ministère, il reste quelque 400 collèges et lycées de moins de 200 élèves, sur 7800 au total. Dans l'académie de Lille, le rectorat aura procédé, à la rentrée 2012, à 14 "mises en réseaux" ou "fusions" de lycées professionnels. "Cette politique est pensée pour dynamiser les établissements, accroître la mixité sociale et ainsi favoriser la réussite des élèves", soutient la rectrice, Marie-Jeanne Philippe. Mais dans le Nord-Pas-de-Calais aussi, la région fait de la résistance. "On a déjà fermé nos usines, nos mines, nos ateliers textiles, on ne fermera pas nos lycées !", affirme Daniel Percheron, le président du conseil régional, pour qui "la longue et douloureuse mutation de nos territoires repose sur la présence de l'Etat".

En Midi-Pyrénées -plus vaste région de France et aussi une des moins denses (60 habitants au km2)-, la question du "maillage territorial des formations" est particulièrement préoccupante. Quatre bac pro et trois CAP devraient disparaître de la carte. Au lycée Jean-Vigo de Millau, qui perd sa filière secrétariat, l'impression des enseignants est de voir filer les élèves et les formations vers Toulouse. "On est en train de restreindre les formations dans le Sud-Aveyron. Et les premiers à en pâtir, ce sont nos élèves", déplore Yannick Noël, professeur de mathématiques.

L'académie perd 70 postes dans le secondaire. Une dotation "favorable", selon le recteur Olivier Dugrip, "qui s'explique par la nécessité de préserver le service public sur l'ensemble du territoire". "Notre spécificité n'est plus prise en compte, réplique Martin Malvy, président de la région. Or, la logique comptable ne peut s'appliquer dans des territoires comme le nôtre."

"NOUS SOMMES ARRIVÉS AUX LIMITES DE CE QUE NOUS POUVIONS FAIRE"

Pourra-t-on continuer à dégraisser le mammouth après 2012? Oui, affirme Luc Chatel. "On peut continuer à ne pas remplacer une partie des départs en retraite", avait-il déclaré lors d'un séminaire en novembre2011 consacré à la révision générale des politiques publiques (RGPP). Les recteurs y mettent un bémol. "Nous sommes arrivés aux limites de ce que nous pouvions faire, observe Alain Boissinot, le recteur de Versailles. Si l'effort budgétaire devait se poursuivre en 2013, il faudrait changer les règles du jeu. Augmenter les horaires des enseignants ou diminuer ceux des élèves." Et rétablir 60000 postes, comme le propose le candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle? C'est un débat politique auquel les recteurs, "techniciens" de la RGPP, ne souhaitent pas prendre part.

Aurélie Collas

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#308

2012-03-19 19:24

Des recherches récemment entreprises sur l’espace rural du nord-ouest européen révélant de nouveaux aspects d’occupation et de transformations du territoire et de ses composantes 1, nous mesurons à l’aube du XXIe siècle toute l’importance d’argumenter l’utilisation de termes à signification précise pour désigner les processus affectant tout ou partie de ce territoire.

2 Jugeant opportune la conceptualisation, sous le terme rurbanisation, l’ensemble des processus initiateurs de dynamiques nouvelles animant au cours des dernières décennies les espaces ruraux caractérisés notamment par des faibles densités, nous nous proposons de prendre du champ par rapport aux notions couramment utilisées — telles l’urbanisation des campagnes versus la métropolisation, la péri-urbanisation voire encore la contre-urbanisation —, à mettre en évidence leur contenu idéologique, souvent périmé en rapport aux faits réels et, pour ce qui concerne la rurbanisation, à les (re)formaliser à partir de concepts clairs. Seule cette démarche nous permettra d’avancer dans l’identification et la désignation des nouvelles formes spatiales du rural, contribuant par là aux recherches d’une géographie contemporaine, sensible non plus aux espaces bien limités (la ville) mais aux espaces en marge et à l’indéterminé (la campagne). Plus encore, cette démarche descriptive devra aussi contribuer aux recherches d’une sociologie du rural, non plus sensible aux seules populations agricoles ou agraires mais à l’ensemble de comportements démographiques nouveaux relatifs à la nouvelle composition de ses domiciliés à propos desquels nous supposons que l’espace rural plus que tout autre est devenu l’observatoire privilégié d'expression de modes et d’exigences de vie innovateurs, en relation à la vie familiale, à la vie professionnelle, aux loisirs, à l’environnement et au réseau relationnel.

De la nécessité du concept rurbanisation ?
3 L’inconsistance jusqu’ici actuelle de l’expression rurbanisation a nuit tant à la lisibilité du phénomène rural qu’au diagnostic, aux éventuelles prescriptions et à ses futuribles. Nous en proposons une révision du sens et en conceptualisons nouvellement le terme puisque la démarche vise à identifier, comprendre puis généraliser un ensemble de phénomènes, actuellement mal connus, transformant sur place l’espace rural. Ces dynamiques ont un contenu démographique, économique, social ou environnemental. Elles sont soit d’impulsion partiellement urbaine ou strictement endogène à l’espace rural. Leurs spécificités se doivent d’être reconnues par un concept s’opposant enfin à l’ascendance et l’imprégnation de théories jusqu’ici fondées sur la fin du rural ou sa réduction à un espace interstitiel ou résiduel.

4 Ces théories urbaines, connues de la plupart d’entre nous, ne seront pas présentées ici. En revanche, une discussion sur les subtilités de leur interprétation, plus originales dans la description des processus novateurs du rural, nous permettra de prendre position par rapport à un certain nombre de modèles utilisés dans la description et la mesure des transformations des campagnes. Ces modèles d’analyse, dont certains sont bien connus tels que la « représentation contradictoire urbain-rural », la « fin des campagnes », la « naturalité », la notion de « Pays », etc., ont « permis » de penser le rural et son changement. Ils reflètent des théories, dominantes par période. Ces modèles, différents en fonction des courants de pensée, des positions sociales et des objectifs poursuivis au sein des sphères administrative, socio-politique ou scientifique, ne peuvent être ignorés. Ils ont eu et ont toujours des implications sur la représentation du rural et son devenir, car ils ont servi et servent encore, à l’occasion, d’explication aux transformations des campagnes. Il nous appartient dès lors de les démêler dans leur apport à la connaissance globale et contemporaine de l’espace rural. C’est ce que nous nous proposons d’exprimer ici par le biais d’une critique sur la validité de chacun des systèmes d’interprétation, mais aussi sous l’angle d’une évaluation de leur contribution théorique à la conceptualisation du processus de rurbanisation dont les principaux mécanismes que nous avons jusqu’à présent identifiés seront au cours de cet article explicités.

5 Au regard de notre problématique rurale notre propos est double. Il vise, d’une part, à affirmer le caractère irréductible d’une forme de ruralité au travers des transformations économiques et sociales des campagnes nouvelles : la domination technique, économique et culturelle de la ville ne devant empêcher un mode d’existence de la campagne ni un mode d’existence à la campagne différents du modèle urbain et, d’autre part, à relancer la réflexion bloquée sur les changements annonciateurs de nouveaux modes de société.

L’urbanisation des campagnes
6 L’urbanisation rurale, concept riche, désigne tantôt un état, tantôt une relation entre deux termes (ville/campagne, rural/urbain), tantôt un processus. Bien des acceptions de cette notion sont différentes et donnent lieu à de multiples définitions parfois contradictoires.

2 Nicole MATHIEU, « La notion de rural et les rapports ville-campagne en France. Des années cinquante (...)
7Après les années de gloire de la dichotomie monde rural/monde urbain consolidée par le poids des civilisations traditionnelles agraires des années 1950, le nouveau modèle urbanisation des campagnes élimine progressivement le « fait rural » et devient le courant prédominant des années 1960. Le contenu idéologique de ce modèle, parce qu’il a fortement modifié le concept de rural, a de manière drastique orienté les pouvoirs organisateurs et les milieux scientifiques vers l’espace urbain. Modèle contemporain, non marginal, il oriente toujours actuellement des choix d’aménagement du territoire. Dans le processus de transformation du rural, la ville constitue alors la référence première. Lieu de travail et de savoir, lieu de richesse et de pouvoir, la ville est alors le modèle à imiter. C’est à partir de son image qu’est désormais pensé le remodelage, jugé nécessaire, de la campagne 2. L’urbanisation des campagnes est véritablement considérée comme un mouvement irréversible. C’est cette véritable loi du développement spatial que nous remettons principalement en cause. La crise du modèle de développement (crise du fordisme) renforce une conception de l’espace rural tendant à ignorer tout espace non polarisé ni compétitif. L’accent est posé sur les technopôles et les réseaux de villes, ce qui suppose un effacement de la notion d’espace rural.

3 Roger CALMÈS et al., L'espace rural français, Paris, Masson, 1978.
4 Nicole MATHIEU, « Rural et urbain. Unité et diversité dans les évolutions des modes d’habiter », da (...)
8Modèle encore dominant durant les années 1970, même si on en vient à une définition valorisante de la ruralité, l’urbanisation des campagnes contribue à faire émerger puis à officialiser dans nos disciplines un « nouveau type d’espace rural » : le périurbain. La volonté de caractériser un nouveau type d’espace rural, au sens non plus d’espace agricole, produit des propositions de typologies des campagnes 3. Les discontinuités morphologiques et les diversités d’activités qu’elles révèlent « réinvitent » à la distinction entre les espaces ruraux et les villes. Le produit périurbain est finalement la valorisation spatiale d’un nouveau mode d’habiter (des urbains) alors qualifié d’« anti-ville » 4. Or, comme nous l’identifierons plus après dans notre propos, cet espace périurbain à propos duquel s’est développée une idéologie néo-rurale ne peut plus être assimilé à un espace rural.

5 Maryvonne BODIGUEL, Le rural en question, Paris, Éditions L'Harmattan, 1986.
9Le développement dans les années 1980 de l’idéologie du local, alors pensé comme lieu alternatif à la crise du fordisme et tempérant le modèle du « tout urbain » finira lui aussi par restreindre l’espace rural. L’espace rural est réduit à ses zones fragiles 5.

10Les années 1990, quant à elles, transfèrent (et donc maintiennent) l’idée de domination du rural par le biais d’un niveau extérieur d’ordre mondial. Si la rupture idéologique de certaines représentations — telles l’approvisionnement de la ville par la campagne ou la réduction de la tradition au rôle d’indicateur de rigidité et de retard — est effective, la représentation globalement négative de la campagne tend à persister, du moins suffisamment pour ne pas concevoir l’intervention sur ce territoire de processus autres qu’urbains.

La validité du système d’interprétation : urbanisation des campagnes
11Du point de vue des campagnes et de l’identification de ses formes spatiales, on peut reconnaître que la notion d’urbanisation entendue comme une certaine répartition et une certaine concentration de niveaux de fonctions urbaines sur l’ensemble d’un territoire peut constituer un instrument de mesure. Elle est propre à caractériser le rapport urbain/rural, sans présumer des nouvelles formes de relation ville-campagne, et, à mettre en évidence les écarts réels entre des espaces plus ou moins homogènes sous ce rapport, que tend à masquer la théorie de la diffusion d’une culture urbaine. Cette définition de l’urbanisation est la moins entachée de déterminisme et d’apriorisme puisqu’elle renvoie à un processus historique ou conduit à une simple mesure du niveau du rapport urbain-rural 6.

6 Nicole MATHIEU, « Propos critiques sur l'urbanisation des campagnes », dans Espace et sociétés, n° (...)
7 Par continuum culturel, nous entendons la portée des innovations technologiques à l’ensemble des ca (...)
12 Le principe du continuum est à préciser. Son contenu a en effet été peu à peu dénaturé. Dans son sens initial, le continuum culturel 7 se substitue petit à petit à l’idée d’un continuum spatial à transformations foncières, c’est-à-dire, de rapports productifs et sociaux spécifiques fondés sur la division des espaces de résidence et de travail, source d’une échelle socio-démographique où s’observent des micro-ségrégations, etc. Une seconde interprétation, plus restrictive, applique l’idée de continuum spatial au cadre spatialement limité des franges périurbaines. Ce principe sans l’avoir jamais démontré laisse sous-entendre la continuité de l’extension urbaine à l’ensemble de l’espace rural. Nous retiendrons quant à nous le sens initial, c’est-à-dire la diffusion d’un continuum culturel sans référence aux réalités spatiales. Cette vision, extensible à l’ensemble de l’espace rural, obtient notre adhésion pour sa contribution à la mise en place du processus de rurbanisation.

13Le thème de l’urbanisation, comme diffusion d’une culture urbaine, n’illustre que la diffusion des valeurs, normes et relations sociales dominantes. L’harmonisation des conditions de vie, des modes de vie et des structures sociales des populations urbaines et rurales ne peut écarter l’existence de formes spatiales différentes. La diffusion d’objets matériels n’est pas synonyme d’homogénéisation, tout comme les modifications souvent retenues comme indices d’urbanisation n’abolissent pas, en fait, les distinctions spatiales (l’électrification dans les campagnes, la diffusion de l’automobile, la diffusion du progrès technique, la modification des mentalités à travers l’exercice d’un métier non agricole, l’association à la croissance économique). Ce mode d’urbanisation ne peut étayer une théorie générale des formations spatiales. Le modèle d’urbanisation des campagnes séduit ceux qui, considérant que l’espace est un continuum, en proposent le découpage graduel selon le degré de diffusion de la modernité urbaine. Ils restent minoritaires par rapport aux adeptes des discontinuités que supposent les théories de l’annexion ou de la domination. Le rejet de la distinction urbain-rural altère aussi la notion de « société urbaine » et de « genre de vie urbain ». Elle s’appuie d’ailleurs sur une description incorrecte de l’espace urbain en idéalisant la réalité sociale urbaine.

14Contre la vision d’un mouvement irréversible d’urbanisation, niant la notion de rural en faveur de la croissance infinie de l’urbain, nous remettons en cause d’une part, la croissance infinie de l’urbain, et, d’autre part, l’assimilation de l’espace rural à un espace résiduel ou interstitiel captif de cet inexorable processus. Cette tentation déterministe conduit rapidement à définir comme urbain tout phénomène démographique. Ce schématisme, dans l’analyse du phénomène de croissance urbaine, conduit à des appréciations fausses de l’évolution de l’espace résiduel (c’est-à-dire rural) en raison des délimitations extensibles de l’urbain qu’elle provoque. Ainsi, le mouvement de diminution statistique de la population rurale fondé sur des changements de définition dû à ce mécanisme est alors interprété comme une accélération du mouvement d’urbanisation. Prenons pour exemple les définitions statistiques successives d’aires urbaines telles les zones de peuplement industriel ou urbain (ZPIU), en France. Cette théorie élaborée dans les années 1960 résulte de l’observation du phénomène américain d’extension spatiale des grandes villes par concentration de la population et de l’habitat selon le processus de métropolisation. Elle en déduit la fin de toute discontinuité spatiale entre les villes et les campagnes et aboutit à la négation à terme du concept de rural. Cette idée de croissance urbaine envahit actuellement l’Europe sous l’étiquette de métropolisation (intégrant l’idée du dépeuplement des centres ou d’une reprise de ceux-ci.) Porté par ce courant, l’investigation scientifique s’est faite essentiellement en dehors de l’espace rural et les orientations politiques contre le développement du monde rural. Ces modèles pro-urbains, ont entraîné un désintérêt du rural et laissé échapper, décennie après décennie, toute connaissance réaliste de l’évolution de celui-ci. Cet abandon a coûté cher, y compris au plan des perspectives urbaines, à la vue des évolutions imprévues de celles-ci (perte démographique des centres avec dilution plus ou moins contrôlée). Ces modèles pro-urbains n’ont induit aucune réponse sur le bien ou le mal de l’extension urbaine diffuse, sur le véritable poids du monde rural, sur les nouvelles relations ou les formes d’autonomie rural-urbain. La méconnaissance des évolutions sociales et spatiales touchant le territoire rural n’aurait-elle pas finalement porté ombrage à la maîtrise du devenir urbain ? Parmi les conséquences de cette théorie pro-urbaine, relevons : 1) un dispositif statistique dominé par l’idée que seule la ville est un espace en expansion. Ceci a conduit les instituts de statistique à modifier régulièrement la délimitation des pourtours statistiques tels que les ZPIU, les aires urbaines, etc. ; 2) une politique de normalisation qui a abouti, dans les années 1960, à la fermeture des services publics en milieu rural peu dense ; 3) une approche de l’évolution de l’espace rural, ou d’une partie de celui-ci, qui s’est faite sur base du développement de la géographie urbaine et non rurale.

8 Développement des zones rurales et de leur armature urbaine, Préparation du VIIe Plan (1976), Paris (...)
9 M. SORRE, Les fondements de la géographie urbaine, Paris, Librairie Armand Colin, 1951, tome 3.
10 G. CHABOT, Les villes. Paris, Librairie Armand Colin, 1954.
15Dans les études statistiques, le terme urbanisation désigne le mouvement de croissance de la population urbaine. Urbain et urbanisation sont habituellement pris seulement au sens démographique. Un espace s’urbanise lorsqu’il est affecté d’un mouvement de croissance de la population ou d’une forme équivalente comme la construction de logements. L’extension de l’espace bâti y est assimilée à l’urbanisation alors considérée comme intégration physique d’un espace à la ville. Quant à l’urbanisation diffuse des campagnes, liée au développement des déplacements habitat-travail, elle traduit la construction en communes rurales ; celles-ci recevant la majorité des constructions de logements neufs de l’agglomération. Au plan de la dénomination des phénomènes, le terme ambigu d’urbanisation pourrait ici être remplacé par, celui plus précis et univoque, de croissance urbaine ou d’évolution de l’habitat urbain, voire même d’extension du bâti. Ainsi éviterait-on une utilisation abusive du terme pour désigner tout mouvement de construction par lotissement, même s’il s’agit de communes n’ayant aucune fonction ou aspect urbain. L’urbanisation est bien un phénomène du ressort urbain. Tout mouvement de croissance n’est pas nécessairement du ressort d’un processus d’urbanisation. L’utilisation du terme pour caractériser le processus de formation des régions de forte densité paraît en revanche plus appropriée. Appliqué aux régions nommées régions urbaines 8, en dépit des critiques et des définitions de M. Sorre 9 et de G. Chabot 10 qui proposent régions de villes, ce terme engloberait toutes les formes d’étalement des espaces urbains autour des métropoles (régions métropolitaines) et le long de certains axes de communications.

16L’urbanisation des campagnes semble donc désigner divers aspects de la transformation des campagnes sous l’influence des villes. Cette terminologie en contient une autre : la péri-urbanisation définie elle-même comme la transformation discontinue des espaces ruraux à proximité et sous l’influence des villes. L’on ne peut plus, sur cette constatation, maintenir pareil double emploi et confondre péri-urbanisation et urbanisation des campagnes. La péri-urbanisation fait référence à des transformations spatiales liées au desserrement des fonctions urbaines alors que l’urbanisation des campagnes se limite à un processus d’intégration (c’est-à-dire culturelle) sous influence des villes mais indépendamment de la distance physique à celle-ci, et ne se traduisant que par la diffusion de manières d’habiter et de consommer qualifiées d’urbaines.

Notre position
17Sur la base des constatations et considérations ci-dessus, nous sommes en faveur d’une forme de représentation dichotomique entre le monde rural et le monde urbain. Non pas en termes antagonistes selon le modèle des années 1950, encore marqué par la représentation hégélienne et marxiste de la ville et de la campagne, où la campagne garde une spécificité de milieu naturel et, la ville inversement de milieu technique, ni selon le modèle des années 1970 développé sur les théories de l’annexion ou de la domination de l’espace rural. Nous préférons un modèle qui ne rejette pas fondamentalement la distinction entre le rural et l’urbain ni dans les formes spatiales, ni dans les formes sociales indépendamment de toute interférence ville-campagne par le biais de la mobilité. En effet, à titre d’exemples, nous reconnaissons à l’espace rural des spécificités morphologiques qui nous conduisent à remettre à l’honneur la densité comme propriété de l’espace. Un rejet complet de cette dichotomie nierait selon nous la spécificité et l’identité du rural alors que nos hypothèses de travail reconnaissent aux espaces ruraux dynamiques les moyens de leur autonomie. Nous nous opposons à tout emploi de l’expression urbanisation des campagnes aboutissant à la négation à terme du concept de rural. La dichotomie ville-campagne se justifie dans la mesure où la définition de la fonctionnalité, voire de la productivité, dans chacun des deux grands groupes, conservent leur particularité propre et non induite par un rapport de force de l'un sur l'autre. Nous sommes en désaccord avec la vision « urbanisation des campagnes signifiant l'intégration par la ville de l'ensemble de l'espace humanisé » 11. Ce courant de pensée estime que toute décision se prend en ville, qu'il y a une disparition du profit de l'agriculture et une oblitération des paysages agraires, que l'industrie dispersée dans les campagnes est télécommandée depuis la ville, qu'il y a progression tout simplement, en terme d'organisation de l'espace, de l'agglomération urbaine. Ceci est le schéma type de la péri-urbanisation. Nous sommes aussi en désaccord avec la vision urbanisation des campagnes signifiant « la création d'une économie et d'une société nouvelles par l'association des citadins et des ruraux, d'où disparaîtrait la dichotomie ville-campagne, grâce à une certaine ruralisation de la vie citadine, autant qu'à une urbanisation de la société rurale » 12.

11 Étienne JUILLARD, « Urbanisation des campagnes », dans Études rurales, n° 49-50, 1973, pp. 5-9. (...)
12 Idem.
13 Jean RÉMY et Liliane VOYÉ, La ville : vers une nouvelle définition ?, Paris, Éditions L’Harmattan, (...)
18Par urbanisation des campagnes, nous reconnaîtrons un processus d’intégration de la mobilité spatiale dans la vie quotidienne ; mobilité des gens et des biens mais aussi mobilité des messages et des idées. « Cette urbanisation donne toute sa logique à l’individualisation, en diminuant le poids des enracinements locaux. Elle fait, du projet individuel, un élément clé de revendication dans la vie quotidienne » 13. Vu sous cet angle, l’urbanisation des campagnes, telle que nous l’entendons, n’est plus un processus d’assimilation mais d’intégration des catégories de populations, même arriérées, dans la modernité.

19Certains modes d’urbanisation connaissent un contenu mécaniste. Dans leur forme la plus large, ils participent, comme pour la péri-urbanisation, aux mutations des campagnes sous l’influence des villes. Si nous ne rejetons pas l’idée que la rurbanisation est soumise à certains modes d’urbanisation (économique, morphologique, voire fonctionnelle), l’amplification et l’intensité ne sont nullement comparables à un processus d’urbanisation classique. En effet, urbanisation signifierait ici l’appropriation définitive des territoires ruraux par des acteurs urbains et la disparition irréversible des spécificités de leur structure sociale, spatiale et économique.

20Concept fourre-tout, l’urbanisation des campagnes doit dès aujourd’hui sortir du carcan urbain et rechercher une nouvelle méthode d’approche des transformations du rural sous peine de ne plus rien apporter à la connaissance des nouvelles dynamiques de celui-ci.

21En reconnaissant tout l’intérêt d’une prise en compte dans le devenir du rural du poids des dynamiques telles le développement local, la (re)valorisation des ressources locales, le développement local endogène ou autocentré, nous désirons nous écarter du modèle de banalisation de l’espace rural des années 1980, qui nie le rural au profit du concept unique de local. Notion floue, le discours dominant sur le local s’applique à tous les types d’espaces, y compris les quartiers urbains et les bassins d’emploi. Ces différenciations n’opposent plus les espaces ruraux aux espaces urbains, mais les espaces selon leur degré de fragilité, les risques de rupture ou de crise. L’espace rural est une fois de plus observé sous un angle dépréciateur.

La péri-urbanisation
22 Processus de transformations spatiales liées au desserrement des fonctions urbaines, contact dynamique où l’interpénétration urbain-rural se substitue rapidement à la juxtaposition urbaine, la péri-urbanisation est une forme indéniable d’urbanisation et plus précisément encore un espace en transition dans un processus d'urbanisation fonctionnelle et morphologique. Son terme vise dès lors tantôt à désigner les nouvelles formes de production et d'implantation du bâti, tantôt à décrire les tendances récentes à l'étalement urbain et/ou à l’exode urbain, voire encore à la redistribution de la population venue de zones rurales plus éloignées ou aux échanges à l'intérieur des franges urbaines 14. Il constitue de fait, à cette étape-ci, la banlieue autour de l'agglomération urbaine ou la banlieue au sein de la région urbaine. Les communes à l’origine rurales de ce nouveau type de territoire ont subit une rapide et irréversible transformation de leur structure foncière, notamment agraire, et répondent dorénavant à une logique fonctionnellement urbaine.

14 Jean-Claude BONTRON, « Fragilité des territoires ruraux, de la critériologie aux zonages », dans Eu (...)
23La péri-urbanisation traduit de ce fait plus la description d’un nouveau type d’espace, celui précisément confiné aux marges de l’extension urbaine, qu’elle ne contient les bases théorique ou idéologique d’un concept singulier. Elle correspond certes par son ampleur spatiale à l’une des grandes évolutions géographiques enregistrées depuis plus de vingt ans mais n’évoque en tant que phénomène qu’une forme d’extension du processus bien connu d’urbanisation. Sans être construit sur une réflexion des relations ville-campagne ou du devenir rural, la généralisation abusive de cette appellation périurbaine en terme descriptif à l’ensemble des changements affectant le rural a privilégié dans un contexte d’urbanophilie dominante l’idée d’une urbanisation généralisée où le rural n’exprime par défaut que ce qui n’est pas encore affecté par la péri-ubanisation. Sous la représentation d’une urbanisation quasi généralisée de l’espace, il n’y a plus un modèle dominant de représentation du rural, mais une mosaïque d’espaces interstitiels non encore métropolisés.

24 En concentrant nos lectures sur les publications relatives à l’Europe occidentale, nous nous sommes aperçue combien les notions de péri-urbanisation et de rurbanisation devaient l’une au regard de l’autre être redéfinies, sous peine de nous engager nous même, lors de l’analyse diachronique et descriptive des nouveaux phénomènes ruraux, dans des conclusions qui risqueraient d’être différemment interprétées par les lecteurs en fonction des concepts spatiaux auxquels ils se réfèrent et de l’interprétation qu’ils donnent à leur contenu.

La validité du système d’interprétation : péri-urbanisation
25 La mise en évidence du processus de péri-urbanisation n’est pas suffisamment née d’une réflexion théorique globale 15. La définition de ce concept (contenu, critères, intensité du processus et chronologie) repose sur une accumulation d’observations monographiques éparses ayant démultiplié à foison le nombre d’indicateurs périurbains rendant peu rigoureuse l’identification de ce mécanisme.

15 Signalons néanmoins l’existence de quelques études nationales à caractère théorique certes mais iso (...)
26 Notion utilisée depuis les années 1970 comme cadre de référence implicite lors de la description des mutations territoriales affectant l’espace rural, cette appellation n’a pu intellectuellement laisser place à l’isolement potentiel d’autres phénomènes que ceux relatifs au processus d’urbanisation classique. Cette observation menée exclusivement sous un angle urbain n’a pu considérer l’espace rural dans toute sa spécificité mais a priori comme inerte : à son espace s’impose un ensemble de mécanismes qui ne peuvent être que d’origine urbaine. L’espace rural ne peut envisager son propre changement.

27 L’existence du processus de péri-urbanisation sur des territoires ruraux éloignés et sans relation privilégiée avec une agglomération urbaine n’est confirmée à l’aide d’aucun critère précis. Les espaces ruraux en croissance considérés dans ces études sont classiquement des espaces ruraux en périphérie d’une agglomération importante. Plus encore, l’étude des migrations ayant alimenté les communes rurales les plus reculées a été presque complètement négligée. Cela provient de la certitude encore largement répandue du caractère irréversible et inexorable du double processus d’exode rural et de concentration urbaine que nous remettons précisément ici en question.

16 Concernant les études et les propositions d’action directement en faveur des espaces ruraux, il fau (...)
28 Enfin, parce que les formes de la péri-urbanisation ont représenté un fait majeur des nouvelles modalités de peuplement de la société contemporaine, ce phénomène a focalisé les recherches scientifiques et politico-administratives, faisant presque oublier l’intérêt d’une recherche sur le reste du territoire rural 16.

Notre position
29 Nous contestons la démarche théorique qui vise à étendre le concept de péri-urbanisation à tout espace rural en mutation. La péri-urbanisation, comme l’urbanisation des campagnes, ne sont pas des concepts adaptés pour interpréter les nouvelles dynamiques de l’espace rural. Ces concepts, tels qu’ils sont actuellement théorisés, sont trop figés pour être étendus à l’ensemble de l’espace rural en mutation. La collusion de l’ensemble de ces termes invite à une nouvelle exploration de la notion de rurbanisation, jadis assimilée au concept de péri-urbanisation, et à contrer la pensée urbanophile. La rurbanisation, phénomène économico-social nouveau plus complexe à saisir que la péri-urbanisation, est une évolution rurale non périurbaine. L'apparition du phénomène, postérieure au processus périurbain, a entraîné jusqu’ici son assimilation à une forme nouvelle d'urbanisation, définie, en l'état actuel des connaissances, comme transition vers une péri-urbanisation certaine. Cette thèse n’a pour autant jamais été démontrée. La tendance actuelle est soit de confondre les deux expressions péri-urbanisation et rurbanisation ; l'une et l'autre étant alors équivalentes, soit plus précisément, d'inclure les espaces rurbanisés dans le territoire périurbain. Rappelons le contexte d’émergence du processus de rurbanisation. Nous datons l’origine du processus de rurbanisation en Europe de l’Ouest aux années 1970. Après avoir connu, dans la plupart des pays industrialisés européens, un mouvement séculaire de dépopulation rurale, on assiste depuis cette décennie à une remontée de la courbe de population des campagnes. Ce processus de rupture de l'exode rural (ou retournement) souligne un changement structurel affectant l’espace rural dans son ensemble. L'hypothèse d’une expansion périurbaine généralisée comme seul déterminant de ce renversement démographique est peu pertinente étant donné, que bien des communes rurales situées hors de l'influence urbaine de proximité se sont repeuplées, que la persévérance de la croissance rurale ne se justifie plus depuis le début des années 1990 par les mouvements démographiques défavorables au sein des communes d’agglomération et à l’égard des communes de banlieue. Notre propos, soutenu par des observations de terrain, démontre que la rurbanisation et la péri-urbanisation sont deux processus distincts, pouvant coexister dans le temps, mais se développant sur des territoires à finalités fonctionnelles et organisationnelles bien distinctes. La péri-urbanisation et la rurbanisation ne sont nullement comparables par l'ampleur des transformations paysagères et des surfaces nouvellement affectées, ni par le poids statistique des populations nouvelles, ni secondairement, par leur impact décisionnel local. Ils ne sont nullement comparables non plus par leur période d'apparition, par le contexte de leurs mécanismes respectifs, ni par leur intensité.

17 La distance de la zone périurbaine à l'agglomération urbaine varie en fonction de la taille de cell (...)
18 Au mouvement d’afflux vers la ville a succédé un mouvement de reflux vers sa périphérie. Sans trop (...)
19 Sa reconnaissance en tant qu'espace fonctionnel n'est confirmée qu'autour d'agglomérations d'une ce (...)
30 Nous définirons par péri-urbanisation tout processus de transformations discontinues des espaces ruraux à proximité 17 et sous influence des villes 18. L'espace périurbain est un espace fonctionnellement urbain situé à la périphérie d'une agglomération urbaine 19. L'espace rurbain, quant à lui, résulte d'une transformation sur place de l'espace rural, produisant, in fine, un territoire, conservant des structures héritées, où s'épanouit une culture individualiste calquée sur la culture urbaine et relativement à l’abri des contraintes collectives propres à l'urbanisation classique. La rurbanisation serait donc une troisième forme d'expression territoriale, un troisième type d'espace se distinguant des espaces urbanisés ou en voie de l’être, dont l’état final est l'insertion dans l'organisation fonctionnelle d'une agglomération urbaine principale, mais rompant avec le modèle unique de communauté rurale et les modes de vie socio-économiques s'y référant. La rurbanisation ne serait donc pas un processus d'urbanisation comme on l'entend au sens usuel du terme, à savoir un processus de développement des villes et d'expansion de la population urbaine. Ce qui l'en rapprocherait le plus, c'est l'adoption concomitante par la population locale et la nouvelle population résidente d'origine à la fois rurale et pluri-urbaine, d'habitudes de consommation urbaines. Ce qui l'en éloignerait le plus, c'est l'absence d'importants enjeux économiques urbains planifiés et/ou concentrés, qui dans l'accélération du processus d'urbanisation entraîne un besoin d'espace et une intense compétition pour le sol.

La contre-urbanisation
31Depuis la fin des années 1970, une redistribution généralisée et clairement plus homogène des densités humaines dans les pays industrialisés a affecté tout autant l'espace urbanisé que l'espace des « faibles densités », mais cela selon une tendance migratoire inverse à ce qui a prévalu jusqu'alors. Ce nouveau processus de croissance inversement corrélé à la taille de l'unité urbaine a marqué un tournant dans le processus « classique » d'urbanisation 20, dans lequel la tendance dominante de la migration nette était en corrélation avec la taille de l'unité de peuplement. Le schéma de contre-urbanisation, peu évoqué sinon par des auteurs anglo-saxons, hollandais ou allemands, a permis de mettre en évidence des mouvements démographiques en dehors des espaces métropolitains 21. Il a confirmé la voie d'une recherche qui nous a révélé un nouvel aspect de l'occupation de l'espace rural

20 Le concept d'urbanisation est ici limité à sa signification géographique : c'est-à-dire un processu (...)
21 B.J.L. BERRY, Urbanization and counterurbanization, Paris, Sage publications, 1976 ; D.R. VINING et (...)
La validité du système d’interprétation : counterurbanization
32En raison d’ambiguïtés conceptuelles et méthodologiques, la notion de counterurbanisation ne s’est pas donné le moyen d’être un modèle explicatif de modalités migratoires apparues à l'aube des années 1970. Elle a été difficile à définir, notamment en raison d'assimilations avec les multiples termes de renaissance rurale, de régénération, de dispersion, de migration centre-périphérie, de décentralisation ou de suburbanisation. Dans l'esprit des années septante, toutes sortes de processus de déconcentration ont été placé sous l'ombrelle de la contre-urbanisation. Selon l’approche qui en a été faite, le concept anglo-américain de counterurbanisation ne désigne pas strictement une forme principale du développement rural 22, il participe plutôt à un changement de distribution de population au-delà du système métropolitain 23, voire encore, il discerne une situation migratoire par laquelle des ménages sortent délibérément de la ville pour vivre à la campagne sans maintenir de relations journalières avec la zone urbaine.

22 P.P.P. HUIGEN et C.R. VOLKERS, « Counterurbanization: a process of regional rural development? », d (...)
23 M. SANT et P. SIMONS, « The conceptual basis of counterurbanization: critique and development », da (...)
24 K.G. DEAN, B.J.H. BROWN, R.W. PERRY, et D.P. SHAW, « The conceptualisation of counterurbanisation » (...)
25 P.J. CLOKE et G. EDWARDS, « Rurality in England and Wales 1981 », dans Regional Studies, tome 20, n (...)
33 La principale faiblesse de ce concept provient du fait qu'il s'est développé dans le cadre d'études empiriques plutôt que d'une analyse théorique portant à réflexion la validité des résultats 24. En relation à la problématique rurale, ce concept renferme deux manquements majeurs. D'une part, le concept, trop descriptif, est fondé sur les changements de distribution de population sans une explication de leurs causes ; d'autre part, la composante rurale attire trop peu l'attention dans l'explication du phénomène observé 25.

Notre position
34Nous retiendrons que la contre-urbanisation est un processus de déconcentration démographique impliquant un mouvement d'un état de plus grande concentration vers un état de plus faible concentration. Plus précisément, cette déconcentration, par ailleurs à durée limitée dans le temps, a résulté de la croissance ralentie ou du déclin des grandes villes associés à la croissance corollaire de plus petits centres et de zones rurales principalement au cours de la décennie 1970. Cette déconcentration a pu être sélective ou partielle. Toutes les localités de même taille n'ont pas évolué vers une même tendance, à un même moment.

35Comme précédemment explicité, la contre-urbanisation est un processus figé dans le temps, par opposition au processus de péri-urbanisation ; elle ne peut dès lors être considérée comme un processus continu. L'idée que la contre-urbanisation n'est qu'une extension extrême d'urbanisation dans un schéma d'accessibilité étendu à l'ensemble de la planète n’est donc pas pertinente.

36Parce qu’elle exprime une relation négative entre taille de peuplement et migration, la contre-urbanisation est l'inverse d’un processus de concentration/urbanisation. Localisée au-delà des extensions suburbaines et fondée sur une croissance et un mouvement dépassant les systèmes urbains classiques et visant le bas de la hiérarchie urbaine, elle n’est pas pour autant un processus s’opposant à une dynamique d’urbanisation comme pourrait le laisser sous-entendre son vocable. Né d'une comparaison avec le processus de péri-urbanisation, le concept de contre-urbanisation veut plus simplement s'opposer à l'idée qui se voudrait universelle que toute croissance démographique des petites entités et des zones rurales doit être vue comme la continuation des processus anciens de distribution de la population, comme la future croissance des zones métropolitaines, et, par conséquent, comme l'illustration d'un état avancé du processus d'urbanisation. Toujours en rapport avec le processus de péri-urbanisation, la contre-urbanisation ne peut être assimilée au stade postérieur de la désurbanisation. Dans beaucoup de pays, la déconcentration et la croissance métropolitaine ont lieu en même temps. Nombreux sont ceux qui ont reçu un grand nombre de migrants internationaux par exemple, soit comme migrant permanent, soit comme travailleur temporaire, et qui tendent à se concentrer dans les grandes cités. Cette source de croissance pourrait faciliter la migration de contre-urbanisation des populations locales. La croissance de la population métropolitaine pourrait en fait être un mécanisme de déclenchement du mouvement de contre-urbanisation. Elle pourrait d'autant mieux l'encourager, que la demande de logement donne aux propriétaires la chance d'obtenir un haut prix pour leurs propriétés métropolitaines. Il n'est donc pas incohérent de penser que contre-urbanisation et croissance métropolitaine peuvent apparaître simultanément. Le processus de contre-urbanisation, concept clé des périodes 1971-1981 et 1981-1991, est l’élément explicatif majeur de la mise en route des nouvelles dynamiques démographiques des espaces ruraux caractérisés, notamment, par des faibles densités. Il exprime la rupture d’urbanisation fin des années 1970.

37L’autre perception, attribuant à la contre-urbanisation un contenu plus sociologique que géographique, participe également selon nous, au contenu de la rurbanisation. Elle exprime la rupture psychologique des ménages migrants avec l’ex-zone urbaine.

38L'idée de contre-urbanisation est une source qui s'est tarie d'elle-même en raison des faibles moyens méthodologiques employés à son égard. Son originalité aura, néanmoins, été de dire que l'espace rural, de faible et même de très faible densité, est actuellement touché par un nouveau mouvement démographique. Sa faiblesse reste de ne pouvoir ni cibler les zones réellement affectées par de telles dynamiques, ni expliquer les mécanismes ayant entraîné ces changements. Le concept de contre-urbanisation est celui qui des trois processus présentés dans cet article aura participé très concrètement en tant que mécanisme à l’amorce du processus de rurbanisation au cours de la décennie 1970 et partiellement de celle de 1980 et qui en tant que concept aura le moins entaché l’intégrité de la notion de rural.

39* * *

40 La dynamique propre des espaces ruraux ne se laisse pas interpréter à partir du seul impact des évolutions urbaines sur le monde rural. Les processus classiques d’urbanisation des campagnes, de péri-urbanisation ou de contre-urbanisation sont tous des concepts qui pensent l’évolution du rural comme une conséquence de mécanismes d’urbanisation au sens morphologique et fonctionnel du terme. Des éléments empiriques nous prouvent qu’il s’agit d’autre chose. Depuis la décennie 1970, un rapport spécifique à l’espace rural s’est construit à partir de l’extension des formes de mobilité. Un processus de transition de la mobilité a eu cours : la mobilité aux formes professionnelles, sociales et résidentielles n’est plus commandée exclusivement par l’attraction et la répulsion des grandes villes. Il se traduit par des modes d’habiter, de consommer, de pratiquer des formes de sociabilité qui n’ont rien à envier à ceux développés au sein des formes urbaines. Tout cela traduit une intégration du rural à la modernité qui n’est pas assimilation à l’urbain.

41 Le relevé dans l’espace rural d’une transformation sur place des esprits et des fonctions, de la mise en place de nouvelles formes socio-professionnelles sans nécessairement suppression de l’activité agricole, du développement d’activités locales, d’une nouvelle organisation spatiale de la croissance rurale au départ des petites localités et de l’intégration des activités rurales à une économie mondiale, confirme la mise en place de mécanismes locaux, institutionnalisés ou individualisés, initiateurs de dynamiques endogènes non investiguées par des initiatives d’origine urbaine.

42 Dans le chef des migrants résidentiels eux-mêmes, valorisant les espaces ruraux comme site de résidence, un ensemble nouveau de motivations et de comportements s’observent : une rupture psychologique du rurbain avec la région urbaine, une relation modifiée à l’importance de la vie professionnelle et à sa proximité, l’ingérence d’un mythe, « le mythe du rural » (la recherche pour une partie des migrants en provenance des villes d’un nouveau cadre de vie ou d’une nouvelle qualité de vie), le maintien dans le rural de jeunes natifs, le souhait grandissant d’une préservation des paysages.

43 Autrefois, la modernité était assimilée à l’innovation en un lieu propice et en faveur d’une population spécifique. Aujourd’hui, l’innovation est mondiale, accessible à tous (démocratisation) ; les gens portent en eux la modernité. Dans le concept de modernité, il convient d’inclure d’autres composantes comme la capacité de disposer d’une qualité de vie. Qualité de vie elle-même définie par chaque individu mais, aussi, faut-il le préciser, un concept de valeur non plus seulement fondé sur la technologie. La rareté est associée depuis toujours à la notion de modernité. D’autres espaces que les espaces urbains répondent aujourd’hui à cette notion de rareté. L’intégration à la modernité des espaces ruraux tient pour partie non négligeable de la volonté d’individus ayant privilégié ces espaces de vie.

44 Nous proposerons donc à l’issue de cette réflexion l’emploi du terme rurbanisation pour décrire l’ensemble des processus initiateurs de dynamiques nouvelles animant les territoires ruraux ; dynamiques ne relevant pas d’un processus d’extension urbaine mais d’une combinaison de processus d’urbanisation aux effets morphologiques et fonctionnels diffus, de mécanismes locaux de développement et de comportements novateurs des populations rurales autochtones et allochtones recherchant à valoriser une nouvelle hiérarchisation des valeurs. La rurbanisation exprime en cela une nouvelle phase dans l’histoire du peuplement spatial et une rupture dans l’histoire de l’extension urbaine. L'espace rurbain est un espace rural ayant su préserver une identité spécifique en regard de l’influence directe des agglomérations urbaines tout en ayant pu accéder à des transformations, tant au plan social (diversification du profil socio-économique de la population rurale, néo-rurale, agricole, sylvicole et horticole) et culturel (mise en place de mouvements de défense, de valorisation, de protection, etc.), qu'au plan économique (démultiplication des activités, mutation des fonctions de résidence par substitution résidentielle dans des bâtis d'anciennes activités agricoles ou artisanales, transformation des résidences secondaires en résidences principales, par exemple, etc.).

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#309 extrait de 308

2012-03-19 20:31

Nous contestons la démarche théorique qui vise à étendre le concept de péri-urbanisation à tout espace rural en mutation. La péri-urbanisation, comme l’urbanisation des campagnes, ne sont pas des concepts adaptés pour interpréter les nouvelles dynamiques de l’espace rural. Ces concepts, tels qu’ils sont actuellement théorisés, sont trop figés pour être étendus à l’ensemble de l’espace rural en mutation.

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#310 Re: extrait de 308

2012-03-20 17:03

#309: - extrait de 308

309, tu peux parler français, merci


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#311 Re: Re: extrait de 308

2012-03-20 17:38

#310: - Re: extrait de 308

c'est precisement ce type de jargon qui a endormi les albains

Vote à la Mairie d'Alba mercredi à 20h30 VENEZ TOUS

#312 Vote mercredi soir à 20h30 du PLU

2012-03-20 22:29

Habitants d' Alba, de Saint Thomé et de Valvignères venez nombreux mercredi soir à 20h30 demander à la municipalité de bien considérer les conséquences du poids de leur vote sur votre quotidien s'ils acceptent le nouveau PLU.
Donnez leur la force de differer leur vote afin que vous puissiez être correctement informés.
Donnez leur le courage de voter non.
Apportez leur votre reconnaissance d'avoir pris en compte les centaines de signataires ( plus de 600) réclamant plus de temps pour l'information et la réflexion.
Les élus sont notre famille, nos voisins, nos amis. Nous vivons ensemble et leur demandons de mieux nous informer avant d'arrêter leur décision.
Association démocratique des citoyens d'Alba la Romaine

#313 DEMANDE DE VOTE A BULLETIN SECRET CE SOIR A 20H30

2012-03-21 11:14

AFIN QU'AUCUN ELU NE PUISSE ETRE STIGMATISE OU FASSE L'OBJET DE QUELQUE CRITIQUE QUE CE SOIT L'ASSOCIATION DEMOCRATIQUE DES CITOYENS D'ALBA LA ROMAINE DEMANDE A LA MUNICIPALITE DE FAIRE VOTER LA QUESTION DU PLU PAR BULLETIN SECRET.


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#314

2012-03-21 16:54

"Les élus sont nos amis" :
En êtes vous sûrs? Dans ce cas, pourquoi avoir laissé sur internet des messages diffamatoires et insultants visant les élus et la municipalité? Quelques exemples : # 226, 251, 255, 256, 257, 264, 275.
Pourquoi ? Alors qu'il vous est facile de supprimer un message. Vous ne vous êtes pas gênés d'ailleurs lorsque trop de messages contre vous arrivaient.

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2012-03-21 18:17


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2012-03-21 18:18


Vote à la Mairie d'Alba ce soir à 20h30 VENEZ TOUS

#317 Vote ce soir à 20h30 du PLU

2012-03-21 18:19

Habitants d' Alba, de Saint Thomé et de Valvignères venez nombreux mercredi soir à 20h30 demander à la municipalité de bien considérer les conséquences du poids de leur vote sur votre quotidien s'ils acceptent le nouveau PLU.
Donnez leur la force de differer leur vote afin que vous puissiez être correctement informés.
Donnez leur le courage de voter non.
Apportez leur votre reconnaissance d'avoir pris en compte les centaines de signataires ( plus de 600) réclamant plus de temps pour l'information et la réflexion.
Les élus sont notre famille, nos voisins, nos amis. Nous vivons ensemble et leur demandons de mieux nous informer avant d'arrêter leur décision.


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#318

2012-03-21 18:54

"Les élus sont nos amis" :
En êtes vous sûrs? Dans ce cas, pourquoi avoir laissé sur internet des messages diffamatoires et insultants visant les élus et la municipalité? Quelques exemples : # 226, 251, 255, 256, 257, 264, 275.
Pourquoi ? Alors qu'il vous est facile de supprimer un message. Vous ne vous êtes pas gênés d'ailleurs lorsque trop de messages contre vous arrivaient.

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2012-03-21 19:54



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#320 Re: Bala BOUAZZA

2012-03-21 21:34

#318: -

Je souhaite m'exprimer en tant qu'élu mais également en tant qu'Albain soucieux de l'avenir de notre village. Outre les personnes qui ont trouvé là une opportunité de "ressortir les vieux dossiers", je considère que toutes les questions et inquiètudes soulevées depuis autour du projet de la Grand Terre sont tout à fait légitime de la part des habitants. Contrairement à ce quil a été écrit ici, avec d'autres élus, je suis objectif lorsque je prends une décision et notamment lors de votes des délibérations. Je suis favorable à ce projet qui a été mené avec la rigueur imposée par la démarche d'élaboration du PLU et l'énorme travail réalisé entre autre par Me CROZIER. Je crois qu'il apportera un bénéfice certain à la commune si nous l'accompagnons tout au long de son évolution, en restant vigilant sur le respect des mesures relevés dans le PLU (attribution de permis rigoureuse) et en intégrant chaque nouvel habitant dans la commune. A nous élus ensuite de veiller à perreniser la dynamique existante, à développer (peut-être par le biais du comité des fêtes) une vie culturelle  plus dense à la hauteur du développement de la commune souhaité. Il est évident qu'un tel projet sucite autant de craintes, c'est pourquoi je suis favorable à un dialogue constructif pourquoi pas par une réunion d'information.

 


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#321

2012-03-22 08:40

Je comprends que Mme CROZIER a suivi le PLU avec intérêt, n'a t elle pas des terrains a y incorporer?
J'ai l'impression que l'argent commande tous les projets d'Alba sans se soucier des gens qui y habitent
Qui voudrait boire l'eau du Rhône, les poissons pêchés ne sont pas commestibles.

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2012-03-22 09:09



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#323

2012-03-22 09:53

Hier soir, nous avons applaudi Pierre L. qui a eu un discours d'apaisement. Il a été très écouté et ses propos ont été justes, pesés et consensuels. Merci à lui.
Il invitait au dialogue plutôt qu'à l'affrontement et à la guerre.

Alors, qu'est ce qu'on attend pour cesser les querelles? Que propose t'on pour le village? Quelles actions politiques citoyennes pour l'approvisionnement en eau? Comment redynamiser le comité des fêtes? Maintenant que le PLU est voté, peut-on tenter une démarche positive vis à vis des propriétaires? Ils ne sont pas si nombreux.

Ma proposition concernant la Grand Terre :
La Mairie peut faire jouer son droit de préemption lorsque les propriétaires vendront à des promoteurs (si c'est le cas). Ca permet aux Albains de garder la maitrise totale du découpage parcellaire et de l'étalement dans le temps des constructions, tout en gardant la marge bénéficiaire de l'opération. Mais cette démarche, elle ne pourra la faire qu'avec une adhésion massive des Albains car ce n'est pas simple, c'est encore une lourde charge administrative et c'est coûteux sur le court terme, avant d'être rentable.

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#324 petit Larousse

2012-03-22 11:01

Définition du mot politique
n.f.
" Ensemble des pratiques, faits, institutions et déterminations du gouvernement d'un état ou d'une société; manière d'exercer l'autorité dans un état ou une société. "

Les PLU relèvent d'une action politique.

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#325 Re: BOUAZZA Bala

2012-03-22 11:50

#324: - petit Larousse 

 Je découvre avec désolation les messages diffamatoires, qui ridiculise et rabaisse le vrai débat, suite à mon message. Je regrette d'avoir sité le nom de l'élu qui faisait partie d'un groupe de travail composé de divers services de l'état et d'un cabinet d'étude. Je ne développerais pas sur ces pauvres bougres "pagnolesques" qui se garde bien de signer leur message. Je souhaitais simplement m'exprimer en demandant à chacun de faire confiance aux élus qui prennent à coeur l'avenir de la commune, également dans un souci de bien vivre ensemble.